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Captain America : le soldat de l’hiver - Anthony et Joe Russo

samedi 29 mars 2014, par Kevo42

Vous connaissez le chemin maintenant : un film Marvel au printemps, un en automne. Avant les Gardiens de la Galaxie, et le nouveau Avengers, voici donc le retour du Captain America, l’homme qui ne recule pas face à la barbarie. Au programme, de l’action, et, surprise, pas mal de politique.

Captain America a intégré les rangs du S.H.I.E.L.D., mais s’ennuie un peu. Sa voisine est charmante, mais il n’a pas envie de refaire Drive, Natasha Romanoff est déjà avec Hawkeye, et puis de toute façon, l’amour de sa vie a 90 ans maintenant. Alors, heureusement qu’un gros complot vient bien vite, parce que ce serait vraiment triste de voir la légende vivante déprimer.

Un film qui a bien compris le personnage du Captain America

Après un premier film très réussi, on pouvait avoir quelques inquiétudes concernant les nouvelles aventures de l’homme aux petites ailes sur les oreilles. Après un très ironique (et raté) Iron Man 3, un Thor 2 qui faisait feu de tout bois, et avant un Guardians of the galaxy qui s’annonce très fun, quelle place pouvait-il y avoir pour un héros aussi premier degré ?

Cette inquiétude bien légitime oublie le fait que l’univers Marvel, tel qu’il est actuellement développé, articule très bien l’ensemble et la singularité : si les univers ne sont pas si lointains que l’on ne puisse pas les rattacher pour les Avengers, ils ne sont pas si proches que chacun ne puisse avoir sa personnalité. Ainsi, de tous les films de cette seconde « saison », le soldat de l’hiver est certainement celui qui sera le plus sérieux.

Je n’ai pas lu les épisodes écrits par Ed Brubaker qui servent de base pour ce film, donc je m’abstiendrai de parler de la qualité de l’adaptation. Mais le scénario fonctionne sur deux plans complémentaires et intéressants :

1 – l’aspect série : alors que l’on recroise avec plaisir des personnages vus dans d’autres films : la Veuve noire, Nick Fury et Maria Hill, on en découvre aussi beaucoup d’autres : un Robert Redford habile rhéteur, Brock Rumlow, un agent du S.W.A.T. bien vénère, la voisine infirmière que l’on devrait revoir (d’autant plus que le film ne dit pas tout sur elle) mais surtout le Faucon qui, heureuse surprise, n’est pas ridicule … j’en passe et des après le générique.

Et puis, surtout, il y a le soldat de l’hiver, un personnage mystérieux à la force colossale avec son bras robot qui fait couic couic quand il bouge, et qui a la grosse classe.

Pas la peine de répéter ce que j’ai dit à propos de Thor, mais cet aspect série rentre bien dans l’idée du film comic-book : si chaque épisode peut être pris individuellement, la connaissance du tout augmente le plaisir que l’on en retire.

2 – le commentaire de l’actualité : voilà un aspect auquel je ne m’attendais pas du tout, et qui est pourtant tout à fait logique. Il faut savoir que Steve Rogers a pour principal super-pouvoir d’être un homme parfaitement juste, garant des valeurs fondamentales des Etats-Unis. Ce qui, paradoxalement, le met souvent en porte-à-faux par rapport à son pays : quand celui-ci ne respecte plus ses propres valeurs, il se doit de les lui rappeler. Ainsi à l’intrigue un peu feuilletonesque de qui est le soldat de l’hiver, se greffe un commentaire sur l’affaire NSA / Snowden : que faire si je sais que l’agence de renseignements pour laquelle je travaille a un pouvoir de vie et de morts sur des millions de gens qu’elle peut surveiller à tout moment, sans contrôle ? Dans le même genre, l’introduction du Faucon, qui est à la base un super-héros assez funky, se fait sur fond de gestion du stress post-conflit qui est pas inintéressante.

On comprend alors bien mieux la présence de Robert Redford dans le film : Captain America : le soldat de l’hiver, c’est un peu les trois jours du condor avec des helicarriers géants et un bouclier en vibranium. Soit exactement ce que l’on attend d’un film avec Steve Rogers.

Mais ça blaste quand même, non ?

