Le fantabuleux blog de Kevo42

Sorties cinéma du 19 mars 201

mardi 18 mars 2014, par Kevo42

Cette semaine du 19 mars est un peu particulière parce que la plupart des films qui sortent ont l’air ratés, mais, pour une raison ou une autre, sympathique. Du coup, je ne sais s’il me faut vous les conseiller ou pas. Pour ma part, je pense aller voir Wrong Cops, parce que ce que j’en ai vu m’a fait beaucoup rire, Hercules pour soutenir Scott Adkins (d’ailleurs, le pack Ninja + Ninja II est sorti en DVD, et ça, c’est vraiment très bien pour qui aime la tatanne), Her parce que je suis curieux de voir une pub Apple nominée aux Oscar, et Le vertige des possibles parce que les vacances, c’est le moment de se laisser porter par toutes les folies.

Mais le vrai spectacle, ce sera le vendredi 21 mars, à la médiathèque Georges Brassens de Drancy, à 19h, puisqu’on aura droit à une sieste acoustique, ce concept crée par Bastien Lallemant, où la musique et la littérature se fondent telles les mailles d’un hamac : avec en guest : François Beaune, JP Nataf, Seb Martel, et Maéva le Berre. Ca déconne pas !

En tout cas, moi j’y serai. Avec toi ?

No reason

Wrong cops – Quentin Dupieux

Spin-off de Wrong, le précédent film de M. Oizo où l’on retrouve les flics les moins performants des Etats-Unis depuis Police Academy

Est-ce que ça fait envie ?

De deux choses l’une : soit vous avez déjà vu un film de Quentin Dupieux, comme Steak ou Rubber, et dans ce cas, non seulement vous pouvez sauter ce paragraphe, mais en plus vous savez ce qui vous attend.

Sinon, Dupieux a orienté toute sa carrière autour du concept de « No Reason ». Le monde est absurde, ce qui arrive n’a pas de justification. Du coup, pas de construction de personnage, pas de revolver de Tchekov, pas d’interdits non plus : tout peut arriver, et tout arrive. Pas étonnant du coup de retrouver Eric Judor, Marilyn Manson ou Eric Wareheim de Tim and Eric awesome show : great job au casting de cette nouvelle œuvre.

Pour les connaisseurs sceptiques, ce Wrong cops pourrait être le meilleur film de Dupieux depuis Steak pour une raison simple : il s’agit d’une compilation de courts-métrages. Du coup, le temps que le concept s’épuise, paf on passe à un autre.

On peut d’autant plus y croire que le premier court, diffusé l’année dernière, était franchement pas mal pour qui aime ce genre d’humour plus absurde qu’absurde.

Note IMDB : 6 / 10 (992 votes) (metascore 25/100)

Note Rotten Tomatoes :  44% de tomates fraîches (note moyenne 5,3)

Note presse Allociné : 3 / 5

La citation qui dit beaucoup : « […] Ce n’est pas absurde. C’est le monde qui est absurde. Finalement, une grande majorité des films, même ceux que j’aime, ont trop de sens par rapport à la vie. En vrai, les êtres humains sont complexes mais dans les films, parce que c’est un spectacle, on est plus censés et logiques que dans la vraie vie elle-même, à tel point que si tout ne s’emboîte pas bien, tu penses que le mec a foiré la fin... Alors que le monde n’est qu’une suite d’événements qui n’ont aucun sens. […] Je m’inspire de l’absurdité de la vie »

Quentin Dupieux dans Sofilm #18

A conseiller aux amateurs d’électro minimale : Africaaaaaa !

Her – Spike Jonze

Joaquin Phoenix a joué beaucoup de personnages dont le manque de confiance en soi confinait à l’associable, de Gladiator à The master. Avec cette histoire d’un homme brisé qui tombe amoureux de la voix de son système d’exploitation, il joue son va-tout pour devenir l’homme le plus F R A G I L E du monde.

Est-ce que ça fait envie ?

Alors oui, je vous sens venir. Même dans un monde où les mises à jour de IOS deviennent de vrais sujets de conversations, cette histoire d’homme qui tombe amoureux de Siri semble vraiment glauque.

Surtout combinée au mélange morceaux folks des Yeah Yeah Yeah’s, gens qui courent au ralenti dans le coucher du soleil, avec la peur d’avoir le film le plus hipster de l’histoire du cinéma (oui, plus encore que Bellflower).

Mais on parle d’un film de Spike Jonze, LE cinéaste du handicap social. Et oui, même Max et les Maximonstres était au final l’histoire d’un enfant qui surmontait le divorce de ses parents grâce à des amis monstres imaginaires.

