Les films sur lesquels compte le CNC
Les trois frères, le retour – les inconnus
Les mêmes, 20 ans après.
Est-ce que ça fait envie ?
Pour avoir revu l’intégrale des Inconnus il y a deux-trois ans, je peux dire que leurs sketchs n’ont pas vieilli, et que si leur nouveau film est à ce niveau, on devrait passer un bon moment.
Problème : entre temps, il y a eu l’extraterrestre, les rois mages, différentes réunions partielles peu convaincantes, et cette bande-annonce qui se regarde plus avec les yeux de la nostalgie qu’autre chose, et ne dissipe pas les doutes, notamment en ce qui concerne les comédiens qui ne sont pas les inconnus.
Peur aussi que le film ne fonctionne que sur la nostalgie, et sur des redites. Peur enfin, car il est très difficile de réussir une suite dans le cinéma d’humour.
Élément rassurant pour les producteurs : les Bronzés 3 a fait 10 millions d’entrées alors que je ne connais pas une seule personne qui ait aimé le film.
Durée du film : 01h46
http://www.youtube.com/watch?v=WgBW...
Attention génie : l’intégration de la bande-annonce officielle a été désactivée sur demande. Nous sommes en 2014.
Non, mais allo, quoi.
A conseiller à :
La belle et la bête – Christophe Gans
Nouvelle adaptation du conte de Madame Le Prince de Beaumont. Avec des mascottes en 3d.
Est-ce que ça fait envie ?
Le film de tous les risques. Après avoir échoué à financer de nombreux projets, Christophe Gans revient avec ce qui paraît être le moins ambitieux de tous. La belle et la bête n’est en effet pas une histoire particulièrement rare à l’écran, que ce soit via le film de Jean Cocteau, le dessin animé de Disney, ou même la mini-série avec Ron Perlman, qui tous représentent une vision différente de cette histoire.
Le projet est tout à fait cohérent avec la volonté affichée par Christophe Gans de réaliser des films à grand spectacle basé sur le patrimoine français (le pacte des loups, mais aussi les projets de Rahan, Bob Morane, Fantomas ou 20 000 lieues sous les mers), et je croise très fort les doigts pour que le film en mette plein la vue, et nous donne du plaisir. Malheureusement, la bande-annonce donne quelques signes d’inquiétude : Gans n’est pas un grand directeur d’acteur et Léa Seydoux n’est pas naturellement une très grande actrice, et surtout, on peut apercevoir de vraies doses de mauvais goût fluo, comme ces mascottes tout droit sorties de Paranoia Agent, ou cette chanson de générique chantée par Yoann Fréget tout simplement insupportable.
Comment un homme capable de dire des choses aussi passionnantes sur le Hara-kiri de Kobayashi, rédacteur en chef de Starfix, le magazine de cinéma le plus important des années 80, peut-il accepter cela ?
Le cœur humain est décidément mystérieux.
Durée du film : 01h52
A conseiller aux lecteurs de Memento Mori, la relecture manga – lolita gothique de l’histoire par Rann
La jeunesse, c’est la vie
M. Peabody et Sherman : les voyages dans le temps – Rob Minkoff
M. Peabody est le croisement plutôt inquiétant du Ozymandias des Watchmen et de Snoopy, c’est à dire un un génie omniscient dans un corps de chien névropathe. Il adopte un enfant, qui ne trouve rien de mieux à faire que d’envoyer sa meilleure amie dans le passé, au lieu de jouer au docteur.
Bref, c’est le bazar.
Est-ce que ça fait envie ?
Avec ce M. Peabody et Sherman, nous sommes dans l’exotisme total. Si j’ai bien compris, nous sommes face à un personnage de dessin animé très connu des années 60 qui n’a jamais franchi l’Atlantique. Autant dire que, comme pour Speed Racer, la nostalgie ne fonctionnera absolument pas, et que le film ne devra son succès éventuel qu’à ses qualités.
