La sélection du chef :
Maniac – Frank Khalfoun
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Elijah Wood joue un jeune homme timide, qui aime les mannequins (ceux des magasins, pas Kate Upton ). Il est très sensible, mais les femmes n’apprécient pas forcément son art. Heureusement, son meilleur ami est un couteau.
Est-ce que ça fait envie ?
Plutôt, oui. Remake du film crapoteux de William Lustig, produit et scénarisé par Alexandre Aja, le film semble faire un usage intéressant de la caméra subjective. En haute fréquence 48 images secondes, le film aurait peut-être été encore plus immersif.
Elijah Wood nous rappelle à quel point il était inquiétant dans Sin City, et qu’il n’est pas que Frodo du Seigneur des anneaux.
En plus on m’en a parlé en bien après l’étrange festival.
A savoir pour frimer : l’esthétique du film rappelle pas mal celle du clip de Liars no 1 against the rush.
A conseiller aux gens qui ont des couteaux très pointus chez eux.
Foxfire : confessions d’un gang de filles – Laurent Cantet
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Années 50, des jeunes femmes se rassemblent et disent : ça va plus, on va être un gang, se faire respecter et prendre l’argent dans la poche des hommes.
Est-ce que ça fait envie ?
Après Entre les murs, Laurent Cantet revient avec une adaptation d’un roman de Joyce Carol Oates (qui avait déjà été porté à l’écran dans les années 90 avec Angelina Jolie, aucune idée de la proximité entre les deux films).
Premier film américain, donc, mais Cantet semble rester sur ses fondamentaux : les personnages d’abord avec des actrices qui ont toutes l’air excellentes, et qui ne ressemblent pas à des top-models, ce qui nous change un peu (cf. le monde de Charlie). Laurent Cantet ayant jusqu’ici une filmographie intéressante (pas vu entre les murs, mais ressources humaines et vers le sud sont de très bons films), et la bande-annonce n’étant pas repoussante, j’ai envie de dire que ça a l’air bien.
A conseiller aux fans de rockabilly.
Les apéritifs
L’homme aux poings de fer – RZA
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Un forgeron noir (RZA) vivant en Chine, se retrouve impliqué dans une lutte entre pleins de gens tous plus patibulaires les uns que les autres, et va devoir tatanner et fister pour survivre. C’est un film de bagarre.
Est-ce que ça fait envie ?
J’en avais déjà parlé ici : le premier film de l’homme de base du Wu-Tang Clan semble être un bon pot-pourri de n’importe quoi postmoderne de baston à base de sang en image de synthèse.
Typiquement le genre de film qui fait un bide en salle avant de devenir un succès en dvd, sauf que le marché de la location est pratiquement mort, alors qui verra ce film ? Légalement, je veux dire.
A conseiller à tous ceux qui se repassent la scène de la house of blue leaves de Kill Bill en boucle.
Gimme the loot – Adam Leon
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Un jeune graffeur veut devenir le roi des graffeurs de New York, et il va lui arriver plein d’aventures géniales.
Est-ce que ça fait envie ?
Un peu . Le film sort un peu de nulle part, donc je vais pas dire que je l’attends avec impatience. La musique de la bande-annonce est sympa, le film a l’air sympa, et j’ai l’impression qu’on retrouve un peu la même ambiance que dans le kids de Larry Clark, avec moins de lasso, et moins de trucs glauques.
Ca a l’air sympa, quoi.
A conseiller à tous les fans de Borderlands 2 et de Diablo 3 bien sûr ! (du loot ! Du loot !)
Les plats tièdes
La stratégie de la poussette – Clément Michel
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Raphaël Personnaz aime Charlotte Le Bon, mais leur histoire est un échec. Il essaie de la reconquérir en se faisant passer pour le père d’un bébé. Suivant l’équation : les femmes aiment les bébés, donc, les femmes aiment les hommes à proximité d’un bébé.
Est-ce que ça fait envie ?
Ne se prononce pas. La bande-annonce reprend pas mal de tics canal +, du montage de Bref à la miss météo du grand journal. L’histoire rappelle About a boy avec Hugh Grant, mais sans le cynisme, sans les chansons de Badly Drawn boy, et sans l’écriture de Nick Hornby.
