Le fantabuleux blog de Kevo42

Sorties du 29 mai 2013

lundi 27 mai 2013, par Kevo42

Le festival de Cannes est fini. On plie les parasols, et on félicite Abdellatif Kechiche, même s’il n’a pas forcément été très classe, ni avec les techniciens, ni avec Julie Maroh, l’auteure de la bande dessinée (voir ici : http://www.juliemaroh.com/2013/05/2...). N’empêche que je suis content, parce que j’aime le cinéma de Kechiche, et que j’ai aimé la bande-dessinée dont le film est tiré.

En attendant la sortie de la vie d’Adèle, il nous reste les films de Cannes sortis ces dernières semaines à voir, et quelques nouveautés, avec vraiment pas grand chose à se mettre sous la dent.

Le blockbuster de la semaine s’annonçant plutôt mauvais (et puis de toute façon, tout le monde va voir Fast & Furious 6), on se rabattra sur des petits films qui sortent ou pas des sentiers battus.

Cette semaine on aura donc droit à une girafe, à un supporter du standard de Liège, à des manifestations anti-atomiques, à un film portugais chelou, à de la science-fiction chelou, et même à des poubelles turques. La classe.

Le blockbuster de la semaine

Very bad Trip 3 - Todd Philips

La conclusion de la trilogie du Wolf Pack. Où un mafieux enlève Doug, car il le croit connecté à Mr. Chow.

Action humour et rédemption au programme.

Est-ce que ça fait envie ?

Le un était bien parce qu’il mettait en scène un dentiste qui s’en prenait plein la tête, le deux était le un en Thaïlande, le trois est, de l’avis des 2 critiques que j’ai lues, très différent, mais pas dans un bon sens. Il s’agirait d’une sorte de film d’action humoristique mais pas tant que ça, avec des moments de gravité et de discussions sur le pardon, etc.

Alors que tout ce que les spectateurs veulent voir est Zach Galifianakis se mettre dans des situations pas possibles.

Déjà que le premier film était beauf et moche et moraliste, si en plus ce troisième film n’est plus drôle du tout ...

Pour une fois le titre français est plus cohérent que le titre américain

Pour les deux premiers films, le titre américain : the hangover, était parfait, car il s’agissait de grosses cuites et de leurs conséquences. Il n’a par contre aucun sens ici, car tout le monde est à jeun. Par contre, le titre français, Very bad trip, n’a tellement aucun sens, qu’il peut s’adapter à tout.

Bravo.

A conseiller aux fans de la blague de flap flap la girafe.

Le documentaire qui dénonce

Polluting paradise – Fatih Akin

Un documentaire sur une décharge dégueu en Turquie.

Est-ce que ça fait envie ?

Il s’agit d’un film (même documentaire) de Fatih Akin. Ca parle de déchets. En Turquie. A la fin de la bande-annonce, il y a de la power-pop Turque.

Il faut donc absolument aller le voir.

A conseiller au Toxic Avenger, qui a enfin trouvé un bon endroit pour passer les vacances.

La comédie romantique pour nous, les fans de foot

Je suis supporter du Standard – Riton Liebman

L’histoire d’amour compliquée entre un fanatique du Standard de Liège et une femme qui n’aime pas le football. Ou pourquoi l’offre et la demande ne coïncident pas toujours, la main invisible étant trop occupée à autre chose (on ne dira pas quoi).

Est-ce que ça fait envie ?

J’avais envie de dire que le titre est pourri, qu’une comédie romantique sur le football ne peut pas être réussie, et qu’en plus le tout fait très Nick Hornby dans l’idée.

Mais en voyant la bande-annonce, je me rends compte que tout ceci a l’air bien sympathique, avec un personnage auquel les fans de foots pourront s’identifier, malgré le mépris qu’ils pourraient ressentir pour la Jupiler league.

Ceci étant dit, même si cette comédie romantique pour hommes a l’air sympathique, elle a aussi l’air très balisée. On y passera un bon moment, et puis on oubliera, comme un match gagné 3 – 0 suivi la semaine suivante d’une défaite cuisante qui t’élimine de la course à l’europe. Saleté de Marc Planus, tiens.