Parler à un James Gandolfini couvert de fourrure, ou à une Scarlett Johanson téléphone portable, qu’importe d’une certaine façon, tant que l’on se sent plus humain à la fin ?

Note IMDB : 8,3 / 10 (91 916 votes) (metascore : 90 / 10)

Note Rotten tomatoes : 94% de tomates fraîches (note moyenne 8,5 / 10)

 Note presse Allociné : 4,1 / 5

La citation de critique qui dit beaucoup : What’s remarkable about Spike Jonze films is that regardless of his boundless cleverness, there is always an emotional core and sincerity inherent in his work. With Her, Jonze also proves himself to be a very acute observer of the hypersensitive generation which was raised on the computer. Her will resonate and undoubtedly garner a cult status among the Millennials just as Fight Club did with the Gen X.

Dustin Chang – Twitch

A conseiller aux nostalgiques d’Electric dreams

Les ratés sympathiques

La légende d’Hercule – Renny Harlin

Hercule veut se marier avec une princesse, mais son père, Scott Adkins la promet à un autre, et décide de le vendre comme esclave aux Egyptiens. Du coup, Hercule va tout péter.

Oscar du meilleur scénario adapté 2015.

Est-ce que ça fait envie ?

Cette Légende d’Hercule nous renvoie au passé, pas celui de la mythologie, mais celui des années 80. A cette époque, l’on pouvait encore voir des séries b voire z arriver au cinéma, n’ayant rien d’autre à offrir qu’un peu de bourrinade décomplexée dans des carrières rehaussées de décors honteux. En réunissant un beau-gosse de Twilight, le grand Scott Adkins (Boyka !) sous la caméra d’un Renny Harlin en perdition totale depuis Au revoir à jamais (et à cette époque, j’étais encore adolescent), ce film nous offre un mélange harmonieux de péplum et de film de tournoi tendance Bloodsport.

Peut-être le grand retour du peplum portnawak, où tous les personnages devenaient des Hercule, Ulysse ou Maciste, sous la belle influence d’une traduction aléatoire.

Durée : 01h39

Note IMDB : 4,3 (7784 votes) (metascore : 22/100)

Note Rotten Tomatoes : 3% de tomates fraîches (note moyenne 2,3 / 10)

La citation de critique qui dit beaucoup : Essentially a Monday Night Raw episode with mythological dressing. (Ben Sachs, Chicago reader)

A conseiller aux fans de la Revanche de Samson. Tirez votre petite langue.

Situation amoureuse : c’est compliqué – Manu Payet, Rodolphe Lauga

Manu Payet sort avec Anaïs Dumoustier qui part à l’étranger. Là, arrive Emmanuelle Chriqui qui est plus bonne que la plus bonne de tes copines, d’autant plus qu’il rêve d’elle depuis le collège. Alors, du coup, comme tous les hommes de ce nouveau millénaire, il hésite, il doute, et surtout, il ne porte pas ses couilles tel le bonhomme qu’il se doit d’être.

Est-ce que ça fait envie ?

On a tellement reproché aux comédies romantiques françaises d’être moisies, et tellement dit qu’ils devraient s’inspirer des films américains, que l’on devrait être heureux de voir arriver une nouvelle génération de comédies telles les Gamins ou ce Situation amoureuse : c’est compliqué qui regardent clairement de l’autre côté de l’Amérique. Mais il ne suffit pas d’avoir la shampouineuse la plus sexy depuis Marilou (Emmanuelle Chriqui, de Rien que pour vos cheveux) pour être Adam Sandler, et d’ailleurs, veut-on l’être ?

Tant de questions, et si peu de réponses, pour ce film qui au moins pourrait vous permettre d’accompagner votre compagne au cinéma sans avoir envie de vous trancher la gorge. Et en même temps, si votre compagne vous force à voir de la daube, n’avez-vous pas un problème ?

Note Presse Allociné : 3,1 / 5

A conseiller à tous les hommes qui repartiront le cœur gonflé d’espoir de voir que même un homme comme Manu Payet peut être un irrésistible lover.

Dark touch – Marina de Van

Une petite fille est recueillie après la mort brutale de ses parents. Problème, il se pourrait qu’elle ne soit pas aussi innocente qu’elle en a l’air.

Est-ce que ça fait envie ?

