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Sorties cinéma du 5 juin 2013

mardi 4 juin 2013, par Kevo42

Voici le beau mois de juin.

En cette semaine, juin rime avec pas grand chose de bien. Il y a un certain nombre de films qui ont l’air assez intéressant, mais rien qui semble incroyable.

Il faut dire qu’on a plutôt bien mangé en ce début d’année, et il est normal que vienne le temps de la digestion : ce qui veut dire qu’on va acheter des blu-rays pour voir tous les films dont on disait du bien sans qu’on les aie vu.

Cette semaine, vu que tout a l’air époustouflant, sans plus, j’ai choisi de ne pas faire de titres humoristiques.

Juste les sorties, décrites avec sérieux, et débrouillez-vous avec cela.

Au programme cette semaine : un nettoyeur, un allemand qui doute, des français qui glandent, Jean-Hugues Anglade en plein paradoxe temporel, Shyamalan qui creuse sa tombe, des filles qui voudraient oublier, et d’autres très belles choses que je vous laisse découvrir.

Oh boy – Jan Ole Gerster

24h dans la vie d’un jeune homme perdu à Berlin, dans tous les sens du terme.

Est-ce que ça fait envie ?

Cela fait quelques semaines que l’affiche est mise en avant à l’UGC les Halles, ce qui a l’air de rien bien éveillé ma curiosité. Quel est ce film allemand sorti de nulle part qui mérite de telles citations laudatives ?

Oh boy semble être un film qui sent bon la nouvelle vague, mais plutôt dans le bon sens. La bande-annonce me fait penser au Départ de Skolimowski, mais avec un rythme plus punchy. Donc, bon, même si au final, ce sera sûrement juste un film gentiment ironique, rempli de références méta, de jazz et de teenage angst, ce Oh Boy risque d’être une vraie bonne surprise.

Comme la semaine dernière, je citerai le Spiegel, qui dit que le film est une très bonne nouvelle dans un cinéma allemand par trop sclérosé, même que Tom Schilling y trouve son meilleur rôle, ce qui nous fait une belle jambe vu qu’il me semble qu’il est complètement inconnu en France (son film précédent le plus connu doit être Crazy, qui est pas non plus hyper réputé en dehors des étudiants en LEA).

Par contre, attention, le film n’a rien à voir avec le roman de Marie-Aude Murail. Dommage, parce qu’il me semble que je l’avais lu et beaucoup aimé quand j’étais adolescent.

A conseiller à tous ceux qui pensent que le noir et blanc est la couleur qui sied le mieux pour traiter de cette ville si vivante qu’est Berlin.

L’autre vie de Richard Kemp – Germinal Alvarez

Richard Kemp est policier. Il a enquêté sur une affaire de tueur en série avec l’aide d’un témoin : Mélanie Thierry. Mais voilà qu’il est propulsé en 1989, au moment où les meurtres ont commencé. Va-t-il pouvoir changer le passé sans être traité de fou ?

Est-ce que ça fait envie ?

La prémisse de scénario rappelle différents succès récents, de la série Life on Mars à Camille Redouble en passant par Source Code et Déjà Vu. Malgré tout, ce mélange de polar et d’uchronie semble intéressant dans le contexte assez balisé du polar français à base de couilles sur la table tendance Olivier Marchal.

J’ai envie de croire à cette série B qui pourrait être assez sympa, pour peu que le scénariste tire une bonne histoire de sa prémisse.

En plus, la manière dont le titre s’affiche sous entend un méga twist de la mort qui tue.

A conseiller à Etienne Lantier, vu le nom du réalisateur.

Pop Redemption – Martin le Gall

Un petit groupe de black metal doit jouer le concert de sa vie au Hellfest. Problème, ils ont en chemin un accident de la route, et , victimes des apparences, se retrouvent poursuivis par la police. Les voilà bientôt pris au piège dans un festival revival de la période psychédélique des Beatles, ce qui promet rire, couleurs chamarrées, et champs de fraise pour toujours.

Est-ce que ça fait envie ?

Un film tourné avec l’aval du Hellfest est forcément une initiative agréable, d’autant plus que le black-metal est une terre inconnue du monde des comédies. La bande-annonce fait un peu téléfilm bon enfant, mais peut-être est-ce une bonne chose pour lutter contre les préjugés.

Reste que j’ai quelques doutes sur Julien Doré en chanteur de black-metal, même si la plupart des gens qui jouent du black sont effectivement doux comme des agneaux, au moins en France. Surtout, j’ai peur que la partie Beatles soit un peu pourrie, et se traduise par une « évolution », une « prise de conscience », de la part de nos héros qui abandonneraient leur musique puérile au profit d’une autre plus acceptée par la société. Chat échaudé par la fin de This must be the place craint l’eau tiède des films consensuels, comme on dit.

