Le fantabuleux blog de Kevo42

Sorties cinéma du 14 août 2013

lundi 12 août 2013, par Kevo42

J’avais plus ou moins annoncé une pause, et me voilà plus ou moins de retour. Il le fallait car il y a quelques sorties sympathiques cette semaine, dont surtout Elysium.

Et puis il y a cette affiche magnifique, celle du film Keep smiling, et son accroche, déjà la meilleure de l’année : « C’est un peu comme « The fully Monty » en talons aiguilles et bikinis ». Personnellement, au-delà du fait que l’originalité de the Full Monty était de parler de strip-teaseurs masculins, ce qui me fascine dans cette phrase est l’imprécision : c’est un peu comme, qui est très bien pour décrire le film à un ami, mais ne fait pas très sérieux dans une approche marketing placardée dans les stations RER.

En hommage donc à cette accroche, la sous-rubrique : le dialogue clé sera remplacé cette semaine par un c’est un peu comme. J’espère être à la hauteur du journaliste de Variety.

Au programme cette semaine : Matt Damon dans le futur, un demi-dieu dans le présent, Madds Mikkelsen qui parle français dans le passé, des oiseaux en image de synthèse, et des films très peu regardés.

Les Blockbusters de la semaine

Elysium – Neill Blomkamp

Matt Damon est pauvre. Les gens qui vivent dans le ciel sont riches. Alors, Matt n’est pas content : il va se faire visser des implants mécaniques dans le corps, et va tout défoncer.

Il est comme ça, Matt Damon.

Est-ce que ça fait envie ?

Après District 9, Neil Blomkamp revient, et évidemment, le film fait envie. Sa précédente œuvre profitait de la science-fiction pour dresser un état des lieux très sombre de l’Afrique du Sud, un pays divisé, où les ethnies continuent à s’ignorer et à s’exploiter. Elysium parle d’un sujet plus grand, celui de l’opposition entre riches, pauvres, et la nécessité d’une révolution pour changer tout cela.

Mais plus qu’un film sur le grand soir, Elysium semble être un film de gros bourrin, et ce sera certainement très bien ainsi.

Le film court deux risques : qu’en augmentant son budget, le réalisateur soit obligé de mettre de l’eau dans son vin, et surtout qu’en mettant en scène une énième opposition riches dans leurs cités de verre contre pauvres dans leurs bidonvilles, le film ne soit pas très original.

En même temps, la lutte des classes est une histoire qui n’a jamais cessé d’avoir du succès depuis plus de deux mille ans : aucune raison que cela change.

Note IMDB : 7,2 / 10

Note Rotten Tomatoes : 66% de tomates fraîches, pour une note moyenne de 6,5/10

C’est un peu comme Gunnm, mais avec Matt Damon à la place de Gally, pas ou moins de cervelles par terre, et sans les références embarrassantes à des groupes de hard-prog des années 70.

A conseiller à ceux qui aiment manger du vin et de la quiche (oui, c’est un horrible jeu de mot autour du jeu vanquish, et non je n’ai pas honte).

Percy Jackson et la mer des monstres – Thor Freudenthal

La suite des aventures de Percy Jackson, le fils de Zeus, dont vous n’aviez pas vu les premières aventures au cinéma. Et bien, ce n’est pas grave, car vous avez quand même droit à la suite.

En tout cas, il y a du danger, et Percy aura besoin de tous ses amis les demi-dieux pour s’en sortir.

Est-ce que ça fait envie ?

Tout dépend de votre âge. Vous avez douze ans, vous dévorez les romans de Rick Riordan ? Alors vous n’en pouvez plus d’attendre ce film qui va illuminer votre été.

Vous êtes plus âgés, le premier film vous a semblé être un mélange opportuniste de Harry Potter et du Choc des Titans (déjà, que bon, ce dernier film était loin d’être terrible), réalisé par un has been avec des acteurs connus mais seulement de passage et des jeunes acteurs fades (Logan Lerman, qu’on a revu depuis dans le Monde de Charlie) ? Vous êtes déjà beaucoup moins impatients.

Surtout que Thor Freudenthal est le réalisateur de l’adaptation très peu mémorable du Journal d’un dégonflé, autre best-seller pour enfants, et de Palace pour chien, que l’on ne présente pas, et que la bande-annonce affiche sa non personnalité à tous les plans.

A ce niveau-là, ce n’est même pas de la laideur, mais simplement du rien.

Attente limitée, par conséquent, pour ce Percy Jackson. Dommage.

Note IMDB : 6,5

Note Rotten Tomatoes : 34% (note moyenne de 4,9/10)

C’est un peu comme le Choc des Titans, mais sans Mouloud Achour.