Nous voilà donc face à une production de prestige, avec aux commandes l’un des réalisateurs du Roi Lion, mais aussi de Stuart Little et du Royaume interdit, qui semble absolument anodine. Le dessin n’a pas vraiment de personnalité, les gags ont l’air gentiment drôle, mais pas plus. Il sort beaucoup de dessins animés en ce moment, et même si celui-là marchera certainement assez bien en raison de son budget marketing, je pense qu’on devrait pouvoir trouver assez facilement mieux. Ne serait-ce que Minuscule.
Durée du film : 01h32
Note IMDB : 6,7 / 10 (metascore 57 / 100)
Note Rottentomatoes : 94 % de tomates fraîches (mais seulement 17 votes) (note moyenne 7,1/10)
A conseiller au shibe doge.
Tante Hilda – Jacques Rémy Girerd et Benoît Chieux
Tante Hilda la jardinière bio entre en lutte contre une multinationale qui tente de dominer le monde grâce à des OGM diaboliques.
Est-ce que ça fait envie ?
Ce n’est un mystère pour personne : le studio Folimages est très engagé sur l’écologie. Que ce soit Ma petite planète chérie, Patate et le jardin potager, la prophétie des grenouilles, ou Mia et le Migou, il y a une ligne claire : agriculture bio = bien, agriculture industrielle = pas bien.
De sorte que ce n’est pas le message qui surprend dans cette bande-annonce, mais la laideur du dessin. Je pense qu’ils ont voulu partir dans l’idée d’un dessin à l’opposé de l’image de synthèse lisse, plus proche du court-métrage d’auteur ou de mes voisins les Yamada, mais j’ai beau corriger les informations envoyées par mes yeux à mon cerveau, en y intégrant les intentions, je n’arrive pas à trouver cela autrement que moche et mal animé. Croyez que cela me fait très mal de dire cela, et j’espère que l’effet s’estompe quand on rentre dans le film, parce que j’ai vraiment envie d’aimer ce film.
Durée du film : 01h29
Note IMDB : 7 / 10 (mais seulement 5 votes)
A conseiller à : José Bové.
Les films France Inter - France Culture
Les grandes ondes – Lionel Baier
Deux journalistes radios paumés au Portugal se retrouvent pris dans la révolution des œillets. Il va falloir assurer.
Est-ce que ça fait envie ?
Michel Vuillermoz (acteur fétiche des frères Podalydès) + Valerie Donzelli (actrice fétiche d’elle même), voilà qui dénote d’une certaine idée de cinéma : celle de la loufoquerie intelligente, très appréciées des auditeurs de France Inter.
J’en ai d’ailleurs un peu honte, mais le gag de Michel Vuillermoz disant « vasovinia » me fait beaucoup rire.
Un film qui a l’air « sympa ».
Durée du film : 01h24
Note IMDB : 6,5 / 10 (57 votes)
A conseiller à : la très soudée communauté portugaise.
Ida - Pawel Pawlikowski
Une jeune femme polonaise devant prononcer ses vœux, apprend qu’elle vient d’une famille juive exterminée pendant la guerre. Elle se rend à l’endroit du drame pour comprendre d’où elle vient.
Est-ce que ça fait envie ?
Il n’y a a pas de mauvais film a priori, mais il faut toujours savoir ce que l’on va voir. Ce Ida a l’air très beau plastiquement, mais dans le genre très codifié du film en noir et blanc avec personnages décadrés qui marchent dans la neige.
Si vous n’êtes pas prêt à vous laisser happer par une temporalité plus lente, vous pouvez tout de suite oublier ce film. Dans le cas contraire, le film a au moins l’avantage de ne pas durer 3 heures.
Durée du film : 01h19
Note IMDB : 7,8 / 10
Note Rottentomatoes : 100 % de tomates fraîches (note moyenne 7,8/10) (mais seulement 5 critiques)
A conseiller au public du MK2 Beaubourg. Ce n’est pas particulièrement drôle, ni original, mais je pense que c’est la vérité.