A conseiller à tous ceux qui collectionnent les affiches du Hellfest, d’année en année, et c’est vrai qu’elles sont le plus souvent jolies et de bon goût.

The Iceman – Ariel Vromen

Contrairement à ce que son titre laisserait supposer, le film n’est pas la chronique de la vie tumultueuse d’un vendeur de glace, faite de monnaie, de discussions sur ce qu’est une glace à l’italienne (terme qui en Allemagne désigne des sorbets, les fous), et d’éventails en biscuit planté au milieu de la coupe.

Il nous conte l’histoire de Richard Kuklinski, charmant homme ayant tué une centaine de personnes au cours de sa carrière de tueur à gage, mais père de famille avant tout.

Est-ce que ça fait envie ?

Le film réunit un beau casting, avec Michael Shannon qu’on imagine très bien dans un rôle de tueur à gage, et Winona Ryder qu’on a toujours plaisir à voir. Il y a aussi Ray Liotta pour le quota ordure, et James Franco dans le rôle du type qui est sur le point de se faire tuer dans la bande-annonce. On retrouve même Chris Evans dans une performance à base de postiche qui rappelle plus son caractère bouffon dans The losers que son sérieux dans Captain America.

Bref, tout cela a l’air bien gentil, mais franchement pas très novateur. On imagine très bien les scènes de famille, de crime, les rencontres à l’arrière de voitures pour régler les contrats, les détails d’époque authentique, et les quiproquos de plus en plus difficiles à gérer pour le « héros » du film.

Reste que toutes les critiques que j’ai pu lire s’accordent pour dire que Michael Shannnon est très très bon dans ce film.

Le film est à 7,2 sur IMDB, 69% de tomates fraiches sur Rotten Tomatoes, donc ça devrait pas être trop mal quand même.

Pour en savoir plus : le film est adapté d’un livre et d’un documentaire produit par HBO intitulé The iceman tapes : conversations with a killer, qu’on peut voir sur Youtube, alors comme je suis un mec sympa, je vous l’intègre ici :

A conseiller à ceux qui ont toujours trouvé marrant le mec qui disait « Ice cream, ice cream  » quand il y avait un blessé dans speedball 2

Shokuzai – Celles qui voulaient oublier – Kiyoshi Kurosawa

La suite du film de Kurosawa.Je vous invite à lire ma présentation du premier film ici pour en savoir plus.

A conseiller à ceux qui ont vu le premier film. Les autres vont avoir du mal à comprendre.

After Earth – M. Night Shyamalan

Will Smith et Jaden Smith sont sur un vaisseau. Le vaisseau tombe sur une planète hostile (avec un twist de dingue révélé dès la bande-annonce) : qui restera vivant ?

Est-ce que ça fait envie ?

Il existe un proverbe bien connu disant qu’il n’y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne. La carrière de M. Night Shyamalan en est l’illustration la plus probante. Admiré à la fin des années 90 pour le ton inattendu qu’il a su amener au cinéma fantastique, il patauge depuis dans la mélasse. Symbole du réalisateur auteur qui contrôle tout, il a dû enchaîner une adaptation d’un matériel qui manifestement ne s’adaptait pas à son cinéma (Avatar : le dernier maître de l’air, film unanimement détesté), avec ce After Earth, pour lequel non seulement les gens du marketing ont pensé bon de plus ou moins cacher son nom, mais qui en plus est le développement d’une histoire écrite par Will Smith en personne.

Et c’est ce qui finalement fait le plus peur dans ce film de science-fiction, qui semble uniquement construit pour mettre en valeur le fils du prince de Bel-Air. Non pas que j’aie quelque chose contre les vidéos de famille, mais 130 millions pour montrer que le dernier né court vite et serre bien les machoires, encouragé en cela par son papa qui est très fier mais blessé, cela me paraît exagéré.

A part ça, on dirait le début d’Avatar avec des singes à la place des créatures trippantes de Pandora, et le film est à peu près unanimement détesté par la presse américaine, avec seulement 12% de tomates fraiches sur rotten tomatoes et 5,1 sur IMDB, ce qui n’est pas beaucoup du tout.

Cette critique, écrite par Jason Gorber du site Twitch, est par exemple plutôt drôle (surtout si vous regardez sur le même site une vidéo avec Jason Gorber en vrai, et que vous l’imaginez dire le texte )

A conseiller à tous ceux qui suivent avec beaucoup d’attention la carrière de Willow Smith. Whip my hair, quelle belle chanson !

Demi-soeur – Josiane Balasko

Remake de Rain-man et du Huitième jour par Josiane Balasko. Parce que c’est dans les vieux pots qu’on fait les soupes moisies.

Est-ce que ça fait envie ?