A conseiller à ceux qui savent encore s’émerveiller devant une licorne couleur arc-en-ciel et devant un mecha-minotaure. A conseiller aussi à ceux qui savent reconnaître l’abnégation de la femme qui a fait un enfant avec un cyclope.

Le film pour les nenfants

Drôles d’oiseaux - Wayne Thornley

Un oiseau rejoint le paradis des oiseaux africains, mais ils sont attaqués par des lézards. Comme ils n’ont pas de robots géants à portée d’ailes, il va bien falloir se débrouiller avec les moyens du bord.

Est-ce que ça fait envie ?

Retour du studio sud-Africain responsable du succès surprise Animaux et Cie (d’autant plus surprenant que ce film a la réputation d’être tout pourri).

Comme leur précédent long-métrage, ce film a l’air d’être à destination des tout-pourris, avec gags à base de fiente de pigeon, oiseau qui fait zy-va, et chanson de la compagnie créole remixée.

Vous n’êtes pas nécessairement le public visé.

Note IMDB : 5,5 / 10

Note Rotten Tomatoes : 17% de tomates fraîches (note moyenne : 5,2 / 10)

C’est un peu comme un film Pixar, mais sans l’imagination ni la maîtrise technique.

A conseiller à ceux qui désespèrent de voir leur neveu s’énerver pour un rien et qui cherchent un bon somnifère pour le calmer.

Âpreté du cinéma d’auteur contemporain

Michael Kohlaas – Arnaud des Palières

Michael Kohlaas est, tout comme Matt Damon, un homme qui en a marre, et qui prend les armes pour le dire. Malheureusement, contrairement à Matt Damon, son kif à lui, c’est plutôt de se révolter en parlant avec des gens dans des villages, avec, en fond sonore, le bruit du vent qui fait froid.

Est-ce que ça fait envie ?

Michael Kohlaas est une adaptation de Heinrich von Kleist, l’homme du conflit moral entre intérêt personnel et intérêt collectif. Autant dire que l’on est pas là pour rigoler.

La bande-annonce suggère la rencontre incongrue entre Valhalla Rising pour le côté Mads Mikkelsen dans la montagne avec du vent, et le pire du cinéma d’auteur français pour le côté moche et dialogue à base d’articulation excessive.

Le film n’a pas énormément plu à Cannes, et c’est plutôt inquiétant.

Note IMDB : 5,7

C’est un peu comme Robin des Bois, sauf que Mads Mikkelsen préfère gambader dans la forêt plutôt que de voler l’argent des riches.

A conseiller à ceux qui frétillent à l’idée de voir Mikkelsen donner la réplique à Denis Lavant.

Keep Smiling – Rusudan Chkonia

Des femmes participent au concours télévisé de la meilleure mère. Parfois elles se prennent la tête. Parfois elles rient. Comme dans la vie.

Est-ce que ça fait envie ?

Ouh la. Alors, est-ce que cela ressemble vraiment à The full monty mais en string ? Pas nécessairement. D’accord, j’imagine que ce qui est pointé est le côté comédie sociale, avec casting et répétition, mais cela me semble suffisamment lâche pour s’appliquer à un grand nombre de films.

Surtout, The full monty était un vrai feel-good movie, tandis que ce film là a l’air franchement cafard.

Et il fallait faire fort pour être moins glamour que d’anciens ouvriers de Sheffield.

Note IMDB : 7 / 10

C’est un peu comme un film roumain, mais avec des filles pas très belles.

A conseiller à ceux qui ont la Georgie in their mind.

An oversimplification of her beauty – Terence Nance, Namik Minter

Un réalisateur fait un film pour séduire une femme, mais malgré tous ses efforts, il n’arrive pas à rendre compte de sa beauté.

Est-ce que ça fait envie ?

« Allo, la sélection de Sundance, j’ai beaucoup aimé les bêtes du Sud sauvage, et je pense que je peux faire un film plus poétique et prétentieux.

- Très très bien, nous sommes intéressés. Mais comment comptez-vous y arriver ?

- Et bien je vais me mettre en scène dans la bande-annonce et y expliquer mon projet

- Voilà qui est prometteur, mais encore ?

- Je vais mélanger plusieurs formes de façons de filmer, avec notamment de la pâte à modeler.

-Pâte à modeler, très bien, très indie, je note. Et pour la musique ?

- Flying Lotus. Label Warp, je ne peux pas faire moins. Et Jay-Z produit.

- Flying Lotus, Jay-Z, c’est parfait. Vous êtes pris »

Ca a l’air insupportable.