A ne pas conseiller aux fans d’Anderlecht.

Les films qui auraient certainement bien voulu être à Cannes, mais qui bizarrement n’y étaient pas :

L’attentat – Ziad Doueiri

Un couple arabe bien intégré en Israël. La femme se tue dans un attentat suicide et meurtrier. Le mari cherche à comprendre.

Est-ce que ça fait envie ?

Deuxième adaptation en moins d’un an de Yasmina Khadra après ce que le jour doit à la nuit, ce film a l’air bien meilleur que le navet d’Alexandre Arcady. Ceci dit, vu qu’il sort toutes les semaines un film sur le conflit Israëlo – Palestinien, il va vraiment falloir que le film soit réussi pour sortir du lot.

A part ça, je n’ai pas grand chose d’autre à en dire sinon que l’affiche est horrible.

A conseiller aux gens qui aiment les films sur les situations complexes d’un homme partagé entre plusieurs cultures qui le rejettent. A conseiller aussi aux gens qui aiment les films qui sortent juste après Cannes, auraient pu y être présentés, mais n’y étaient pas.

Ginger & Rosa – Sally Potter

L’amitié / amour entre deux adolescentes, toutes deux militantes contre le péril nucléaire dans les années 60.

Est-ce que ça fait envie ?

Filles qui courent vers la plage ? Check Caméra portée ? Check Discours sur la briéveté de la vie et de l’amour ? Check Parents qui se disputent au sujet de leur fille ? Check Adolescente allongée dans la neige le regard rêveur ? Check

Bon, ça a l’air joli, et peut permettre à Ellie Fanning de confirmer son talent, mais disons que la bande-annonce ne met pas en valeur la singularité de cette histoire.

Le Spiegel dit du film qu’il est très bien et Ellie Fanning épatante, mais le film est noté 5,8 sur IMDB, ce qui n’est pas fantabuleux.

A vous de voir.

A conseiller aux gens qui ont été émus par le monologue d’Ellie Fanning dans Super 8 juste avant que le train arrive et broooooooooooooooooooooooooooooooooooooouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuummmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm.

Les direct to video qui sortent au cinéma

The call – Brad Anderson

Halle Berry travaille au standard des urgences. Elle reçoit l’appel d’une jeune fille kidnappée par un tueur en série. Elle va tout mettre en œuvre pour la sauver.

Est-ce que ça fait envie ?

Le réalisateur du machinist revient, avec un thriller qu’on imagine très mouvementé vu la bande-annonce. Maintenant, voyons les choses en face : ce n’est pas le premier thriller avec un suspense au téléphone, Halle Berry a l’habitude de tourner dans des séries b moyennes, et ce film aurait pu sortir directement en DVD, je pense que ça n’aurait choqué personne.

Ceci dit, le film a très très bien marché aux Etats-Unis, donc je suppose que je suis mauvaise langue.

A conseiller aux fans hardcore de Halle Berry et de coffres de voitures.

48 heures chrono – Martin O’Neill

John Cusack part à la recherche d’un kidnappeur en série particulièrement pervers. Pour comprendre le tueur, il doit devenir le tueur.

Est-ce que ça fait envie ?

Le film est sorti depuis près d’un an aux Etats-Unis, et n’a pourtant reçu de critiques que de 4 critiques sur Rottentomatoes dont 3 négatives. Malgré son atmosphère un peu sombre, il n’a l’air de se distinguer en rien d’un film qui passerait un soir sur RTL 9.

De plus, les quelques avis que j’ai pu trouver font part d’un twist désorientant, ressenti comme particulièrement débile, ou efficace.

Le distributeur croit tellement à ce film que je n’en ai pas trouvé de bande-annonce française.

Pourquoi un tel film sort-il alors au cinéma et pas directement en DVD ?

Plutôt que de perdre votre temps à regarder cette bande-annonce, vous pouvez aussi regarder ce clip de Gravenhurst, qui est plutôt moche bien que la chanson soit très bien.

A conseiller aux gens qui n’auront jamais leur dose de John Cusack, cet acteur si charismatique qui a si bien géré sa carrière.

