Le film de la semaine
Cloud Atlas – Wachowski starship et Tom Tykwer
Six personnes, à six époques différentes, vont se retrouver face à des décisions qui vont mettre leur vie en jeu. Sauront-ils être à la hauteur ?
Est-ce que ça fait envie ?
J’adore Andy et Lana Wachowski, j’adore Tom Tykwer. Cloud Atlas est un gros film, du genre avec plein de trucs, plein de discours sur la vie, plein d’images incroyables, plein de rastas pleins de sagesse.
Le casting est malade, le film est magique, je l’ai vu, et j’ai envie d’y retourner.
Si vous n’y allez pas, je sais même pas pourquoi vous continueriez à lire ce blog. Sauf, que vu la taule que risque de prendre le film en France, vous pouvez continuer à lire quand même. Mais allez-y bon sang de bois !!!
Les Wachowski, ces filous
Je reviendrai sur le film en long en large et en travers, mais pour ceux qui ont lu le livre, attendez-vous à être surpris. La structure est radicalement différente (heureusement), et surtout, comme pour leur adaptation de V pour Vendetta, le film est fidèle à 80% à l’original, mais les 20% qui diffèrent changent radicalement le sens. C’est très intéressant. Ce n’est pas la cartographie des nuages, mais la lecture qu’en font les Wachowski.
Pour en savoir plus :
Une grosse interview, très intéressante.
A conseiller à tous les gens qui aiment le cinéma, la vie, les tatouages maoris, et la poitrine de Halle Berry.
Le film que le monde entier nous envie
Jappeloup - Christian Duguay
L’histoire d’une amitié entre un homme et un cheval, et l’or olympique qui les attend. Plus qu’un cheval, une légende.
Est-ce que ça fait envie ?
Après les petits mouchoirs, tout est possible pour Guillaume Canet. Ecrire et jouer dans un film de course d’obstacle, oui, c’est possible. Le faire réaliser par un canadien plus connu pour ses films avec Wesley Snipes ou des robots rouillés mais tueurs, oui c’est possible.
Problème : si tout le monde est déjà allé à la plage avec des amis, il est plus rare d’avoir un cheval. Si les fans d’équitation devraient se régaler devant cet hymne à un cheval merveilleux, les autres risquent de s’ennuyer copieusement. Heureusement qu’il y a Cloud Atlas.
A conseiller à ta petite sœur qui s’ennuie depuis qu’elle a terminé Lea Passion vétérinaire, Real Story passion équitation, et Alexandra Ledermann : l’été au Haras (qui n’a rien à voir avec la série des Ilsa)
Le produit marketing de la semaine
Le monde fantastique d’Oz – Sam Raimi
Avant qu’il y ait Dorothy, avant qu’il y ait Judy Garland, et la drogue, et le glauque, il y avait un homme, un magicien : OZ. Le monde fantastique d’OZ raconte comment cet homme est passé du statut d’illusionniste à celui de vrai magicien.
Est-ce que ça fait envie ?
En temps normal, un film sur le magicien d’Oz, réalisé par Sam Raimi, avec James Franco, et Michelle Williams, c’est chèque en blanc : ok, je signe, allez-y.
Mais bon, regardez l’affiche. C’est la même qu’Alice aux pays des merveilles. Les mêmes producteurs. Le même film.
On prend un réalisateur qu’on aime, et on lui enlève presque toutes ses caractéristiques, et on livre un produit impersonnel à 99%.
Le film démarre très bien aux Etats-Unis, donc vous n’avez pas besoin d’y aller. Ok, en allant le voir, vous pouvez aider Disney à se remettre de John Carter, mais soyons honnête : Disney n’a pas besoin de votre argent. Ils ont Star Wars et la Marvel. Les frères Wachowski ont besoin de votre argent : ils ont fait Speed Racer, et Cloud Atlas n’a pas très bien marché aux Etats-Unis (même si sur l’international ça va à peu près).
Donc, allez voir Cloud Atlas deux fois, et après, allez voir Oz. Il paraît que c’est pas si mal après tout.