Marina de Van est une personnalité étrange. D’un côté, l’ancienne actrice fétiche des premiers Ozon agit clairement dans le genre fantastique, explorant le rapport entre la personnalité et la chair (Dans ma peau, Ne te retourne pas) . D’un autre côté, elle manque clairement de culture par rapport au cinéma de genre (comme en témoigne cette effrayante vidéo tournée lors du festival de Gerardmer) et cela se traduit parfois par des choix hasardeux. Je n’ai vu que Dans ma peau, mais ce film est resté en ma mémoire pour sa direction d’actrice effroyable, et son final explication psychologico-débile magnifique.

Du coup, je suis partagé quant à ce film : d’un côté on a l’air d’avoir un beau fourre tout de Mama / Village des Damnés / Carrie / Insidious, mais bien fait, d’un autre côté, j’ai peur d’une explication du type : en fait, c’était juste une classe de neige et l’héroïne est devenue folle après une partie de polochons qui a mal tournée.

Les premiers retours parlent d’un film austère (la campagne Irelandaise, une atmosphère intimiste) avec des scènes d’horreurs sans concession.

On va voir (ou pas, vu que c’est un film d’horreur français, et que donc personne n’ira le voir)

Durée : 01h30

Note IMDB : 4,9 (1677 votes) (metascore 64/100)

Note Rotten Tomatoes : 73% (note moyenne 6 / 10 mais seulement 11 critiques)

Note presse Allociné : 2,8 / 5

La citation de critique qui en dit beaucoup : pas vraiment de citations, mais les quelques phrases vues sur Rotten Tomatoes laissent à penser qu’il y a bien une explication psychologique « profonde » au déclenchement de pouvoir kinétiques, ce qui en fait un film « qui a du sens ».

A conseiller à ceux qui ont peur du monstre du placard, alors qu’ils devraient avoir peur du placard lui-même.

The canyons - Paul Schrader

Sexe + histoire de cul = meurtre

Est-ce que ça fait envie ?

Paul Schrader + James Deen (ne faites pas semblant de ne pas savoir qui est ce sympathique acteur passionné par l’étranglement) + Brett Easton Ellis + Lindsay Lohan = comment ne pas être curieux.

Maintenant, après les histoires sur le tournage (comme en témoigne cet article fascinant : http://www.nytimes.com/2013/01/13/m...) , une très mauvaise presse, et la sensation d’arriver trop tard, Spring Breakers lui ayant raflé le titre de film trash avec une ancienne actrice de chez Disney (en plus d’être un vrai film, même si pas forcément aussi fascinant qu’on veut bien nous le faire croire), et bien, plus personne n’est intéressé par le film.

Il faut dire que, Brett Easton Ellis ou pas, le film semble très très moche, et pas forcément très intéressant.

L’une des curiosités de la semaine

Durée : 01h33

Note IMDB : 4 / 10 (4888 votes) (metascore : 36/100)

Note Rotten Tomatoes : 22% de tomates fraîches (note moyenne : 3,9 / 10)

Note presse Allociné : 2 / 5

La citation de critique qui en dit beaucoup 

« En substance, le discours du film sur la mort du cinéma indépendant et tous les gossip (les caprices de Lindsay Lohan, son manque de rigueur, les overdoses, les disputes, les remontages etc.) qui l’entourent sont plus intéressants que ce que l’on voit à l’écran. A savoir un triangle amoureux dans le milieu de cinéma, plus intéressé par le pouvoir et l’argent que les travellings. »

Romain Le Vern – TF1 news 

Si même Romain Le Vern lâche ce film-là en particulier, c’est qu’il ne doit rien y avoir à voir.

A conseiller à ceux qui veulent réévaluer à la hausse les lois de l’attraction et Roger Avary en général.

Le film qui n’a juste pas l’air bien terrible

3 days to kill – McG

Kevin Costner est un super agent secret / tueur / nettoyeur qui doit prendre sa retraite car atteint d’une maladie mortelle. Mais on lui propose un traitement expérimental, s’il conduit vite des voitures et fait péter plein de trucs. Contrainte : ne pas tuer sa fille, qu’il n’a pas vu depuis dix ans mais qui va soudain être tout le temps dans ses pattes.

No reason.

Est-ce que ça fait envie ?

McG (Drôles de dames, Terminator 4, This means war) est un réalisateur avec aussi peu de personnalité que de nom de famille, mais il est plutôt doué pour faire exploser des trucs.

Il est aux commandes d’une nouvelle œuvre de la machine à scénario de Luc Besson, ce qui veut dire que les amis de l’originalité peuvent retourner se coucher.

Mais pour qui aime les héros aux tempes grisonnantes qui sauvent leur fille en tatanant des Albanais, ça devrait pas être trop mal.

D’autant plus que l’on a quand même une nouveauté assez forte par rapport à d’autres productions Europacorp : le héros roule en Peugeot au lieu de conduire une Audi.

