Les films plein de poésie visuelle
9 mois ferme – Albert Dupontel
Sandrine Kiberlain est juge. Elle se rend compte qu’elle est enceinte, mais ne comprend pas de qui ni comment. La réalité dépasse en effet la pire de ses imaginations.
Est-ce que ça fait envie ?
Il s’agit maintenant du cinquième film d’Albert Dupontel et vous devez maintenant commencer à avoir une bonne idée de son cinéma. Ce nouveau film a l’air d’être dans la lignée du Vilain, c’est à dire suffisamment trash pour intéresser le public de Groland ou qui lit Charlie Hebdo, mais pas trop pour ne pas effrayer un éventuel fan de Sandrine Kiberlain qui rentrerait dans la salle sans savoir ce qu’il va voir.
Maintenant, je ne sais pas quoi en penser. Evidemment, j’aime Dupontel, son jeu physique, son amour du gag jusqu’au boutiste. Mais j’aimerais bien aussi qu’il arrête de vouloir à tout prix séduire le grand public, alors qu’il ne sait pas vraiment le faire. Son meilleur film risque de rester Bernie, parce que c’était le coup de pelle inattendu : pas un film un peu gentil et jaune.
Dupontel, Jeunet même combat ?
Note IMDB : 7,5
Note Allociné : 3,9 / 5
A conseiller à ceux qu’un gars qui mange des yeux fait rire. Faut dire qu’il a une bonne tête, ce Dupontel.
L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet – Jean-Pierre Jeunet
T.S. Spivet est un jeune garçon surdoué dans une famille rurale des states. Il part chercher un prix scientifique à Washington, et c’est l’aventure qui l’attend.
Est-ce que ça fait envie ?
Remis de son non-film de l’Odyssée de PI, Jeunet revient avec une autre adaptation de roman. Et il est bien difficile de dire si le film fait envie. Ce qu’on peut en dire : la palette chromatique a l’air un peu moins jaune que lors de ses derniers films, sans qu’on puisse pour autant dire qu’elle soit sobre. Il y aura des schémas en 3d qui sortiront de l’écran, ce qui est, et c’est déjà pas mal.
Maintenant, on est toujours dans le même genre de faux freaks gentils qu’on pouvait voir dans Micmacs à tire larigot, et c’est insupportable. Même Big Fish ressemble à La monstrueuse parade à côté.
J’aimerais bien revoir le Jeunet un peu méchant des débuts. Je sais que c’est impossible sans Caro, mais essayer de trouver un bon compromis, peut-être ? Parce que là, ça a juste l’air niais, et cela ne va pas.
Note IMDB 7,2
Note Allociné : 3,3
A conseiller à ceux qui aiment leurs couleurs bien vives.
Au bonheur des ogres – Nicolas Bary
Benjamin Malaussène est bouc-émissaire professionnel. Un jour il rencontre une journaliste et il lui arrive des trucs. J’avoue ne pas avoir tout compris.
Est-ce que ça fait envie ?
On se plaint constamment du manque d’originalité des histoires de films français, donc il serait de mauvais goût de se plaindre quand on ne comprend pas la bande-annonce. Tant mieux après tout, nous comprendrons bien en voyant le film. Maintenant, voilà le problème : Au bonheur des ogres présente toutes les caractéristiques d’un nouveau Ecume des jours. Livre « culte », surréaliste, sanglant, pas si aimable que ça, mais porteur de gros espoirs commerciaux.
Pour éviter la même déconvenue, l’approche adoptée semble être celle d’un certain lissage, avec une imagerie Amélie Poulain qui plaît bien. Du coup, il est audacieux de sortir le film en face du nouveau Jean-Pierre Jeunet. En plus, le film a l’air trop bizarre pour le grand public, trop aseptisé pour les fans du roman, l’affiche est immonde, et Raphaël Personnaz mérite le césar de l’acteur qui fait tout pour devenir une star, mais cela ne prend pas.
Autant dire que si quelqu’un allait voir le film, ce serait plus par curiosité que par réel enthousiasme.