Note IMDB : 6/10 (Métascore 76/100)

Note Rotten Tomatoes : 84% de tomates fraîches (note moyenne de 7,4 / 10)

C’est un peu comme une chanson de Saul Williams, mais avec des images à la place de la musique.

A conseiller aux amateurs de coupe afro poétiques.

Les Apaches – Thierry de Peretti

Trois jeunes volent des fusils de collection dans une villa, en Corse. D’où recherche, d’où disputes, d’où tragédie. On connaît la chanson

Est-ce que ça fait envie ?

Je ferai ma réponse en deux temps. A voir la bande-annonce, on se dit, bon, ok, pourquoi pas. La Corse donne tout de suite une teinte exotique, il y a un grand frère qui dit de se contenter du quartier et de la mosquée, quelques belles images en 4/3, rien de fou, mais disons que si on me forçait à aller voir ce film, je me résignerai assez facilement.

Par contre, à voir l’extrait présenté pour la sélection à la quinzaine des réalisateurs, on déchante significativement : le film a l’air lent, avec un jeu d’acteur naturaliste énervant, un personnage qui pète une porte à coup de tête comme pour dire que l’autre ne peut pas le comprendre. Ca sent le film inscrit dans la minéralité intemporelle de la Corse, qui traîne son sujet en longueur pour nous signifier quelque chose.

Note IMDB : 6,1 / 10 mais seulement 17 votes.

C’est un peu comme Fargo, mais avec du soleil à la place de la neige.

A conseiller à ceux qui savent encore apprécier la beauté de jeunes hommes aux torses nus confrontés à leur destin sous le soleil de la tragédie antique.

Un nuage dans un verre d’eau - Srinath Christopher Samarasinghe

L’amitié entre un vieux monsieur égyptien, et une femme roumaine moyennement jeune à Paris. Un film rempli de poésie du quotidien.

Est-ce que ça fait envie ?

Avec an oversimplification of her beauty, un nuage dans un verre d’eau est le second film « poétique » de la semaine, avec mélange de prise de vue réelle et animation, métaphores visuelles, voix-off, et étrangers dans la ville qui ne les comprend pas, mais qui eux comprennent et c’est bien l’essentiel.

On pense à Amélie Poulain ou à L’écume des jours, sans le budget ni la maîtrise visuelle. Ceci dit, le rythme d’une bande-annonce n’étant pas celui d’un film, il est difficile de savoir si son aspect bourratif se retrouve dans ce modeste long-métrage.

Note IMDB : 7,2/10 mais attention : seulement dix-sept votes.

C’est un peu comme la mort de Dante Lazarescu, mais sauf que ce n’est pas le Roumain qui meurt cette fois-ci.

A conseiller à ceux qui voient plus Paris comme le terrain de jeux préféré des poètes que des gens qui font pipi au milieu de la rue.

Cadeau bonus :

Ces films sont sortis le 31 juillet, mais je n’ai pas publié de sorties de la semaine ce jour-là. Comme j’avais tout de même préparé les notices, je vous les publie ici.

Les blockbuster de la semaine

Insaisissables – Louis Leterrier

Un gang d’illusionnistes braquent des banques.

Est-ce que ça fait envie ?

Louis Leterrier est l’homme qui réalise les rêves. Après avoir filmé dans le même plan Mouloud Achour et Madds Mikkelsen, le voilà qui rassemble José Garcia et Jesse Eisenberg. Mais pas que : le casting est si massif et malin, que le jeu des six degrés de séparation en devient trop facile.

Et sinon, le film ?

Il a l’air de mener deux fronts en même temps : d’un côté le film d’arnaque, façon La prisonnière espagnole de David Mamet : tu crois voir quelque chose, mais en réalité, comme le disait si bien Arnaud Michniak, ce n’est pas ça qui se passe. D’un autre côté, le film de braquage, avec ce que ça implique en terme de casting de luxe.

La bonne idée dans tous ces acteurs est d’avoir Jesse Eisenberg : quand il est à l’image, on a tout de suite l’impression que l’on voit quelque chose d’intelligent.

Le souci vient de ce que Louis Leterrier est un réalisateur que l’on n’associe pas avec le mot subtilité : Le transporteur 1 et 2, le choc des titans, le Hulk avec Edward Norton : que des films qui ont marché, mais pas des films qui ont laissé de grands souvenirs.

Espérons pour lui que ce film là sera le bon.