Attention aux contrefaçons
Quand on tape Ida sur youtube, on tombe sur une version Alsacienne des Vamps, assez hardcore. A cliquer à vos risques et périls.
1 219 454 vues. Deal with it.
C’est aussi une bande-dessinée de Chloé Cruchaudet l’auteur de Mauvais genre, qui est absolument remarquable, et que vous devez absolument avoir lu.
Il était une fois Veronica – Marcelo Gomes
Une femme couche avec pleins d’hommes. Un homme qui semble être son père est mourant. Elle est triste. Alors elle couche avec encore plus d’hommes.
Est-ce que ça fait envie ?
Quand on veut exporter un film, que l’on vient d’un pays pas forcément hyper réputé pour son cinéma, que l’on a pas une énorme réputation à l’internationale, il y a toujours une valeur sûre vers laquelle se tourner : les boobs.
Tout de suite, le spectateur masculin est plus attentif. Est-ce que ce sera suffisant pour attirer les spectateurs en salle. Rien n’est moins sûr.
Durée du film : 01h32
Note IMDB : 6,2 / 10
A conseiller à : ceux qui aiment pleurer sur le corps de belles femmes.
Le moment de gêne intersidéral
Abus de faiblesse – Catherine Breillat
Autofiction de Catherine Breillat arnaquée de manière plus ou moins étrange par Christophe Rocancourt
Est-ce que ça fait envie ?
Ce film bénéficie d’une des plus incroyables anti-promotion jamais vue, puisqu’avant d’avoir une bande-annonce, le film n’a longtemps eu comme seule image que ceci :
Un extrait qui repousse très loin toute idée de gêne que l’on peut ressentir pour des personnes. Gêne pour Isabelle Huppert, très mal dirigée, gêne pour Kool Shen qui se demande ce qu’il fait là.
La vraie bande-annonce peut faire tout ce qu’elle veut, rien ne pourra effacer ces deux minutes de trou noir, et l’on se dit que si tout le film a ce rythme, on risque bien d’être nous-même dans un état de faiblesse proche de la mort cérébrale.
Durée du film : 01h44
Note IMDB : 6,3 / 10 (73 votes)
A conseiller à : Joey Starr
En bref :
Le Quepa sur la Vilni – Yann le Quellec
Bernard Menez (décidément très présent ces derniers temps), Christophe, et Bernard Hinault. Est-il besoin d’en dire plus pour donner envie ?
Durée du film : 38 minutes
Note IMDB : 4,8 / 10 (mais seulement 5 votes)
A conseiller à : Thierry Adam et Jean-René Godart
Hipotesis – Hernan Goldrid
Un polar de serial killer qui s’annonce assez classique, mais il y a Ricardo Darin, qui est un homme qui a beaucoup de classe.
Durée du film : 01h46
Note IMDB : 6,3 / 10
A conseiller à ceux qui aiment les polars argentins avec Ricardo Darin. Un genre mieux défini qu’on ne le croie.
Le secret de la pierre de lune - Heiki Ernits, Janno Pöldma
Un gentil petit dessin animé qui essaie tant que mal d’incruster des éléments 3d dans son crayonné traditionnel. Contrairement à Tante Hilda, qui semble handicapé par des choix esthétiques étonnants, ce film a juste l’air assez moche, et parfaitement anodin.
Durée du film : 01h15
Note IMDB : 6,6 / 10
A conseiller à ceux qui aiment les dessins animés assez lents et pleins de poésie.
L’éclat du jour - Tizza Covi, Rainer Frimmel
Un film qui a obtenu le prix du meilleur acteur moustachu au festival de Locarno. Un gage de qualité.
Durée du film : 01h31
A conseiller aux amateurs de théâtre allemand en forme de bacchantes.
RSS 2.0