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Hobo with a shotgun - Jason Eisener - 2011

dimanche 17 avril 2011, par Kevo42

Une belle affiche, un titre qui promet, un héros au visage qui sent si bon le vin rouge, c’est le vagabond au fusil à pompe !

A noter que tout ce que vous voyez dans les affiches est vraiment dans le film.

La petite histoire

Hobo with a shotgun, premier film du réalisateur canadien Jason Eisener, est né d’un concours lié au grindhouse de Tarantino et Rodriguez. Il ne s’agissait au départ que d’une fausse bande-annonce que l’on peut retrouver dans la version complète de ces films qui vient enfin de sortir.

La voici :

( à noter que de façon étonnante, tout ce qui est dans cette fausse bande-annonce se retrouve sous une autre forme dans le vrai film).

Comme elle a beaucoup plu, le réalisateur a eu des sous pour en faire un vrai film avec Rutger Hauer ! Le but, faire un film grindhouse, non pas ambiance seventies mais eighties (parce que c’est la mode), le tout filmé en technicolor, oui monsieur.

L’histoire :

Rutger Hauer est un hobo, et comme Charlie Winston, rien ne pourra l’arrêter. La ville où le train le débarque pourrait aussi bien s’appeler Sin City. Elle est dominée par la famille Drake (un patriarche dans le genre Repo the genetic opera et ses deux films dignes héritiers des Chivers de Steak), qui y fait régner le vice et la terreur. Mais quand le hobo n’en peut plus de voir les jeunes filles en fleur se prostituer pour gagner leur vie, il décide de rendre la justice, une cartouche à la fois.

La vraie bande-annonce qui rend fou :

Comme vous pouvez vous l’imaginer, le film est d’une subtilité folle. Un peu comme la Proie d’Eric Valette (mais en moins grand public), ou comme le planète terreur de Robert Rodriguez avec lequel il a beaucoup de points communs, c’est un film qui se passe dans le monde des films, et n’entretient avec la réalité que des rapports très vagues. Les codes graphiques qui le régissent sont d’ailleurs tous liés à cette esthétique des films d’exploitation des années 80. (genre Exterminator avec Robert Ginty). Le film s’adresse donc à un public très précis.

Une fois ceci accepté, la question est : le film atteint-il son objectif ? On lui a reproché d’être un film de la troma en light, un street trash sans steady-cam. Personnellement, j’ai beaucoup aimé ce film car

1 - il est esthétiquement très recherché. Le film suit un code de couleur très rigoureux, cherchant à n’en garder que deux ou trois dominant le plan tout entier : exemples :

Même si hélas le film n’échappe pas à la mode très actuelle du bleu contre orange :

2 - La mise en scène est rythmée. Les scènes d’action sont bien construites, les cadres bien choisis, et il y a de bonnes idées. Le ton est relativement sérieux, voire franchement glauque par endroit : on s’amuse bien mais on s’étrangle aussi par moments.

3 - Les personnages sont pas mal, avec deux relations "filiales" opposées : Drake et ses fils, élevés dans le vice, qui cherchent à surpasser leur père, ce qui les conduira à leur perte, Le hobo et Abby, prostituée qu’il va protéger et en qui il voit une future institutrice, futur d’une ville qui ne demande qu’à renaître. On pense un peu au Dark Knight dans ce personnage de paria qui devient un symbole de courage pour une ville, avec beaucoup de sang en plus.

4 - Le film est rempli de scènes mémorables et il me semble assez originales impliquant un bus scolaire, une plaque d’égoût, des mecs en armure dans un hôpital, ou encore la rencontre fortuite dans une rue cradingue d’un bras et d’une tondeuse à gazon

Petit bémol : les trucages, bien que jouissifs dans leur aspect ultra gore, sont parfois ultra cheaps aussi : on pense pas mal aux têtes explosées à base de boudins des films de Mattei. Heureusement, la mise en scène permet d’aller au-delà de ces défauts dus pour une part à l’hommage au genre (pas de sang en CGI, non monsieur), et au budget très réduit (même si le réalisateur en tire le maximum).

Conclusion Télé 7 jours :

Hobo with a shotgun est une série B très efficace pour qui aime ce genre de films très particulier et l’esthétique qui va avec. Personnellement, j’ai passé un excellent moment, et je vous le conseille chaudement.

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