Le film auquel toutes les routes menaient
Fast & Furious 6 - Justin Lin
Baboulinet et ses copains coulent des jours tranquilles au soleil depuis leur coup d’éclat de Rio. Problème, The Rock a besoin d’eux pour arrêter des méchants qui voudraient être encore plus badass qu’eux. En plus Michelle Rodriguez fait partie de leur équipe alors même qu’on la croyait morte.
Est-ce un fantôme ? Une soeur jumelle ? Un habile tour de passe-passe scénaristique ?
Toujours est-il que tout cela terminera en coups de poings dans la tête et en tôle froissée.
Est-ce que ça fait envie ?
Et comment donc, Houston ! Le cinquième épisode est la meilleure surprise du cinéma d’action récent, avec The raid, grâce à son casting dix étoiles, ses cascades impressionnantes, ses décors pulvérisés, ses bikinis minis et ses jantes chromées.
La seule faiblesse du film était que la tension retombait un tout petit peu entre la tétanisante séquence d’ouverture et la poutresque séquence finale.
Tout l’enjeu de ce film sera de proposer un film 100% action lourde non stop. En nouveaux acteurs, on saluera la présence sympa de Joe Taslim, qui jouait le flic judoka de the raid, et surtout l’arrivée de Gina Carano, dont la promesse de bagarre avec Michelle Rodriguez dans les couloirs du métro laisse rêveur.
Justin, toute ta carrière a mené à ce film. S’il te plaît, ne nous déçoit pas ! J’ai assez souffert d’Iron Man 3 !
La demande de casting pour le 7 :
Comme vous le savez peut-être, c’est James Wan qui réalisera le prochain film de la série. Le choix de ce réalisateur a surpris, car il est plus connu pour ses films qui font peur (Saw, Insidious), que pour ses films d’action (il y a une belle course poursuite dans Death sentence, mais c’est un peu maigre.) Peut-être ce choix a-t-il été fait pour des raisons un peu douteuses : tout comme Justin Lin, il a un nom de famille asiatique. Dans ce cas-là, j’aurais préféré Joseph Kahn mais on ne peut pas tout avoir.
Toujours est-il, que pour le prochain épisode, je veux du vrai macho ! Il faut Chiranjeevi, l’acteur d’Alluda Majaka, capable de faire des dérapages avec des chevaux, et de faire sauter un tracteur. Et il faut aussi Superstar Rajni, parce qu’il est le best.
Hollywood, le cinéma indien est une source de Box-Office extraordinaire : ne l’oublie pas !
A conseiller aux gens qui aiment voir des tanks sortir d’avions en flammes. Et honnêtement : qui n’aime pas voir cela ?
Cannes, la suite
Only god forgive – Nicolas Wending Refn
Kristin Scott Thomas n’est visiblement pas persuadée qu’accoucher de Ryan Gosling ait été la meilleure chose de sa vie. Faut dire que le voilà plongé dans le milieu glauque et très rouge et bleu, de la mafia Thaïlandaise.
Tu veux te battre ?
Est-ce que ça fait envie ?
Lors de la sortie de Drive, précédent film de Nicolas Wending Refn, certains spectateurs américains avaient demandé à être remboursé, le film n’étant pas du tout le fast & furious qu’on leur avait vendu.
En sortant face à fast 6, l’alternative est claire : d’un côté, l’action non-stop et fun, d’un autre côté le film d’ambiance, où la violence est la décharge qui découle d’une une grosse montée en pression. D’un côté Vin Diesel et The Rock, d’un autre côté Ryan Gosling, toujours aussi énigmatique (ou inexpressif selon les avis).
Comme il s’agit d’un film de Nicolas Wending Refn, on peut s’attendre à de la pose à n’en plus finir, à des éclairages pour Daltoniens (et pour cause...) et à de la musique d’ambiance un peu eighties.
On peut aussi s’attendre à ce que le film chie littéralement la classe.
Bref, le seul film d’ultra violence de l’année que ta mère qui lit Télérama voudra aller voir avec toi.
A conseiller aux fans de Kristin Scott Thomas, qui ont toujours voulu savoir si elle serait sexy avec les cheveux teints en blond et une robe moulante.
La grande bellezza – Paolo Sorrentino
Un écrivain qui n’a rien écrit depuis quarante ans est las de sa vie d’oisif, et semble vouloir en changer, peut-être même va-t-il se remettre à écrire.
Cool story bro.
Est-ce que ça fait envie ?