Durée : 01h54

Note IMDB : 6,4 / 10 (4160 votes) (metascore : 40/100)

Note Rotten Tomatoes : 33% de tomates fraîches (note moyenne : 4,6)

Note presse Allociné : 1,8 / 5

La citation de critique qui dit beaucoup : Ecrit par Adi Hasak (From Paris with love) et Luc Besson (IMDB) Est-il besoin d’en dire plus ?

A conseiller à ceux qui n’ont jamais accepté cette histoire de chien dans Man of Steel. Kevin Costner ne se laisse pas tuer comme cela.

L’objet filmique non identifié de la semaine

Le vertige des possibles - Vivianne Perelmutter

Je n’ai aucune idée du sujet du film, mais à un moment, une femme retire de l’argent. Si j’ai bien compris.

Est-ce que ça fait envie ?

Normalement, je ne devrais pas parler de ce film qui ne sort que dans une salle, au Saint-André des Arts de Paris, et encore, seulement à 13h, ce qui risque de limiter son impact au box office.

Mais depuis la bande-annonce de Déchirés / Grave http://kevo42.free.fr/?Les-bandes-a... , je m’imagine des choses sur Vincent Dieutre. Qui est cet homme, admiré des Inrockuptibles, que l’on voit dans ses films ou ceux d’autres personnes, traîner son apathie au format numérique ? Est-il un symbole ? Et si oui, de quoi ?

J’aimerais comprendre. Je ne dis pas que j’irai voir le film. Je ne pense pas que je le ferai. Mais une part sombre de mon âme me dit : « fais-le ».

A conseiller aux funambules de la vie.

En bref : cela sort aussi dans quelques salles, mais on a déjà du mal à voir les films intéressants, alors le reste...

La pièce manquante – Nicolas Birkenstock

Premier film réalisé par une sandale. Un exploit à saluer, et un motif d’espoir pour tout le monde.

Valse pour Monica – Per Fly

Biopic de Monica Zetterlund. Si vous savez qui elle est, vous êtes le public visé.

Le grand cahier – Janos Szasz

Jumeaux + Hongrie + torture + campagne + seconde-guerre mondiale = film de bonheur, évidemment.

Ceci dit, cette adaptation d’un roman d’Agota Kristof a l’air plutôt bien dans le genre bucolique tendance Requiem pour un massacre

Qui a peur de Vagina Wolf ? - Anna Margarita Albelo

Tout d’abord, je m’incline devant le titre. Respect.

A part ça, on dirait la Grande Belleza version mumblecore et j’imagine qu’il y a bien une personne qui comprendra ce que je veux dire, et qui se dira : ok, c’est le film de ma vie.

Dors mon lapin – Jean-Pierre Mocky

Ca y est. Jean-Pierre Mocky a perdu tous ses points de santé mentale. Même lui ne peut plus regarder les rushs de ses films pour monter ne serait-ce qu’une bande-annonce.

A la semaine prochaine pour de nouvelles aventures ! Avec la semaine prochaine Captain America contre Alain Resnais.

2 Messages de forum

  • Sorties cinéma du 19 mars 201 19 mars 2014 16:37, par Lord Ruthven

    Je ne comprend pas très bien le casting d’Hercule, qui en outre ne semble pas beaucoup rire : Scott Adkins, avec une barbe (la barbe chez S. Adkins, c’est comme les cheveux de Samson), joue un roi qui est au choix :
    - assis, en grimaçant
    - debout, en grimaçant

    Alors que bon, tout le monde sait que Scott Adkins peut défoncer tous le bestiaire mythologique avec une main dans le dos (et au petit déjeuner).

    Ne pas lui avoir confié le rôle titre (hey, Hercule qui fait du MMA, ça aurait chié la classe !) reste un mystère aussi épais que l’affaire Malaisia Arilines.

    Il faut vraiment que Scott Adkins brise le genou de son agent : sorti du DTV, un rôle dans le noir dans Expendables 2, un rôle masqué dans Wolverine, un rôle de feignasse dans Hercule...

    Répondre à ce message

    • Sorties cinéma du 19 mars 201 20 mars 2014 20:08, par Kevo42

      Tout à fait d’accord, et je pense que c’est encore pire que cela : Millenium le fait jouer en vedette dans ses DTV, et en méchant dans ses films de cinéma. Choix d’autant plus incompréhensible que ce Hercules a l’air encore plus cheap que les films de Ninja d’Isaac Fiorentine.

      En fait, c’est lui qu’ils devraient engager pour la série de Iron Fist.

      Répondre à ce message

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0