Le film qui met des étoiles dans les yeux
Gravity – Alfonso Cuaron
Sandra Bullock et George Clooney sont sur une station spatiale. George Clooney tombe dans l’espace. Qui reste-t-il ?
Est-ce que ça fait envie ?
La question ne se pose pas. Je sais que ce site est fréquenté par des fans hardcore de la petite princesse, qui iraient voir tous les films d’Alfonso Cuaron, même ses petites productions mineures comme Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban ou Les fils de l’homme.
Le succès de Gravity aux Etats-Unis (déjà 170 millions de dollars avec un excellent bouche à oreille qui devrait amener le film vers 270 millions de dollars au final, d’après Box-office mojo) est une excellente nouvelle : les fils de l’homme avait été un succès critique, mais pas du tout commercial, et Cuaron a eu un mal fou à financer son film. Un bide lui aurait été fatal en matière de grosses productions, et il aurait été terrible de perdre un cinéaste capable de proposer des images aussi fortes.
Du coup, après le succès à l’international de Pacific Rim et le futur succès du Transperceneige (énorme succès en Corée du Sud), on peut dire que la SF de qualité au cinéma a encore un peu d’espoir.
Note IMBD : 8,6 (Metascore : 96/100)
Note Rotten Tomatoes : 97 % de tomates fraîches (note moyenne : 9,1 / 10)
A conseiller aux fans de Spiritualized, parce que là, Ladies and Gentlemen, we are floating in space .
L’outsider de la semaine
Nos héros sont morts ce soir – David Perrault
L’amitié entre deux catcheurs dans la France du début des années 60.
Est-ce que ça fait envie ?
Et si ce film était la bonne surprise de la semaine ? Son atmosphère de polar façon Lino Ventura, son noir et blanc travaillé, son milieu peu abordé au cinéma mais propice à la triche et à la corruption ?
La bande-annonce est élégante, l’affiche réussie, ce premier film sent l’amour du travail bien fait. Ce ne sera sûrement pas révolutionnaire, mais si c’est solide, ce sera déjà pas mal.
Note IMDB : 6,3
Note Allociné : 4 / 5
A conseiller à ceux qui n’ont jamais oublié le bourreau de Béthune ni l’ange blanc. Rep à ça l’Undertaker !
Luc Besson, génie incompris de tous
Malavita – Luc Besson
Robert De Niro est un mafieux qui a témoigné contre les siens. Protégée par la police, sa famille pose problème, créant le chaos partout sur leur passage. En désespoir de cause, les Blake emménagent dans le Sud de la France, mais il y a toujours quelqu’un pour marcher sur leurs chaussures en Suédine bleue.
Est-ce que ça fait envie ?
Il est intéressant de voir ce film sortir une semaine après le dernier Jean-Pierre Jeunet (qui bide d’ailleurs fort sévèrement). Luc Besson est lui aussi un réalisateur que l’on a tellement aimé, mais dont les nouveaux projets ne suscitent plus aujourd’hui qu’un haussement de sourcil vaguement curieux. Si en 1995, on m’avait dit : Luc Besson adapte Tonino Benacquista avec Robert De Niro et Michelle Pfeiffer, avec Scorsese en producteur exécutif, je crois que j’aurais bondi de joie, et n’aurait pu dormir face à l’impatience.
Aujourd’hui, j’ai juste l’impression de voir un has-been filmer des has-been en masquant son propre style (le début de la bande-annonce avec De Niro et la musique des Stones, c’est assez grossier).
Comme toujours, on espère une bonne surprise. Mais on ira sûrement voir Gravity avant.
Note IMDB : 6,5 / 10 (metascore : 44/100)
Note Rotten Tomatoes : 33% de tomates fraîches (note moyenne 4,8 / 10)
A conseiller aux quarantenaires.
La France qui telle Patrice Evra, n’en finit pas de gagner
Le cœur des hommes 3 – Marc Esposito
La suite des aventures viriles de Marc Lavoine et de ses amis. Je n’ai pas vraiment envie d’en savoir plus.
Est-ce que ça fait envie ?
Vendredi dernier, j’ai vu trois films à la suite, ce qui veut dire que j’ai vu trois fois la bande-annonce intégrée ci-dessous. J’ai souffert. Je souffre encore.
Parler de ce film revient à rouvrir une plaie encore béante, pleine de plans de Bernard Campan prenant sa meuf par derrière, d’Eric Elmosnino savourant le bonheur d’être pieds dans l’eau avec ses bros, et de femmes qui pleurent ou qui giflent car le cœur des hommes sera toujours inconstant.
Quelle daube.
Note Allociné : 1,4 / 5
Marc Esposito et la mort de la presse cinéma grand public
Avant d’être un réalisateur de films moisis, Marc Esposito a crée les magazines Premiere puis Studio. Premiere est en train de mourir au moment où vous me lisez, Studio-Ciné-Live ne va pas bien. Malheureusement, ce n’est pas étonnant. J’aimais lire Premiere dans les années 90, qui m’a fait découvrir de nombreux films. Mais internet a changé nos moyens d’information, et l’orientation dégueulasse de leur site web, où il était impossible d’y rien comprendre entre les infos people et le programme télé, fait que j’ai lâché l’affaire.
Le magazine papier pouvait toujours être intéressant, mais trop court, trop rempli de pubs. Pour qu’un journal tienne face à l’information gratuite, il doit proposer de très gros reportages, des exclusivités, à l’image de ce que propose le magazine anglais Empire. Faute d’avoir réussi cela, l’issue fatale était prévisible.