Paolo Sorrentino serait-il en train de réaliser un cycle des has-been ? Après this must be the place où un Sean Penn traînait son ennui de n’avoir rien fait depuis 20 ans et sa chevelure Curesque avant d’être lancé sur les routes pour accomplir la volonté de son père, voilà un écrivain qui se réveille après 40 ans pour se rendre compte que YOLO quoi : si les travellings sont lents, la vie, elle, est brève.
En tout cas, la bande-annonce fait penser à du Fellini, ce qui n’est pas un bon signe du tout, car personne ne peut faire du Fellini à part Fellini.
Surtout, on devrait empêcher tout cinéaste italien de faire du Fellini, parce que ce serait l’équivalent cinématographique de la vente de boules à neige à l’effigie des grands monuments.
Par ailleurs, l’image, les cadrages, les travellings semblent très soignés, mais la photographie est plutôt moche.
En plus, la fin catastrophique de this must be the place me donne l’impression que Sorrentino rime avec gros blaireau.
Mais bon, espérons que ce sera bien.
A conseiller à ceux qui se font une certaine idée du cinéma italien.
Le film de vacances scolaires qui sort en période scolaire
Epic : la bataille du royaume secret – Chris Wedge
Une jeune fille est projetée dans un monde minuscule où les soldats s’habillent de feuilles et où les limaces disent bonjour. Evidemment, une grande guerre entre le bien et le mal s’y profile, car on imagine mal un film s’appeler Epic et montrer des gens parler de la meilleure façon de bâtir une cité, qui soit juste, honnête et belle, pendant 2 heures. Ce sera peut-être pour Socratic : la bataille du logos perdu, mais retrouvé par la dialectique.
Est-ce que ça fait envie ?
Chris Wedge est le réalisateur du premier âge de glace, et de Robots, des films qui ont eu beaucoup de succès (surtout l’âge de glace), tout en étant extrêmement fades. La stratégie du studio Blue Sky n’a rien à voir avec l’ironie agressive du studio Dreamworks, ni avec les histoires de réalisation personnelle de Pixar : elle consiste simplement dans le fait de raconter de belles histoires avec de belles images.
Ce Epic a l’air assez convenu (bonjour Snow Patrol dans la bande-annonce), mais devrait proposer un bon spectacle, et de l’aventure premier degré qu’on pourra montrer à ses enfants sans avoir peur de les exposer à des images non appropriées pour leur âge.
De plus, il réunit l’un des castings vocaux les plus improbables, puisque s’y côtoieront Josh Hutcherson (que ta petite sœur connaît pour avoir joué Peeta dans Hunger Games, mais que tu sais être Clapton Davis, l’homme qui ne danse pas dans Detention), Amanda Seyfried, mais aussi Beyonce, Steven Tyler d’Aerosmith (j’espère un Duo !), en plus du toujours sympathique Colin Farrell, et de Christoph Waltz qui, l’imagination du scénario Blue sky étant sans limite, devrait jouer un méchant. Il y a même Pitbull !
La version française n’est pas en reste puisque s’y cotoieront Jérémie Renier, Mélanie Laurent, et Garou.
Il faut bien que le film ait une petite originalité, tout de même !
A conseiller à ceux qui ont raté Le royaume de Ga’Hoole, la légende des Gardiens, et ils sont nombreux.
Les portes qui claquent de la semaine
Un grand mariage – Justin Zackham
Amanda Seyfried se marie avec le fils adoptif de Robert De Niro, joué par Ben Barnes. Mais comme elle en a l’habitude depuis Mamma mia, la situation est complexe : la mère biologique arrive et croit non seulement que les parents qui l’ont élevé sont catholiques, mais en plus toujours mariés. Mais en fait non.
Si vous ne savez pas ce qu’est un catholique, je vous invite à relire ce très beau texte que j’avais publié il y a quelques temps (il faut cliquer sur bonus pour le lire).
Enfin, tout ceci est bien compliqué, et vu la cible démographique visée par ce blog, je suis à peu près certain que cela ne vous intéresse pas du tout.
Est-ce que ça fait envie ?
Si vous avez bien regardé les crédits postés à la fin de la bande-annonce, vous avez remarqué que ce film est un remake de Mon frère se marie, une comédie Suisse avec Jean-Luc Bideau, que personne en France n’a vu.