Note IMDB : 5,7 (mais seulement 25 avis pour l’instant)
Note Allociné : 2,8
A conseiller au jeune Mr. Cirkass dont la critique posée en bas de la bande-annonce sur youtube se veut rassurante
« jai vu le film en avant premiere aujourdhui et il est vraiment sympa l’univers fantaisiste est génial et Berenice Bejo jla debwate sec tkt »
Bérénice Bejo appréciera certainement le compliment.
Les films qui vous feront passer pour un vieux rétrograde si vous ne les aimez pas
The mortal instruments : la cité des ténèbres – Harald Zwart
Une jeune femme tout à fait normale est en fait la clé de voûte de la lutte entre les humains et les démons. Un peu comme dans Urotsukidoji, donc, mais sans infirmière (ceux qui savent savent, les autres, ne cherchez pas, cela vaut mieux pour vous).
Est-ce que ça fait envie ?
Je pourrais copier coller ce que j’avais écrit à l’époque de 16 lunes, mais ce ne serait pas tout à fait honnête, et ici, au fantabuleux blog, j’ai l’habitude de tout dire, même si cela doit fâcher
Malgré tout, le projet semble familier : énième adaptation d’une saga de littérature pour grands ados / jeunes adultes (après Hunger games, Twilight) en attendant Divergent et l’épouvanteur (dont la bande-annonce fait peur pour d’assez mauvaises raisons) qui arrivent l’année prochaine, la cité des ténèbres s’est pris une grosse veste aux Etats-Unis. Pour autant, les allemands de Constantin films y croient quand même : les films coûtent peu chers, le public pour la sortie dvd est là, et l’international sauvera peut-être le film.
Maintenant, que reste-t-il une fois qu’on a parlé business ? Pas grand chose. Harald Zwart n’est pas franchement un homme à la filmographie éblouissante (Karate kid version Jackie Chan, la panthère rose 2 version Steve Martin, pour le rêve adressez-vous au voisin d’en face), et on sait qu’on retrouvera le même mélange de fantastique, d’action, et de romance que dans tous les autres, sachant que malgré ce que la bande-annonce essaie de vendre, je pense que le curseur sera plutôt placé sur la romance.
Maintenant, une fois toutes ces choses dites, on ne peut que se réjouir de voir un film d’action qui s’adresse en priorité aux jeunes femmes. Surtout qu’il n’a pas l’air pire qu’un film avec Nicolas Cage. Empowerment, ladies !
Note IMDB : 6,5 (metascore : 33/100)
Note Rotten Tomatoes : 12% de tomates fraîches (3,9/10 de note moyenne)
A conseiller à toutes celles qui sont fières de prendre des bus arborant l’affiche en leur espace publicitaire.
CE MATIN L'AFFICHE QUI ETAIT ACCROCHER SUR MON BUS C'ETAIT L'AFFICHE DU FILM #lacitédesténèbres J'ETAIS TROP FIER D'ETRE DANS CE BUS :p
— ♥ ᴴᴱᴬᴿᵀ ᴮᴿᴱᴬᴷᴱᴿ ♥ (@Elisa_Barbosa_) October 9, 2013
Phrase retwittée par l’immense Fabien Gardon d’Escale à nanarland.
Turbo – David Soren
Un escargot veut faire des courses, et après être passé dans le moteur d’une voiture tunée devient un escargot supersonique. Raconté ainsi, je sais que ça peut avoir l’air bête. Quand on voit la bande-annonce, c’est pire.
Est-ce que ça fait envie ?
Il arrive un moment où, à force de chercher des morales positives pour les enfants, du type : tu es différent mais tu peux briser les règles pour y arriver, et à force de chercher des animaux héros, on finit par passer du côté obscur de la force.
A ce moment, on fait un film avec un escargot qui tourne au Nox, et on demande à Ryan Reynolds, l’homme le moins charismatique du monde, de l’incarner. On décide d’y mettre beaucoup d’argent, de le sortir aux Etats-Unis juste après Monstres Académie et Moi Moche et méchant 2, et on prend une grosse veste au box-office (82 millions de dollars de recette quand même, mais bon).
Le lendemain, on retrouve les exécutifs de Dreamworks souffrant d’une grosse gueule de bois.
Note IMDB : 6,3 (Metascore : 59/100)
Note Rotten Tomatoes : 65 % de tomates fraîches (note moyenne 6,1)
A conseiller aux fans de ce clip de M. Oizo
Les films d’auteur en forme de Paris-Brest
Gabrielle – Louise Archambault
Comme le résume si joliment Bandes annonce cinéma sur leur page Youtube : le tabou du sexe chez les handicapés.