Le grand philosophe Robert Downey Jr. a donné dans Tropic thunder ce conseil qui devrait être marqué sur le portique de toutes les écoles de cinéma : « never go ful retard » ce qui en français veut dire : ne joue pas de personnage complètement débile mental.

Josiane Balasko n’a manifestement pas vu Tropic Thunder (ce qui ne lui aurait pas fait de mal), et semble profiter de l’occasion pour nous livrer un festival de bons sentiments à côté duquel les spectacles des enfoirés ont la rigueur morale d’un film de Dreyer.

Comme en plus le film n’est pas original en plus d’être ultra-laid visuellement, on attendra tranquillement la sortie pour ne plus être agressé par cette affiche immonde.

Maintenant, il ne faut pas se voiler la face : la France est un pays qui possède une population très importante ayant vieilli avec Josiane Balasko et Michel Blanc, et qui risque de trouver le film très beau et humain. N’oublions pas que Paulette et la cage dorée ont dépassé le million d’entrée. Je suppose donc qu’il y aura un public pour cette demi-soeur.

A conseiller aux vieux.

Chroniques d’une cour de récré – Brahim Fateh

La bande-annonce est un peu confuse, mais le film a l’air de parler de cour d’école, ce qui était attendu, mais aussi de grêve en usine, ce qui l’était moins.

Est-ce que ça fait envie ?

Pas franchement, non. On aura plaisir à retrouver Philippe Rebbot après l’excellent Mariage à Mendoza, même s’il joue un petit rôle. A part ça, on dirait une version fauchée d’un film de Michel Leclerc. Même le montage de la bande-annonce semble peu professionnel. A classer vraisemblablement dans la catégorie : beaucoup de bonne volonté mais trop nul.

A conseiller aux gens qui aiment la jeunesse et la lutte ouvrière. Malheureusement, depuis les réformes des bien-pensants de gauche, ces thèmes ne peuvent plus être aussi bien combinés que par le passé. Pourtant, à dix ans, on peut porter des sacs de ciment. Les fourmis soulèvent dix fois leur poids, elles.

La fille du quatorze juillet - Antonin Peretjatko

Un gardien de musée tombe amoureux d’une femme qui s’appelle Truquette. Il décide de partir vers la mer avec elle et des amis. Problème, la France va mal, il n’y a plus d’argent : Sarkozy revient au pouvoir, la rentrée est avancée au mois d’août. Notre héros va-t-il pécho Truquette ? La question est posée.

Est-ce que ça fait envie ?

Le film a été décrit par la presse comme l’ovni de ce ce dernier festival de Cannes, l’excellent Romain le Vern en parlant ainsi : « Perché quelque part entre Max Pécas et le Luis Buñuel du "Fantôme de la liberté", "La Fille du 14 Juillet" se présente comme une comédie surréaliste et intemporelle dans laquelle une ambiance délétère de guerre civile est sauvée par l’absurde, la glande, l’hédonisme et l’humour (évidemment...).  »

A voir la bande-annonce, on dirait surtout du sous-Godard hystérique, un sale truc qui ne donne pas tellement envie d’en savoir plus sur Vincent Macaigne, présenté dans le dernier So Film comme l’homme à suivre du cinéma français.

Atroce.

Mais bon, si ça se trouve, j’irai le voir, et je trouverai ça bien, comme à l’époque du Venus et Fleur d’Emmanuel Mouret.

A conseiller aux qui aiment le rétro-vintage, n’écoutent que des nouveautés sorties chez Tricatel, et portent des pulls orange, parce que c’est beau.

Millefeuille – Nouri Bouzid

Le portrait d’une jeune femme dans la Tunisie d’aujourd’hui, entre frère intégriste, et rêve de vie à l’occidentale.

Est-ce que ça fait envie ?

Avez-vous ressenti un certain manque d’originalité en lisant ce synopsis ? C’est normal, parce qu’il correspond à beaucoup de films Nord-Africains qui nous arrivent. Ceci dit, la question est intéressante, et peut aider à faire avancer la société. Sauf que bon, personnellement, je n’ai pas du tout ce genre d’interrogation, alors un film pour m’expliquer que porter le voile, c’est compliqué, bof.

En résumé : un film militant, qui a la rage au cœur.

A conseiller à tous ceux qui luttent pour faire avancer les mentalités, partout dans le monde.

En bonus :

Le nouveau Queens of the stone age est sorti. Je n’ai pas encore beaucoup de recul, mais même s’il est un peu plus lent que d’habitude, et peut-être assez proche de Lullabies to paralyze en terme de tonalité, en encore plus sombre, il s’agit encore une fois d’un disque tout à fait excellent, et absolument indispensable. Une tuerie, quoi.

Pour célébrer le truc, une vidéo qui récapitule tous les mini-clips réalisés dans le cadre de la promotion de l’album.

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