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Star Trek : into darkness - J.J. Abrahms

mardi 18 juin 2013, par Kevo42

Le nouveau Star Trek est là, précédé d’une excellente réputation, et bien servi par la présence de Benedict "Sherlock" Cumberbatch, qui nous promet, de sa belle voix grave, que nous ne sommes pas autant en sécurité que nous le croyons.

Voilà, qui n’est pas rassurant, et pourtant, il faudra bien éteindre la lumière, et montrer notre côté sombre pour parler de ce Star Trek : into darkness.

La seule question étant : are you ready for some darkness ?

L’histoire

Après avoir fait une de ces bêtise dont il a le secret, le capitaine Kirk se voit déposséder de son vaisseau, l’Enterprise. Heureusement, un terroriste du nom de John Harrison (Ringo McCartney n’étant pas disponible), va mettre suffisamment de bazar pour qu’il retrouve aussitôt son commandement.

Au programme de cette aventure : de vieux ennemis, des complots à tiroir, et beaucoup d’héroïsme.

Jean-Jacques Abrahms et le redémarrage à la manivelle

Star Trek : into darkness est un film à l’image de la carrière du J.J. Abrahms en tant que réalisateur pour le cinéma.

Si on prend sa filmographie, que trouve-t-on : Mission Impossible 3, Super 8, Star Trek et maintenant Star Trek II. Soit deux redémarrages, et un film original mais largement inspiré par une tradition cinématographique, celle des films de Spielberg et Joe Dante.

A chaque fois, J.J. Abrahms réfléchit avec la puissance d’un gars très fort en note de synthèse : que veulent les fans ? Qu’est-ce qui fait la force de la série ?

Pour Mission : Impossible, il reprend Ethan Hawke, les actions collectives, et les complots. Pour Super 8, il y a les enfants, les extra-terrestres, et le fait d’être parent dans une famille divisée.

Et pour Star Trek  ? C’est ce qu’on va voir dans le paragraphe qui suit (et oui, c’est la puissance dialectique du mec qui a eu son bac depuis longtemps)

Star Trek 2.0.

Le premier épisode servait à reconstruire les personnages, à partir d’une problématique aussi simple que brillante : si un événement arrivant dans le futur reconfigurait le passé, comment les personnages allaient-ils reconstruire les liens qui les unissent ? Cette idée est d’autant plus forte, que le film joue sur les attentes des spectateurs : quand on voit Kirk ne pas être le capitaine de l’enterprise, et être opposé à Spock, on sait que quelque chose ne tourne pas rond, alors que pour les personnages, on est dans la « logique » des choses.

De fait, dans le premier film, J.J. Abrahms reconstruisait Star Trek, au lieu de le rebooter. Un reboot, cela sert à partir du même personnage, pour arriver à un résultat complètement différent. Par exemple, les sagas Batman qui se sont succédées se sont toutes construites en opposition à leurs précédentes (Batman gothique de Burton, contre Batman débile avec Adam West, Batman réaliste et hétéro de Nolan contre Batman disco-gay de Schumacher). Mais J.J. Ne fonctionne pas comme cela : il s’agit de reprendre les grands événements, les grands personnages, les passages attendus, l’enterprise, le « Beam me up , Scotty », le pleine vitesse Sulu, mais en les adaptant au monde moderne.

Jouant avec les attentes des fans, il s’accorde quelques petites surprises ou inversions dans le background des personnages, parce que nous sommes dans une réalité parallèle. Ainsi, le baiser entre Kirk et Uhura avait marqué les américains car il s’agissait du premier baiser entre un homme blanc et une femme noire à la télévision. Mais dans ce Star Trek, Uhura sort avec Spock.

En faisant ainsi, il s’accorde l’accord de tout le monde : les Trekkies retrouvent ce qu’ils ont aimé dans la série, et les nouveaux fans voient une nouvelle franchise très rythmée avec de héros jeunes et des explosions qui ont la pêche.

Et j’ai pas trouvé de vidéo du baiser Spock / Uhura alors je vous mets cette vidéo ultra kitch

Ne me remerciez pas.

Et ce Into the darkness ?

Into the darkness est le prolongement direct de cette logique de nouvel assemblage. Tout d’abord parce qu’il introduit des personnages emblématiques de la série : les Klingons, et un autre personnage que je peux pas spoiler, même si je suppose que tout le monde comprend de qui je parle.