Y aura-t-il plus de spectateurs pour cette version américaine ? Pas certain. Le casting est impressionnant, avec beaucoup d’acteurs susceptibles de plaire à vos parents, avec de vieilles vedettes, et Katherine Heigl de Grey’s Anatomy. Il y a des quiproquos, comme il se doit. A l’écran tout le monde a l’air de s’amuser, ou pas, mais l’indifférence règne dans la salle : le film a subi un cinglant échec au box office américain, comme un peu tous les films avec Katherine Heigl.
Ce qui rend cette comédie particulièrement triste, en réalité.
A conseiller à ceux qui rêvent d’un beau mariage avec plein d’invités, une belle pièce montée, et Katherine Heigl. Personnellement, je me contenterais de Katherine Heigl.
Une certaine vision d’Israël
Alata – Michael Mayer
Nimer a deux problèmes dans la vie :
1 - il est Palestinien mais vit clandestinement à Tel-Aviv.
2 – il est gay, ce qui n’est pas facile quand on est Palestinien (en plus d’être clandestin à Tel-Aviv).
Résultat : non seulement il a une histoire d’amour compliquée avec un avocat Israëlien, mais en plus la police le cherche, mais en plus sa famille le rejette.
La vie est dure.
Est-ce que ça fait envie ?
Le New York Times dit du film qu’il est « terriblement intelligent ». Or, qui sommes-nous pour remettre en cause le New York Times ? Sinon, le film a l’air d’avoir été présenté dans des milliers de festivals, d’être tourné en numérique plutôt joli, avec une intrigue mi-sentimentale mi-policière façon Farhadi, et nous prouve enfin qu’il existe aussi des gays exubérants en Palestine.
Un film nécessaire, donc.
A conseiller aux gens qui vont voir les films Israëliens.
Une autre vision d’Israël
L’oligarchie et le sionisme – Béatrice Pignède
Je crois que c’est un documentaire crée pour expliquer que les Israëliens, euh pardon les Juifs, euh non, les Sionistes ne sont pas très gentils. L’affiche, particulièrement subtile, va dans ce sens, en tout cas.
Est-ce que ça fait envie ?
Ce documentaire me fait plutôt peur. Réalisé par une documentariste dont le film précédant concernait Dieudonné, avec de grandes stars de la pensée conspirationniste (Jacob Cohen , Thierry Messan, …), ce documentaire au titre particulièrement subtil a l’air de sentir très mauvais.
A conseiller aux fans de Dieudonné, capable de justifier tous ses débordements en disant que quand même, il a pas tout à fait tort.
L’affaire Peugeot – Francesco Condemi
Dans la série on nous cache tout, on nous dit rien, voici un documentaire qui nous explique que si Peugeot a licencié beaucoup d’ouvriers, c’est parce qu’ils ont renoncé au mirifique marché Iranien, sous la pression des Sionistes, ce qui nous montre bien à quel point ces gens sont nocifs. Un film qui s’appuie sur les plus grands spécialistes de l’économie automobile : Thierry Messan, Alain Soral et Dieudonné.
Du lourd.
Est-ce que ça fait envie ?
Comme le documentaire ci-dessus, qui vient de la même boîte de production et sera certainement diffusé dans la même salle, ce film semble dégager une odeur assez nauséabonde. Donc, je n’en parlerai pas plus.
A conseiller aux gros antisémites, euh non, aux gens qui ne se laissent pas avoir par la propagande sioniste.
L’OFNI de la semaine
De l’usage du sex toy en temps de crise – Eric Pittard
Eric Pittard se filme, lui et sa maladie, lui et son histoire d’amour compliquée, lui et sa carrière de chef opérateur / réalisateur de documentaires (il a quand même fait une comédie musicale avec Zebda, respect), lui et sa calvitie, lui et son noir et blanc et ses changements de format.
Ca a l’air passionnant.
Est-ce que ça fait envie ?
Ces derniers temps, je n’ai pas eu le temps de faire des sorties aussi développées que je le voudrais. Du coup, je pense que ce genre de films vous a manqué, comme il m’a aussi manqué. Car voilà typiquement un film que je ne verrai pas, que vous ne verrez vraisemblablement pas, mais qui a un très beau potentiel : noir et blanc cache-misère, image approximative, égocentrisme du thème et du traitement, ton faussement provocateur, amateurisme du jeu d’acteur : toute la tristesse d’un certain cinéma bien content de ne sortir que dans quelques salles, parce qu’il dérange trop.
A conseiller aux gens qui aiment les films où Bernard Lubat fait une apparition (car ils sont trop peu nombreux)
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