Dit de manière pas du tout racoleuse.
Est-ce que ça fait envie ?
Tout est relatif : on parle d’un film qui commence par une reprise de Niagara un peu molle, et continue par une apparition de Robert Charlebois.
A part ça, je n’ai aucun avis. L’image a l’air professionnelle, l’intrigue intéressera les gens intéressés, mais le film n’a pas l’air particulièrement fort ou quoi que ce soit.
Comme un flan, mais avec moins de sucre.
Tout le contraire du film de feu Patrice Chéreau qui partageait le même nom.
De plus, la promotion du film, avec son affiche accumulant les adjectifs avec un # devant, m’est particulièrement antipathique.
Note IMDB : 7,5 / 10
Note Allociné : 3 / 5
A conseiller à ceux qui aiment les chorales, l’amour, et les appartements qui brûlent.
Salvo - Fabio Grassadonia, Antonio Piazza
D’après Allociné, l’histoire d’amour entre une femme aveugle et l’assassin de son frère. A la vision de la bande-annonce, tout cela n’est pas si clair.
Est-ce que ça fait envie ?
Premièrement, le film a reçu le prix Nespresso. Respect.
Deuxièmement, le magazine Transfuge a dit : « Salvo se coule magistralement dans le genre du film de gangsters siciliens », et une fois que vous aurez compris l’expression se couler dans, j’espère que vous serez admiratifs.
A part ça, la bande-annonce est un peu obscure : on nous annonce un polar haletant, mais on dirait plutôt un drame passionnel. Peut-être est-ce un dralar.
En tout cas, si le film est aussi réussi que la musique de bande-annonce est ratée, on devrait passer un très bon moment.
Note IMDB : 6,3 / 10
Note Allociné : 3,7 / 5
Omar – Hany Abu Assad
Triangle amoureux + sexe en Cisjordanie = meurtre d’un soldat israëlien.
Une équation toujours d’actualité.
Est-ce que ça fait envie ?
En Palestine, on a pas trop de pays, mais on a des films. Tant mieux. Le réalisateur de Paradise Now revient donc un nouveau film sur le conflit, à hauteur d’hommes, où les combattants sont toujours des humains avant tout.
C’est sûrement intéressant.
Note IMDB : 6,9 / 10
Note Allociné : 3,2 / 5
A conseiller à ceux qui n’en ont pas marre du conflit Israëlo – Palestinien.
Haewon et les hommes – Hong Sang-Soo
L’histoire d’une jeune femme et des hommes qui lui tournent autour tel les abeilles autour du miel.
Est-ce que ça fait envie ?
Pas franchement. So Film a consacré un portrait à Hong Sang-Soo et son rapport à l’alcool, mais ce film en particulier n’a pas l’air passionnant. On dirait un drama moche avec du Beethoven joué au Bontempi et Jane Birkin en apparition décalée.
Mouip, quoi.
Note IMDB : 6,7 / 10
Note Allociné : 4,2 / 5
A conseiller aux fans de http://kpophottieshq.tumblr.com/
Et pour finir : quelques documentaires
La ruée vers l’art – Marianne Lamour
On dirait un documentaire qui était passé sur Arte il y a quelques temps, peut-être est-ce le même. La bande-annonce fait penser à un zone interdite sur le monde de l’art, mais ce sera sûrement un peu plus intéressant.
Note Allociné : 3,3 / 5
A conseiller à ceux qui n’aiment pas l’art contemporain, vu qu’on nous explique que de toute façon personne n’y comprend rien et n’achète des tableaux très chers que pour spéculer.
Mademoiselle C. - Fabien Constant
Un documentaire sur Carine Roitfeld, ancienne rédactrice en chef de Vogue France, qui lance son nouveau magazine. Le film a l’air encore moins provocateur que le Diable s’habille en Prada : ce qui est certainement mieux si vous n’aimez pas trop le conflit et la remise en question.
Note IMDB : 4,7 (metascore : 51/100)
Note Rotten tomatoes : 50% de tomates fraîches (note moyenne : 5,1)
A conseiller à Derek Zoolander