Quand on prend le temps d’y réfléchir, toute cette histoire est d’une grande tristesse.
A conseiller à tous ceux qui entendent les chant des hommes qui courent après l’amour
Va y avoir du soui ! - Dominique Rocher
« La première grande comédie d’aventure entièrement tournée en Mayenne ». Ca pose un film.
Est-ce que ça fait envie ?
Clairement, le choix entre Gravity et Va y avoir du soui !va être compliqué.
Maintenant, soyez prévenu, les images de cette bande-annonce sont d’une violence réelle et symbolique inouïes. A ne regarder qu’après avoir bu de bonnes doses d’alcool de maïs.
La France profonde dans ce qu’elle a de meilleur.
A conseiller aux Sarthois, qui pourront allègrement se moquer des Mayennais grâce à ce film.
Le film mignon qui ne demande rien à personne
Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill - Marc Boréal, Thibaut Chatel
L’histoire d’un petit enfant dont la maman est loin. Il se met à recevoir des cartes postales lui parlant d’Amérique, de chevaux, et d’indiens. Un peu comme Je vais bien, ne t’en fais pas mais pour les enfants, quoi.
Est-ce que ça fait envie ?
Après Aya de Yopougon, j’avoue être très méfiant envers les adaptations de bandes dessinées / albums, qui consistent à reprendre les décors tels quels et d’animer les personnages de manière toute raide. Parce que si c’est pour faire ça, autant lire l’original.
Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill a l’air un peu mieux, sans pour autant être un enchantement pour les yeux. Espérons que l’histoire soit bonne pour faire passer la pilule.
Je ne suis, à vrai dire, pas très confiant, mais le film ne dure que 75 minutes.
Note Allociné : 4,5 / 5
A conseiller à ceux qui soutiennent le retour de l’animation française dans Animeland.
Les films à la beauté très très âpre
Heimat 1 et 2 : Chronique d’un rêve et l’exode – Edgar Reitz
La vie âpre des paysans allemands au milieu du XIXème siècle, entre rêve d’amérique du sud et traie des vaches. Un film 100% funky fresh.
Est-ce que ça fait envie ?
Tout cinéphile sérieux cherche un jour à se confronter aux choix de ses pairs. Il consulte des listes érigées par des critiques, des cinéphiles, des cinéastes, des organisateurs de festivals. La liste Empire, les 1001 films à voir avant de mourir, la liste du BFI, tous gardent une place pour le premier cycle Heimat d’Edgar Reitz.
Le nouveau cycle qui s’ouvre aujourd’hui est donc un événement, et il faut le saluer à sa juste mesure.
Bon, mais quand même, ça a l’air chiant comme la mort.
Note IMDB : 8,6 / 10
Note Allociné : 4,5 / 5
A conseiller aux fans de la Grange et la paille
Histoire de ma mort – Albert Serra
Bon, tout ceci n’est pas très clair à la vue de la bande-annonce, mais en fait il s’agit d’un film qui raconte la rencontre entre Casanova et Dracula.
Ils ont l’air d’avoir beaucoup à se dire.
Est-ce que ça fait envie ?
Grand prix du festival de Locarno : le sigle qui veut tout dire. Vous cherchez un film âpre, au rythme lent, rempli de symboles, et de dialogues en espagnol précieux ? Vous avez adoré les chants de Mandrin ? Ce film est pour vous.
Personnellement, malgré tout ce que So Film pourra écrire, je ne peux juste pas. Mais vraiment pas.
Note IMDB : 6 / 10
Note Allociné : 2,7 / 10
A conseiller aux snobs ?
Imagine - Andrzej Jakimowski
Un professeur apprend aux non-voyants à se déplacer sans canne. Autant dire que ce n’est pas gagné pour la palme d’or.
Est-ce que ça fait envie ?
Tout d’abord, toutes mes excuses à ceux qui ont été choqués par la nullité de la blague ci-dessus.
A part ça que dire : le soleil, Alexandra Maria Lara en robe, deux très bons arguments de voir ce film. A part ça, je ne sais. La bande-annonce n’est vraiment pas très vendeuse.
Beaucoup de distributeurs disent : il y a trop de films qui sortent pour pas assez d’écrans. Du coup le bouche à oreille ne fonctionne pas. Je dis d’accord, mais essayez quand même de créer des bandes annonces qui nous donnent une raison de vouloir voir le film !
Note IMDB : 7,1 / 10
Note Allociné : 2,7 / 5
A conseiller aux non-voyants.
Baïkonour – Veit Helmer
Un jeune homme vivant à Baïkonour rêve d’aller dans l’espace. Et paf, une cosmonaute atterrit sur ses terres. S’en suivent moult rebondissements.
Est-ce que ça fait envie ?
Oui, bon, non, hein, pas du tout. Dans le genre situation lourdes plus rythme lent, le film a l’air de bien se positionner.
En plus je n’ai trouvé la bande-annonce qu’en Allemand mal doublé, autant dire que vous n’allez pas en rêver la nuit. A quoi servent ces films ?
Curiosité : l’actrice principale est la fille de Dominque de Villepin. Et ouais, gros.
Note IMDB : 6 / 10
Note Allociné : 2,3 / 5
A conseiller aux lecteurs de Bride stories
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