Note IMDB : 7,4 mais un metascore de seulement 50 /100

Note Rotten Tomatoes : Seulement 48% de tomates fraîches (mais par contre, 73 % du public a aimé, ce qui prouve qu’il y a une scission entre public et critique sur ce film)

Le dialogue clé :

« Première règle de la magie : soyez toujours le gars le plus malin dans la pièce »

Mais oui, Jesse, tu es très intelligent, mais étais-tu vraiment obligé d’être si méchant avec Spiderman dans ton précédent film ?

A conseiller à Gérard Majax.

R.I.P.D. : Brigade fantôme – Robert Schwentke

Ryan Reynolds meurt dès les premières minutes du film : applaudissements dans la salle. Malheureusement, il intègre ensuite la brigade de la police des fantômes, ce qui nous prouve que même lorsque nous serons morts, il y aura toujours quelqu’un pour s’assurer que l’on ne dépassera pas les limitations de vitesse. Et alors, on risque quoi : un accident mortel ?

Est-ce que ça fait envie ?

Tous les ans vient un film à gros budget qui se plante très violemment. Malheureusement, le suspens n’a pas été au rendez-vous cette année. Avec Ryan Reynolds (Green Lantern, Deadpool dans Wolverine) le champion du bide aux commandes, le film ne laissait aucune chance aux autres.

Il faut dire qu’en terme de mauvaise idée, le film fait très fort : faire un remake de Men In Black, sans Will Smith, ni Barry Sonnenfeld (qui est un réalisateur très sous-estimé), voilà qui était osé.

Au moins, le film permet à Jeff Bridges de continuer à vivre une heureuse retraite, ce qui était la moindre des choses venant du réalisateur du premier RED.

Note IMDB : 5,5 / 10 avec un metascore désastreux de 25/100.

Note Rotten Tomatoes : 12% de tomates fraîches

Le dialogue clé

« Dure journée !

- J’suis où ?

- T’es mort !  »

Dialogue entre Ryan Reynolds et son agent le jour de la sortie de R.I.P.D. Aux Etats-Unis.

A conseiller aux gens qui vont voir tous les blockbusters de l’été sans exception. Bon courage les gars.

Les Schtroumpfs 2 – Raja Gosnell

Je n’ai même pas envie de savoir de quoi ce film peut bien parler.

Est-ce que ça fait envie ?

J’ai vu la dernière demi-heure du premier film. Les Schtroumpfs par leurs exploits inspiraient à Barney Stinson un slogan pour une campagne publicitaire, qui lui permettait de sauver son emploi.

Trop de cynisme tue le cynisme.

Est-ce si compliqué de faire un film de Schtroumpfs dans le monde des Schtroumpfs ? Faut-il vraiment que tout se passe à New York ou à Paris ?

Je ne veux même pas essayer de comprendre le concept des canailles. Peut-être que cela pourrait être une bonne idée, mais soyons réalistes : ce film sera horrible.

Je crois que je préférais même voir Ploddie la voiture électrique mène l’enquête ou Blackie le mouton plutôt que ce film.

Note IMDB : 5,2 (metascore 35/100)

Note Rotten Tomatoes : 14% de tomates fraîches (note moyenne 3,9 / 10)

Le dialogue clé

Désolé, je n’ai pas noté de dialogue clé, car j’étais trop occupé à vomir devant la bande-annonce.

A conseiller à quelqu’un que vous n’aimez pas.

Landes – François Xavier Vivès

Marie Gillain veut imposer le progrès social à ses ouvriers, mais ceux-ci préféreraient de l’argent. La communication est difficile.

Est-ce que ça fait envie ?

Ma mère m’a époustouflé le mois dernier en regardant la saison 1 de Downton Abbey en moins de 24 heures. Mais même elle ne trouverait pas forcément son compte devant ce film.

Qu’on ne se méprenne pas : on dirait un beau film. De beaux décors, de beaux costumes, mais je ne suis pas sûr que le côté âpre de la mise en scène aille bien avec le genre du film d’entrepreneur au tournant du XXème siècle, genre très codifié s’il en est.

Surtout, ce film a l’air plus ennuyeux que les destinées sentimentales d’Assayas (qui je le concède n’était pas si hardcore que cela), et ce n’est pas un bon signal.

Note presse allociné : 3 étoiles

Le dialogue clé

« Vous croyez vraiment que le rêve, c’est d’avoir une ampoule au plafond ? »

Il fallait pourtant bien quelque chose avant que la Playstation n’existe.

A conseiller aux amateurs d’auteurs type nouveau roman, mais du terroir.

A conseiller aussi aux gens capables de passer outre le fait que bien que film se passe dans les Landes, les gens ne prononcent pas le T à la fin du nom de famille. Tant qu’ils parlent de chocolatine, nous sommes sauvés.

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