Le film est malgré tout généreux en action. Contrairement aux Iron Man qui sont plus concernés par le brushing de Tony Stark que par les explosions, le film possède de belles scènes d’actions avec tout ce qu’il faut : des poursuites en voiture, des avions géants qui explosent, de la bagarre avec un bouclier très présent, du bras robot qui fait vizzzzzz, des ailes volantes, des immeubles qui s’effondrent, et une combinaison d’un peu tout cela, d’autant plus que chaque personnage a le droit à son petit moment de gloire. Bref, on est presque au niveau de Breaking Point (http://www.nanarland.com/ils-ont-di...) .

Maintenant, il y a un mais. Je n’ai pas apprécié toutes ses scènes d’actions comme je l’aurais voulu.

Il y a trois (mauvaises) raisons qui peuvent l’expliquer :

1 – Malgré quelques ruptures de ton (dont une scène assez WTF dans un bunker qui renvoie directement au premier film), le film est quand même vraiment super sérieux, avec des dialogues très graves dits avec la conviction de quelqu’un qui vient de se regarder la trilogie Batman de Nolan à la suite. Du coup on est plus concentré qu’ouvert à l’action.

2 – Il s’agit encore d’un de ces films Marvel où l’on voit mieux l’image en enlevant les lunettes 3D. Pourtant, après Gravity et Pacific Rim, on a eu la preuve de l’effet d’immersion qu’elles pouvaient provoquer. Mais là, rien du tout, à part cette légère impression de flou due peut-être au fait que je porte des lunettes.

3 – Peut-être aussi un effet de lassitude. Captain America est un film qui fait tout bien, mais qui n’invente rien. La scène du début rappelle le prologue de Metal Gear solid 2 (voire même le doublage français pourri de Metal Gear, tant les terroristes joués par des Français jouent mal, mention spéciale au chef Algérien avec son accent québécois). Les poursuites en voiture rappellent Matrix Reloaded, sans les ralentis, et sans la musique moisie. Les bastons sont bien, mais après The Raid, difficile d’être impressionné.

Parce qu’au fond, le problème, c’est qu’après avoir vu des tas de blockbusters repoussant toujours plus loin les limites de ce que l’on peut voir, il est difficile d’être aussi enthousiaste qu’à l’époque où l’on découvrait Une journée en enfer. Et ce d’autant plus que si l’on se dit régulièrement « ah oui pas mal » en voyant le film, il manque l’effet wahouh, la tension dramatique qui fait que l’on pense sérieusement que les héros vont y passer, le plan de malade que l’on a jamais vu.

Et alors c’est bien ?

Clairement, Captain America : Winter Soldier est un film super solide. Il est bien écrit, bien réalisé, respecte le personnage, donne des informations utiles quant au prochain Avengers en apportant de profonds changements à certaines données d’ensemble, et puis, bon sang, c’est Captain America, la légende vivante qui défonce des trucs avec son bouclier dans une histoire vraiment pas bête : comment ne pas aimer ?

Mais il lui manque peut-être soit un soupçon de folie, soit un soupçon de génie, pour être plus qu’un épisode dans une saga, un produit de studio. Pinaillage certes, car si tous les films de super-héros étaient à ce niveau, on serait heureux, mais je me dois d’être honnête avec vous, car notre relation est, en ces temps troublés, basée sur la confiance.

2 Messages de forum

  • Cette aproche sérieuse ne me parait pas rédhibitoire. J’avais apprécié le premier pour son côté naïf, non-cynique et gentiment premier degré. Et si on peut changer de méchant au passage (un crâne rouge qui parle comme Papa Schultz, non mais sérieux ?!), c’est bien aussi.

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    • Je me suis pas forcément bien exprimé. Le côté sérieux est effectivement bien. Mais il n’est pas aussi fascinant que dans Dark Knight, alors que tu sens qu’ils en ont très envie.

      En même temps, le film n’a aucun des problèmes de Nolan, dans le sens où il n’est pas Trop ambitieux, et du coup on serait déçu (cf. la fin de Dark Knight rises où on s’attend à l’apocalypse et ça se résout avec deux tirs de batmoto).

      Et puis Brock Rumlow et le Soldat de l’hiver ont bien la classe.

      J’aimerais bien le revoir en 2D pour mieux apprécier les scènes d’action, j’ai vraiment un problème avec la 3D à l’UGC, c’est bizarre.

      Par contre, je ne me prononcerai pas sur Crâne rouge, vu que je ne serai pas étonné de le voir revenir pour le volume 3 ou 4 (là on le voit pas du tout, mais dans le premier captain america, il a été téléporté, pas tué, enfin on ne sait pas, tout dépend de combien demandera Hugo Weaving).

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