Un produit de consommation qui n’a pas l’air plus mauvais qu’un autre, mais pas meilleur non plus.
Fait amusant : Charlotte Le Bon suit la tradition des miss météo devenues stars du cinéma. Etonnant de voir la notoriété crée par un dispositif aussi court mis au service de gags aussi faibles.
Fait amusant 2 : contrairement à ce qu’on pourrait penser en regardant l’affiche, Charlotte Le Bon n’est pas une extraterrestre mais bien une québécoise. La confusion est facile.
Le monde de Charlie - Stephen Chbosky
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Un lycéen a du mal à trouver des amis, car il n’est pas comme les autres. Heureusement, il va rencontrer d’autres gens pas comme les autres, et ensemble ils pourront chanter du Sepultura. Ou pas.
Est-ce que ça fait envie ?
Bof bof. Un film indépendant américain, avec un futur écrivain, une amie extravertie, de la musique de film indé américain, pour un éloge convenu de la différence. Be yourself, comme tout le monde, quoi.
Par ailleurs, c’est aussi encore un de ses films indépendants américains où des gens tout droit sortis des pages mode de Elle ont du mal à s’intégrer parmi des gens tout droit sortis des pages mode de Vogue.
Enfin, la photographie a l’air toute bizarre, avec un halo lumineux autour de chaque chose.
Le seul enjeu est de voir Emma Watson hors de Harry Potter, mais c’est un peu maigre.
Fait qui sème le doute : le film fait partie des 250 mieux notés sur IMDB, avec une moyenne de 8,3. C’est donc peut-être bien. Et si ça ne l’est pas il faudra penser à le faire baisser dans le classement.
A conseiller aux rebelles qui ont toujours l’attrape cœur sur leur table de chevet.
Renoir – Gilles Bourdos
Ce qu’on en a compris en regardant la bande-annonce
Si je dis que le film parle d’Auguste Renoir (joué par Maurice Bouquet), vous ne serez pas surpris. Le film est toutefois plus subtil que cela, puisque le centre de l’intrigue semble en être l’histoire d’amour entre son modèle (jouée par Christa Théret) et son fils (Jean, joué par Vincent Rottiers)
Est-ce que ça fait envie ?
Ni oui, ni non. En France, quand la crise arrive, on investit dans la pierre. L’équivalent cinématographique en est le cinéma à costume, et ce n’est donc pas étonnant de voir un film autour de Renoir arriver en ce début d’année. Avec une femme qui casse une assiette quand elle s’énerve. Mais est-ce que ça fait un film ? Le résultat n’a pas l’air honteux. Il n’a pas l’air enthousiasmant non plus.
On s’en fout, quoi.
A conseiller aux collectionneurs de carte postale du musée d’Orsay.
Le roi du curling – Ole Endresen
Un champion de curling pète les plombs lors d’une compétition, et semble devoir suivre un traitement anti-aggressivité. Lorsque son mentor a besoin d’une greffe des poumons, il va tout faire pour revenir à son top niveau, et gagner de nouveau.
Est-ce que ça fait envie ?
Il est rare qu’une comédie étrangère autre qu’anglo-saxonne sorte en France, ce qui implique que ce roi du curling doit posséder des qualités particulières. De plus, le film bénéficie d’une certaine promotion avec une affiche bien placée à l’UGC les Halles, ce qui veut dire que le distributeur y croit plutôt. Enfin, IMDB annonce le film comme le Big Lebowski du film de curling.
Mais je reste un peu sceptique devant la bande-annonce : le film a l’air gentiment trash et con, avec un univers assez fort, sans qu’on rie véritablement. Une curiosité quoi, histoire de dire : tiens, j’ai vu une comédie norvégienne hier.
Fait amusant : le film est sponsorisé par badges25mm.fr, ce qui n’est pas rien.
Le vœu du rédacteur : dans le genre comédie scandinave, si les distributeurs pouvaient sortir Klown, je serais pas contre, parce que ça a l’air autrement plus destroy que le machin du curling.