Les films déprimants de la semaine
16 ans ou presque – Tristan Séguéla
L’histoire de Laurent Laffite qui se fait avoir par son agent et tourne encore dans n’importe quoi.
Est-ce que ça fait envie ?
Cela fait trois semaines que je n’ai pas eu le temps de proposer d’articles pour les sorties de la semaine. Trop de travail, trop de vie sociale, pas assez d’envie.
Je reviens enfin, et que vois-je ? : le premier film de Jacques Séguéla ? Je vais peut-être retourner me coucher.
M’enfin : après De l’autre côté du périph, Laurent Laffite continue son exploration du cinéma américain des années 80 avec ce remake inversé de Big : au lieu d’être un pré-ado qui devient adulte, il s’agit d’un adulte qui se transforme en ado.
La bande-annonce version longue fait penser à Projet X, pas le film de Fred Coppula, l’autre.
Et oui, j’ai vu la bande-annonce version longue de ce truc.
J’en ai encore mal.
Le film n’a manifestement aucun intérêt mais il pose tout de même une question : quel est ce monde où les avocats de gauche (existent-ils seulement ?) mènent une vie de moine Kantien ? Tout part du présupposé que les gens qui ont de l’argent et travaillent n’ont pas de vie sociale et ne s’amusent pas, alors que je soupçonne très fortement que ce soit le contraire, sinon, à quoi bon ?
A moins que le subtil Tristan Séguéla, fils de publicitaire, souhaite se moquer des gens de gauche qui utilisent leur cerveau pour améliorer le monde au lieu de faire du pognon ? Non, non, je ne peux le croire.
Conclusion : un film très pauvre (en réalisation) avec image et son insupportable : nul
Durée du film : 01h28
A conseiller aux fans du site humour de droite.
Angélique – Ariel Zeitoun
Remake d’Angélique, marquise des anges, avec de l’aventure, de l’exotisme, un peu d’érotisme, bref, le film qui va faire swinguer les sixties !
Est-ce que ça fait envie ?
Un indice chez vous en bas de l’écran : ce film contient des bouts de Gérard Lanvin.
Pour en avoir parlé avec ma mère, Robert Hossein était à l’époque un véritable sex symbol, et je pense que c’est tout ce qu’il devrait y avoir à dire.
Mais je sais que vous voulez des faits alors je vais vous en donner trois :
- C’est la première bande-annonce que je vois où des seins sont floutés. Youtube est-il si prude ?
- Le film est réalisé par Ariel Zeitoun : filmographie sélective : Le nombril du monde, XXL, Bimboland, et même une femme très très amoureuse, avec Nagui. Un grand.
- La dernière fois qu’Europa a produit le remake d’un classique du film de cape et d’épée, cela a donné l’inoubliable Fanfan la tulipe.
Autant dire que j’ai du mal à contenir mon impatience.
Durée du film : 01h53
A conseiller à ceux qui espèrent voir arriver un remake de Sissi avec Léa Seydoux dans le rôle titre.
Belle et Sébastien – Nicolas Vannier
Une bête dans la montagne. Un gros chien. Nicolas Vannier redéfinit l’essence même du survival horror avec cette nouvelle adaptation du roman bien connu.
Est-ce que ça fait envie ?
De belles images, des enfants qui chantent, nous sommes en terrain connu.
A tel point qu’il n’y a rien d’autre à dire sinon que Tcheky Karyo a une barbe. Grosse classe, le Tcheky. Très grosse classe, même. En plus il vient de sortir un disque dont la pochette a été réalisée par Enky Bilal. La connexion des prénoms qui se termine par y est plus forte que toutes les conspiration illuminati. Pensez-y.
A part ça, que dire, si ce n’est que l’enfant a une tête étrange à force d’être mignon de manière publicitaire ? Il ressemble à un minikeum.
Durée : 01h44
Note IMDB : 6,3 (mais seulement 16 votes)
A conseiller à ta marraine qui continue à t’emmener voir des films pour enfants alors que tu as plus de trente ans. Il serait temps de passer à autre chose.
Sur la terre des dinosaures, le film, 3D – Neil Nightingale, Barry Cook
Un film au titre si long qu’on aurait pu rajouter : « au cinéma, vas-y vite, pour enfants de 7 à 77 ans ».
Sinon, comme tous les films de dinosaures, il s’agit d’une histoire de grosses bêtes en troupeau, de devenir le chef de la meute (mais bizarrement sans lutte et sans rapport avec la position de mâle reproducteur pourtant généralement associée à cette fonction) parce que tu seras un homme, mon fils.
Est-ce que ça fait envie ?
Vous rappelez-vous de Dinosaures, film sorti par Disney en 2000, avec Jamel qui doublait une petite créature gouailleuse ? Non ? Vraiment pas ?
Rien de plus normal, le film était loin d’être mémorable. Moi-même, qui me vante de ma belle mémoire, et qui sait l’avoir vu, n’en ai aucun souvenir.