Les films d’art et d’essai plus ou moins hardcore

Shokuzai – celles qui voulaient se souvenir – Kiyoshi Kurosawa

Quatre petites filles ont vu l’une de leurs amies suivre un homme qui se révélera être un assassin. La mère de la victime leur demande de se souvenir du visage de l’homme, mais les années passent sans qu’elles puissent y arriver. D’où le titre.

Est-ce que ça fait envie ?

J’en ai pas la moindre idée. Kiyoshi Kurosawa s’est fait connaître pour des films d’horreur à base de cheveux dans les yeux, et de fin du monde 2.0. Certains pensent qu’ils s’agit d’un des plus grands réalisateurs du cinéma fantastique actuel, d’autres pensent qu’il s’agit d’un imposteur qui réalise des films très mous et qu’on ne comprend pas très bien.

Ce film a d’abord été pensé pour la télévision, puisqu’il s’agit d’une histoire en cinq épisodes, chacun suivant un personnage, les quatres témoins, et pour la dernière partie, soit le meurtrier, soit la mère de la victime, je n’en suis pas sûr. Le premier film reprend les premiers épisodes, le second la suite.

Ainsi, tel est le contrat que nous offre ce film : 5 heures de Kiyoshi Kurosawa en mode hardcore, porté par un budget télévision, avec tout ce que cela implique, pour le portrait de 4 femmes névrosées ou plus tel que le cinéma japonais les aime.

A conseiller à ceux qui aiment les portraits de femmes au bord de la crise de nerfs.

Vanishing waves - Kristina Buozyte

L’histoire d’un homme à qui on met la coiffure de Mia Frye sur la tête, et après il voit plein d’images bizarres, dont lui en train de courir tout nu sur la plage.

Est-ce que ça fait envie ?

Vanishing waves est un film qui a beaucoup fait parler de lui dans les différents festivals auxquels il a participé car il se démarque largement de ce qu’on a l’habitude de voir. On nous promet en effet, de la science-fiction abstraite, un peu tendance Tarkovski mais pas vraiment non plus, avec pas mal d’érotisme, et difficile à comprendre, car peut-être tout cela ne veut rien dire.

De toute façon, dès que l’on voit que Sharunas Bartas (réalisateur de films opaques tels Few of us et A casa) est de la partie, on sait que l’on s’embarque pour un film plus sensoriel (et possiblement ennuyeux) que rationnel.

En tout cas, la bande-annonce, pleine de belles images qu’on ne peut rattacher à rien, semble aller dans ce sens.

A conseiller à ceux pour qui la science-fiction ne se résume pas à des vaisseaux qui font piou piou.

La dernière fois que j’ai vu Macao – Joao Pedro Rodrigues et Joao Rui Guerra da Mata

Une femme qui s’est installée à Macao écrit à un ami qu’elle n’a pas vu depuis des années, lui demandant de l’aide car elle s’est attirée des ennuis auprès des mauvaises personnes.

Est-ce que ça fait envie ?

Voici le nouveau film de Joao Pedro Rodrigues et Joao Rui Guerra da Mata , adulés par les Inrocks à l’époque où ce journal parlait encore de cinéma, pour le côté transgressif, transgenre et transpalette de films tels que Odete ou O fantasma.

Comme souvent avec les films portugais qui nous arrivent en France, on sent que l’on ne va pas rigoler, et la mention Festival de Locarno n’est pas pour nous rassurer. Alors oui, il y a aura sûrement de la transgression et du sexe. Mais il y aura aussi une voix off, qui, si elle est à l’image de celle entendue dans cette bande-annonce, risque d’être particulièrement ennuyeuse.

Peut-être le polar le plus mou de l’histoire du cinéma. Un beau challenge.

A conseiller aux détenteurs de la carte MK2 Beaubourg illimité, évidemment !

Le bonus de la semaine

Depuis que je suis revenu du concert de Deerhunter, j’écoute en boucle, non seulement leur dernier album, mais aussi celui du groupe de Lotus Plaza, le deuxième guitariste chanteur du groupe. Ca s’appelle spooky action at a distance, ça ressemble à un croisement entre My Bloody Valentine et Belle and Sebastian, c’est complètement lumineux, et c’est à écouter absolument.

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