Sam Raimi, une drôle de conception de l’amitié
Sam Raimi, c’est Evil Dead, et Evil Dead, c’est Bruce Campbell. Et donc, Sam Raimi et Bruce Campbell, tout comme Marc et Sophie, sont de très bons amis. Mais à part dans les Evil Dead, combien de fois Sam Raimi a donné le premier rôle à Bruce Campbell ? Même un rôle juste normal : à part dans mort sur le grill, Bruce Campbell, ne joue jamais qu’un rôle de clin d’oeil.
Donc, pensez-y : quel est le genre de personne qui engage un ami sur toutes ses grosses productions pour lui faire jouer des touts petits rôle et lui rappeler qu’à part dans Bubba Ho-Tep, il n’a pas fait grand chose ?
Un ami ? Vraiment ?
A conseiller aux fans du Alice de Tim Burton, et de Mariah Carey.
Le film pour lequel même les fans ne sont pas très enthousiastes
40 ans, mode d’emploi – Judd Apatow
L’histoire de quarantenaires qui ont des problèmes de quarantenaires. Et non, ce n’est pas un film français.
Est-ce que ça fait envie ?
Sur le principe, moi je suis pour, comme dirait Michel Sardou. Après, c’est une comédie douce amère qui dure 02h14, sur les problèmes de bourgeois de 40 ans. Avec Steve Carell à la place de Paul Rudd, je dis pas, mais là, bof.
A conseiller à ceux qui, après 40 ans toujours puceau, et 40 ans, mode d’emploi, attendent avec impatience : 40 ans toujours la frite (avec une surprenante Virginie Efira), 40 ans, enfin l’amour (avec Adam Sandler), et surtout 40 ans, la mort au tournant (qui voit enfin la rencontre entre Quentin Tarantino et Judd Apatow).
Le film de peur qui fait pas très peur de la semaine
Le dernier exorcisme, part II – Ed Gass Donnelly
La suite du dernier exorcisme. Avec un démon contorsionniste pas très sympa, qui parle aux femmes qui prennent des bains, et met le feu aux maisons.
Est-ce que ça fait envie ?
Par définition, quand un film s’appelle : le dernier exorcisme, on en attend pas une suite. Ce serait comme faire une suite à Highlander, ça n’aurait aucun sens !
Blague à part, le film n’a pas l’air de faire peur, et il serait bon que les américains passent à autre chose que les films de maison hantée et de démons, ou de maison hantée par des démons.
A conseiller au pape François 1er pour qu’il se rende compte de l’ampleur de la tâche qui l’attend.
Les deux films sur l’art, la création, la folie, et tout le reste.
L’artiste et son modèle – Fernando Trueba
Pendant la guerre (laquelle, je ne sais pas, sûrement la guerre civile espagnole), un sculpteur tente d’atteindre la perfection, et la trouve en la personne d’une jeune modèle.
Est-ce que ça fait envie ?
Fernando Trueba est, si je ne m’abuse, un réalisateur espagnol très connu pour ses sujets assez engagés, mais traités de manière assez académique. Et ce film a l’air d’être exactement ça. Sauf qu’en plus, le sujet n’est pas foncièrement nouveau. On pense à la belle noiseuse de Rivette, ou très récemment au Renoir avec Christa Théret. Donc bof. Mais pour les fans de Jean Rochefort, le film pourra faire l’affaire.
A conseiller à ceux qui veulent se souvenir que Jean Rochefort n’est pas que l’acteur de pubs d’assurance qui fait les commentaires du cheval sur France 2.
Camille Claudel 1915 – Bruno Dumont
Enfin la suite du Camille Claudel de Bruno Nuytten. Maintenant, Camille Claudel est à l’asile de fou, et elle n’est pas contente. Un grand spectacle familial avec du rire et de l’aventure, par Bruno Dumont.
Est-ce que ça fait envie ?
Bruno Dumont est un réalisateur dont je n’ai jamais vu le moindre film. C’est très étrange car il est considéré comme un grand réalisateur. Moins étrange quand on voit la bande-annonce : le problème de choisir ce moment de la vie de Camille Claudel, c’est qu’il ne s’y passe plus rien. Autant faire un film sur les dernières années du poète allemand Hölderlin.
A conseiller à ceux qui trouvent tous les autres films de la semaine trop frivoles, et qui ne cherchent pas l’amusement à tout prix quand ils vont au cinéma.