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The divide - Xavier Gens - 2012

lundi 12 septembre 2011, par Kevo42

Et non, contrairement à ce qu’annonce la date, je n’ai pas encore le pouvoir de voir le futur, mais le film dont je vais vous parler n’est pas encore sorti cette année. Il s’agit d’une avant-première qu’on doit à l’étrange festival Paris, et on les en remercie.

De quoi ça parle ?

De nos jours, la fin du monde, ou au moins des Etats-Unis. Un groupe de personnes se réfugient dans une cave aménagée en refuge survivaliste par le concierge de l’immeuble (joué par Michael Biehn, et ça fait plaisir de le voir en forme). Sauvés ? Pas si sûr. Enfermés dans ces 20 m², ils vont faire l’expérience de tous les huis clos depuis Sartre : l’enfer c’est les autres.

Et c’est bien ?

Pour apprécier et comprendre ce film, il faut accepter deux choses :

1 – c’est un huis clos. L’affiche promet un film de S.F., la bande-annonce promet un film de S.F., et il y a même un moment dans le film où on pense qu’on va avoir de la S.F., mais le film est un huis-clos. Ce qui implique montée en tension, personnages qui deviennent fous, et chute plus ou moins inattendue.

2 – Xavier Gens est connu pour être le réalisateur de Frontières, un des films qui a participé à la construction de la réputation jusqu’au boutiste du cinéma de genre français, de par sa violence bien choquante, à base de Samuel le Bihan nazi.

Donc d’un côté un genre de film basé sur la montée progressive de la tension, de l’autre un réalisateur connu pour bien filmer la violence : voilà qui donne une idée claire de ce qu’on peut voir dans the divide. En clair, on a des gens d’âge et d’origine différentes (Michael Biehn donc, Rosanna Arquette qui semble elle pas très en forme, une fille qui a joué dans un hostel, et pas mal d’acteurs télés avec des coupes improbable dont un look-a-like osé de Florent Pagny et Lorant Deutsch qui aurait fait de la muscu), qui enfermés dans ce lieu, vont faire l’expérience des luttes de pouvoir, avec au centre de tout, l’idée très noire que le pire est toujours prêt à arriver. Les traits de caractères les plus négatifs des personnages vont en effet de plus en plus ressurgir au fur et à mesure des rebondissements de l’histoire, pour aboutir à un paroxysme de glauquerie glauque.

Si le film est bien filmé et bien rythmé, ce qui est une vraie qualité, on est quand même obligé de se poser certaines questions, dont une en particulier :

POURQUOI ?

Pourquoi perdent-ils autant de poids, alors qu’ils ont globalement à manger ?

Pourquoi passent-ils leur temps à prendre les mauvaises décisions ?

Pourquoi, alors que tous ces personnages semblent venir d’un milieu new-yorkais assez aisé, se comportent-ils presque tous comme des primates une fois en bas, où le mâle dominant est celui qui montre le plus sa violence ?

A force de mauvaises décisions et de violence gratuite, on finit par perdre toute sympathie pour les personnages, et on se dit que si l’humanité devait mourir avec eux, et bien on y perdrait pas grand-chose. On se dit aussi que le réalisateur se moque un peu de nous, en fermant de manière brutale des pans entiers du scénario, qui pourtant auraient pu nous amener dans des sentiers moins battus (tout l’aspect S.F. du film, en fait). Le film est cohérent, certes, mais seulement si on se place dans le monde du cinéma, ou découper un cadavre amène toutes les folies, même celles qui amènent à violer les femmes et torturer des gens.

En résumé, the divide est un film qui plaira aux amateurs de film de genre, public à qui il est destiné. Si on est seulement amateur occasionnel, on risque de rester en dehors de ce film qui a un peu les défauts et les qualités d’une saison de secret story : on s’amuse bien à voir ces gens, mais on se demande quand même s’ils sont vraiment censés nous représenter.

Pour en savoir plus :

Le site officiel, qui comprend peu de choses pour l’instant

Une interview de Xavier Gens par Yannick Dahan (par ailleurs conseiller au scénario sur ce film, ce qui laisse à douter de sa probité s’il dit que le film est bon)

Et y aura certainement d’autres choses d’ici à la sortie.

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