Ensuite parce qu’il mélange l’ancien et le moderne. L’ancien, avec les phasers réglés sur paralysie, les anonymes en costume accompagnant Kirk et qui servent de chair à canon, et les scènes de réparation dont Galaxy Quest s’était si bien gentiment moqué, entre autres clins d’œil.

Moderne parce que le personnage de Benedict Cumberbatch, fait partie de cette espèce de super-méchants très à la mode actuellement (Joker, Loki, le mec de Fast 6 et Jean passe), à la fois hyper puissant intellectuellement et physiquement. Il est à la fois imbattable au combat singulier (Cumberbatch est moins crédible que The Rock pour ce genre de rôle) et possède toujours dix coups d’avance sur les héros (Cumberbatch, avec son passé de Sherlock, est beaucoup plus crédible que the Rock pour ce genre de rôle).

Enfin, et là, c’est compliqué d’en parler sans spoiler, là encore, Jules Jérôme Abrahms joue avec les fans en faisant jouer certaines scènes iconiques en inversant les rôles. Ces clins d’œil sont d’ailleurs surlignés par le vieux Spock, au cas où l’on aurait pas compris. Tout cela sert le fait que Kirk et Spock sont deux amis inséparables, prêts à donner leur vie et à tout risquer l’un pour l’autre, quelque que soit la chronologie dans laquelle ils se trouvent, et personnellement, je trouve ça magnifique.

Et alors, c’est bien ?

Je n’ai pas parlé de la réalisation du film, parce que J.J. Abrahms, suivant le principe des séries télévisées dont il vient, n’a absolument rien changé à sa manière de filmer d’un film à l’autre. Ce sont des nouvelles aventures, dans la continuité : ne vous attendez pas au genre de rupture de ton qu’on a pu trouver entre Batman Begins et The Dark Knight. On retrouve les mêmes scènes d’actions rythmées, les mêmes scènes de mecs qui plongent avec des combinaisons volantes (dans le premier Star Trek, c’était du haut vers le bas, ici, de la gauche vers la droite, mais la différence n’est pas énorme), les mêmes boucliers pleine puissance sur la coque, les mêmes scènes de bar (il y a d’ailleurs un clin d’oeil assez lourd au premier à ce moment), les mêmes planètes primitives (une planète de feu après la planète de glace) et malheureusement, les mêmes décors qui sentent le studio (la scène sur la planète Chronos fait très carton pâte). Même le box-office américain a longtemps été le même.

Le méchant est mieux que celui du premier, même si son plan est super compliqué. A tel point qu’au fond, je ne suis pas sûr d’avoir très bien tout compris de pourquoi il est fâché avec Robocop et quelles sont ses motivations profondes (à part d’être un méchant qui aime la guerre). Si le film avait pu contenir un peu moins de pipeau et un peu plus de schéma, cela aurait été parfait pour moi.

En bref, c’est plutôt cool, et J.J. Abrahms réussit à satisfaire tout le monde. Ce n’est pas un film dont vous sortirez en disant : oh, la claque !, mais ce n’est pas non plus un film qui causera des grincements de dents comme Iron Man 3 avait pu le faire.

Au fond, pour paraphraser le gourmet solitaire de Taniguchi, Star Trek : into darkness, c’est comme le barbecue Coréen, qui lui même est comme le soap hotel. On sait pourquoi on y va, et on en ressort satisfait.

Pour conclure, je vais mettre une petite postface, qui sera suivie de deux vidéos qui spoilent un peu, donc je vous invite vraiment à pas regarder si vous n’avez pas vu le film.

Postface : peut-on parler d’un nouvel espoir concernant Star Wars ?

Par rapport à ce que j’ai dit en ce début d’article, le choix Julien Jules Abrahms est tout à fait logique pour le prochain épisode de la guerre des étoiles. Pour trois raisons :

- Il a montré sa capacité à comprendre ce qui faisait la force d’une franchise, ce à quoi les fans tiennent vraiment, et à le respecter.

- Il a montré sa capacité à construire des récits qui se suivent, avec des éléments d’intrigues qui ne demandent qu’à être exploités dans d’autres épisodes.

- Et enfin, le nouveau Star Trek contient une scène de poursuite en vaisseau, et une scène de bataille sur véhicule en mouvement qui rappellent directement les Star Wars, et plus particulièrement la prélogie , ce qui peut inquiéter. Moi personnellement, depuis que je me suis mis au yoga, je n’ai plus ce genre de problème.

Comme promis, deux vidéos qui prennent leur sens quand on a vu Star Trek into Darkness

Et

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