Le fantabuleux blog de Kevo42

Tron : l’héritage

mardi 22 février 2011, par Kevo42

28 ans après, Tron est de retour ! A-t-il pris des rides à base de gros pixels ? La réponse ci-dessous.

L’histoire : Kevin Flynn, le programmeur au coeur du premier Tron (Jeff Bridges aka the dude), a disparu. Son fils, Sam, est devenu un jeuns rebel, qui bien que vivant des dividendes de la boîte de papa, fait du base jump et milite pour le logiciel libre. Quand son père se manifeste après plus de dix ans d’absence, Sam ne sait pas trop quoi penser. Heureusement pour lui, dans le monde électronique, il n’aura pas à le faire.

Mon avis : Tron l’héritage est avant tout, et il est bien triste de le constater, une réussite marketing. N’ayant pas vu le premier depuis plus de vingt ans, je me garderai bien de crier à la trahison et ne jugerai que sur ce que j’ai vu. Mais même en y allant sans vraiment d’a priori, j’ai été déçu.

La prémisse de base est excellente, et le film a été très bien vendu de ce point de vue : des néons, et Daft Punk. Voilà qui donne envie. Le gros problème du film, est qu’il semble avoir été plus conçu par le département comptabilité de Disney que par son réalisateur. Le résultat, s’il n’est pas catastrophique, est tout simplement très fade.

Pourquoi ?

D’abord parce que le film n’exploite pas ses idées. Les premières minutes pose un monde où la société du père du héros (Jeff Bridges, le Dude) est devenu microsoft, alors que son fondateur aurait voulu qu’elle devienne Linux. Résultat, le fils (Garreth Hedlund) mène une sorte de bataille contre sa propre société, puisqu’il reste actionnaire majoritaire. Comme en plus, on voit Cillian Murphy en programmeur vedette de la société, on se dit qu’il y aura un affrontement entre les deux, mais non. Une fois rentré dans le cyberespace, on en sortira pas avant la fin.

Tout le film est à l’image de ce début : des idées nous sont montrées qui mériteraient d’être développées (les mouvements de rébellion, les programmes autogénérés, la relation Tron - Flynt - Clu, etc.), mais rien ne mène à aucun moment à rien.

A la place de cela, et c’est le deuxième problème du film, le scénario essaie par tous les moyens d’être entièrement rassurant pour le spectateur. Les éléments les plus propres à l’univers de Tron (le disque et les motos) sont expédiés dès le départ, et donc privés d’enjeu (on voit mal le héros mourir dès le départ, on est pas dans Mortal Kombat destruction finale). Pour le reste on aura :

  • une histoire de rébellion face à une puissance fasciste très classique : soldats qui font aouh aouh, faux papiers, bar où chaque personne est un allié ou une menace potentielle
  • Une relation père - fils pas franchement finaude. La plus longue discussion entre le père et son fils portent sur la moto à réparer, sujet qui il est vrai est essentiel quand on a pas vu son père depuis 20 ans.

On reste sur sa faim.

Visuellement le film bénéficie d’une direction artistique assez ambivalente.

  • D’un côté, le film est très beau. Il respecte la ligne du premier tout en la modernisant.
  • De l’autre côté, le film est très sombre, et empêche la 3D de réellement fonctionner : comment obtenir un effet de profondeur si l’arrière-plan est noir. De manière général, aucun objet ne sort de l’écran : dommage car après tout c’est rigolo, non ?

En terme de réalisation pure, le film ne propose pas de faute de goût majeure (et encore, la bagarre dans le bar avec le personnage gesticulant en arrière plan est laide), mais reste très sage. Les moments les plus flamboyants sont toujours directement inspirés d’autres films.

Bref, Tron est un film moyen, à l’ambition très limitée. Un film un peu inutile, en fait.

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