Pour vous qui avez oublié Dinosaures, remerciez la Fox qui ressort exactement le même film, mais sous un autre nom, en faisant croire qu’il s’agirait de l’adaptation cinéma d’une série de documentaires de la BBC.
Par contre, un petit conseil pour le prochain film de dinosaures : arrêtez de situer votre histoire au moment de l’arrivée de la météorite sur la terre, ou de la dérive des continents. Les dinosaures n’y ont pas survécu. Cette histoire est triste. Parlez plutôt du moment où les dinosaures dominaient la terre, s’il vous plaît.
Durée : 01h27
A conseiller à tous les petits garçons qui sont dans leur phase dinosaure.
Le film qui sort au bon moment
Mandela : un long chemin vers la liberté – Justin Chadwick
Un film sur l’auteur du célèbre discours « I have a dream ». (Oui, c’est une blague. Je ne suis pas Paris Hilton. Je sais qui est Nelson Mandela.)
Est-ce que ça fait envie ?
Bof, bof. Morgan Freeman étant trop vieux, c’est le sympathique Idriss Elba qui incarne l’homme qui a changé l’Afrique du Sud. Le film a été produit au moment où Mandiba avait des problèmes de santé, et sort au moment de sa mort. Il semble plutôt fade et bien pensant. Un biopic de plus, comme il y en a eu et il y en aura toujours.
Durée : 02h19
Note IMDB : 6,5 /10 (metascore : 59/100)
Note Rotten Tomatoes : 58 % (note moyenne 6,1)
A conseiller à Amaury Levaux ?
Mais aussi des films indépendants
Suzanne – Katell Quillévéré
Le début de la bande-annonce est à peu près clair. Sara Forestier est la fille de François Damiens. Elle attend un enfant, mais le père ressemble à Pascal Grégory jeune avec une boucle d’oreille. Tout le monde écoute du post-rock. Après, les choses se compliquent, la musique devient héroïco – pathétique, Sara Forestier risque d’aller en prison tandis que des images sont montées au hasard.
Est-ce que ça fait envie ?
Première question : y-a-t-il un jeu de mot dans le nom de la réalisatrice Katell Quillévéré ?
A part cela, je ne sais que dire : on dirait le genre de drame réaliste dans lequel Christa Théret s’est spécialisée. Pas forcément mauvais, mais pas non plus du genre à m’intéresser beaucoup non plus.
Maintenant, ce genre de films se vend peut-être aussi mal en bande-annonce : difficile d’impressionner le spectateur quand le money shot est fait de François Damiens regardant le sol d’un air entre colère et déception.
Durée : 01h30
Note IMDB : 7/10
A conseiller à ceux dont le post-rock rythme l’existence.
Le géant égoïste – Clio Barnard
L’histoire de deux jeunes prolétaires parlant un anglais que l’on ne comprend pas, qui vont tomber dans la délinquance du vol de cuivre. Pas du Richard Curtis, donc.
Est-ce que ça fait envie ?
Chacun ses produits d’export. La France exporte ses films avec Mathieu Amalric, Louis Garrel et Léa Seydoux, l’Angleterre sa misère sociale. L’avantage de la crise économique est que celle-ci continue à être une vraie source de richesse, et pour longtemps.
La bande-annonce et les affiches du film sont présentes depuis si longtemps que je croyais le film déjà sorti depuis longtemps.
Durée du film : 01h31
Note IMDB : 7,6 (metascore 86/100)
Note Rotten Tomatoes : 97% de tomates fraîches (Note moyenne 8,4/10)
A conseiller à ceux qui vont voir un film pour pouvoir dire à leurs collègues le lendemain : j’ai vu un petit film indépendant très bien qui dit des choses très justes sur le monde tel qu’il va.
Le film pour enfants
Loulou : l’incroyable secret – Eric Omond
Adaptation des albums pour enfants de Grégoire Solotareff, aka Monsieur Ecole des loisirs. L’histoire d’un loup ami avec des lapins, et qui découvre qu’il provient d’une famille de nobles carnivores. Une histoire pleine de tension sur l’habitus social : faut-il manger son meilleur copain pour faire « comme les autres »
Est-ce que ça fait envie ?
Les premières histoires de Loulou au cinéma : Loulou et autres loups compilation de courts-métrages, déconcertaient par leur hétérogénéité et le côté punk de leur narration : rapide, étrange, un peu moche et à mille lieux de ce qu’on imagine être de l’animation pour enfants.
Le premier film de Solotareff, U abordait le terme de la puberté et de la perte de la virginité de manière assez frontale en plus de proposer des chansons de Sanseverino. Autant dire qu’on peut s’attendre à tout de la part de ce Loulou et l’incroyable secret qui dans l’esprit a l’air un peu de se rapprocher d’Ernest et Célestine, en moins doux, ce qui pourrait être une excellente chose. Et puis avouez que ce n’est pas tous les jours que vous pourrez voir un film d’animation avec Anaïs Demoustier.
A conseiller à ceux qui aimeraient voir un film d’animation où les personnages ne chantent pas toutes les trente secondes pour exprimer leurs sentiments.