Le Maître
The Master – Paul Thomas Anderson
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce :
Freddie Quell (Joaquin Phoenix, de retour sur le grand écran), joue un marin démobilisé après la seconde guerre mondiale, et qui sombre peu à peu dans la violence. En perdition, il rencontre Lancaster Dodd (Philip Seymour Hoffman), écrivain, philosophe, et chef de la Cause, une secte.
Est-ce que ça fait envie ?
Forcément. Paul Thomas Anderson, la rencontre au sommet entre Philip Seymour Hoffman et Joaquin Phoenix, et un sujet intense, plus ou moins inspiré par les débuts de la scientologie. Méfiance quand même, les critiques que j’ai pu lire parlent d’un film très répétitif, assez abstrait voire confus, ou des scènes d’une beauté fantastique alternent avec des scènes qui servent à rien.
A conseiller à Tom Cruise, bien sûr.
Les esclaves
Un prince (presque) charmant – Philippe Lellouche
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Vincent Pérez est un business-man qui aligne les contrats comme les femmes. Seul problème dans sa vie : il n’a jamais eu d’intentions que pour lui, et aucune pour sa famille. Quand sa fille se marie, il rencontre sur le trajet la sublime Vahina Giocante, jeune femme idéaliste qui verra en lui un prince (presque) charmant.
C’est une comédie romantique.
Est-ce que ça fait envie ?
Philippe Lellouche a accédé à la gloire grâce à la pièce le Jeu de la vérité, avec Vanessa Demouy. Ce succès lui a permis de passer au grand écran avec Nos plus belles vacances, avec un casting de rêve (Gérard Darmon, Vanessa Demouy, Julie Gayet, ça envoie du lourd), et un scénario proche du skylab en pas subtil. Le film est passé complètement inaperçu.
Il revient aujourd’hui avec un prince (presque) charmant, qui semble être un charmant téléfilm pour lundi de TF1. Je vois pas ce que je peux en dire de plus.
Ah si, attention, la bande-annonce commence par des images extrêmement choquantes. Not safe for work si vous êtes de gauche.
Fait triste : Vincent Pérez, méchant dans des films d’action russes, héros de comédie romantique au rabais pour Europa corp, qu’as-tu fait de ta carrière ?
A conseiller aux gens qui vont pas au cinéma pour se prendre la tête : moi tu me mets du soleil, Vincent Pérez et une belle fille, je suis content.
Une histoire d’amour – Hélène Fillières
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Adaptation libre du roman Sévère de Régis Jauffret (spécialiste des sujets glauques), lui-même inspiré par le fait-divers du banquier Edouard Stern. Une histoire d’amour sado-masochiste entre Benoît Poelvoorde et Laetitia Casta. Ca va être dark.
Est-ce que ça fait envie ?
Ca interroge. L’image a l’air soignée, le casting est intéressant, l’histoire peut être une sorte d’empire des sens moderne. C’est le premier film d’Hélène Fillières, dont le nom est plus connu que la carrière (elle joue dans Mafiosa, mais je n’ai pas vu cette série). On pense un peu à l’Autre de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic, en terme d’éclairage ce qui est bon signe.
Bref, j’ai envie de dire pourquoi pas, mais il reste un doute : c’est quoi cette chanson moisie d’Etienne Daho dans la bande-annonce ? Surtout qu’il a composé toute la bande-son. Y avait pas mieux ? Je veux dire, Mogwai pour les Revenants, Etienne Daho pour Une histoire d’amour, quoi.
Ca et apparemment Poelvoorde a dit que c’était nul, mais bon il est alcoolique, dépressif, et il a peut-être honte d’avoir tourné des scènes tout nu avec Laetitia Casta. Ceci dit, c’est peut-être effectivement tout pourri.
A conseiller à ceux qui aiment les histoires d’A qui finissent mal en général.
Les jeux des nuages et de la pluie – Benjamin de Lajarte
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Pas grand chose à vrai dire, et pourtant j’étais attentif. Y a un chinois qui court après une chinoise, une mentaliste, un détective privé, encore des chinois, quelqu’un qui jette quelque chose, et Alain Chamfort. Et ouais.
Est-ce que ça fait envie ?
Si comme je le devrais j’allais voir quatre films par semaine, je dirais, ok, on tente le coup. Là, j’aurais plutôt tendance à dire : on va aller voir the master, et rattraper les films que j’ai raté avant. Et c’est peut-être une erreur car il y a quelque chose qui interroge dans cette bande-annonce : ça a l’air assez ambitieux, en terme de titre, de casting qui ose le multilinguisme, une intrigue qui a l’air complexe et assez originale, et certains plans pas moches. Mais en même temps, ça ressemble un peu aussi à un film d’auteur fauché. Donc, c’est possiblement un premier film plein de promesse, possiblement un gloubi-boulga au moisi.
A voir.
Le fait douteux : Audrey Dana jouait vraiment très mal dans le tout pourri Cette femme-là de Lelouch. D’où doute.
Le jeu de mot pourri : On espère pour lui que Benjamin ne se fera pas jarter du cinéma français après ce film.
A conseiller aux curieux qui scrutent en vain le renouveau du cinéma d’auteur français et qui aiment bien se faire des OVNIS de temps en temps, genre Hitler à Hollywood, pour prouver qu’ils en ont.
Comme un lion – Samuel Collardey
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Un film qui parle de Sénégalais à qui on a fait croire qu’ils pourraient faire des essais en tant que footballeur en France, sauf qu’en fait c’est pas vrai, et du coup ils se retrouvent comme deux ronds de flanc. Et y en a un qui s’en sort, et à la fin il joue à Sochaux. Belle histoire.
Est-ce que ça fait envie ?
Tout dépend votre intérêt pour le foot et les histoires derrière. Il est vrai qu’on pouvait par exemple regarder le stratège sans rien connaître au baseball, mais là, ça a l’air quand même bien orienté coulisses du foot. Le scandale que le film dénonce est réel, et représente une face méconnue du sport préféré des français. En plus, ça a l’air franchement bien fait.
En tant que gros amateur de foot, j’irai sûrement.
Le symbole caché : le lion est l’emblème du club du FC Sochaux Montbelliard, rapport à Peugeot.
A conseiller aux lecteurs de So Foot, sans aucun doute.
Paradis : amour
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Des grosses femmes autrichiennes vieilles et dégueulasses vont au Kenya pour coucher avec de beaux jeunes hommes noirs. C’est un film d’auteur autrichien, en compétition à Cannes l’année dernière, autant dire qu’on est pas là pour rigoler, et si j’en entends parler au fond de la salle, je les sors direct.
Est-ce que ça fait envie ?
Ricardo (l’économiste, pas l’ancien coach des Girondins de Bordeaux) avait raison : la théorie de l’avantage comparatif, ça marche. La Normandie exporte du camembert, Commercy exporte des madeleines, et les Autrichiens des films glauques en plan fixe pour que tu prennes bien conscience que tu es un sale pervers de riche occidental.
Sur le même thème, Vers le sud de Laurent Cantet était très réussi, et ce Paradis : amour ne semble pas trop subtil. Du coup, j’ai autant envie de voir le film que de marcher avec un caillou dans la chaussure pendant deux heures.
Fait intéressant pour ceux qui veulent briller en société : le cinéma allemand a développé une vraie fascination pour l’Afrique, notamment l’époque bénie des colonies. De Nirgendwo in Afrika (Oscar du meilleur film étranger en 2003) aux téléfilms sur des éleveurs d’autruches, l’Afrique est un continent où on peut se relancer, et vivre de belles histoires romantiques. De ce point de vue là, les Autrichiens sont plus terre à terre : l’Afrique, c’est pour le tourisme sexuel pour femmes, et c’est déjà pas mal.
A conseiller aux gens qui sont malades quand la caméra bouge trop.
Aujourd’hui – Alain Gomis
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Les sages du village disent à Saul Williams qu’il va mourir demain, façon Ikigami. Les boules. Du coup Saul est un peu pleureur, mais surtout marcheur. Des fois il est filmé de dos, de fois de face, quelques fois aussi de côté, c’est joli aussi. Tout comme Aïssa Maïga, qui est ravissante, on en mangerait, un tout petit tout petit tout petit peu.
Est-ce que ça fait envie ?
Bon moyen quand même. Le principe est intriguant, mais ça ressemble quand même pas mal à un film africain symbolique relou avec des gens qui marchent dans le désert vers des ruines.
Mais il y a Saul Williams, qui est quand même à peu près la classe incarnée (même s’il confond parfois la classe et la coquetterie, aux dires de certains).
Et Aïssa Maïga est charmante.
Le fait que quand même Saul Williams c’est pas rien : ce mec a fait Amethyst Rock Star, et Niggy Tardust, c’est pas rien.
A conseiller aux lecteurs de Vibrations
Selkirk, le véritable Robinson Crusoé
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Un pirate se retrouve abandonné par d’autres pirates sur une île déserte. C’est pas sympa.Heureusement c’est un film pour enfants, donc c’est une île avec des jolis perroquets et des chatons, donc globalement, c’est mieux que d’attraper le scorbut sur un rafiot moisi.
Est-ce que ça fait envie ?
Tout dépend votre âge. Si vous avez moins de 6 ans, pourquoi pas, mais alors que faites vous sur ce blog ? Je veux dire, déjà comment vous savez lire, et puis en plus, le contenu est quand même plutôt mature, vous risquez d’être choqué. J’espère que j’ai pas déjà fait cette blague. Pardonnez-moi car aujourd’hui je suis vieux.
Si vous avez plus de 6 ans, vous risquez surtout de vous dire que tous les films de pirate en pâte à modeler ne ressemblent pas au dernier film des Studios Aardman. Et c’est bien dommage, parce qu’il reste les Pirates dans une aventure avec des communistes, et les Pirates dans une aventure avec des romantiques, à adapter.
A conseiller à ceux qui savent qui est Janis Cimermanis sans avoir besoin de regarder sur IMDB.
En bonus :
Eu égard à la thématique de cette semaine, et eu égard au fait que c’est drôlement groovy, cette semaine, le bonus de la semaine est le clip de :
Youpi.