Le fantabuleux blog de Kevo42

Sorties cinéma du 11 juin 2014

mardi 10 juin 2014, par Kevo42

Au programme cette semaine : rien. Si vous m’aviez trouvé peu enthousiaste la semaine dernière, ce n’est rien en comparaison de ce 11 juin. A part la Ritournelle et Black Coal, tout sent le fond de tiroir dont on se débarrasse cette semaine, entre les films des semaines précédentes qui marchent forts et la coupe du monde.

Heureusement qu’il nous reste le cinéma Québécois pour avoir un peu de poésie, comme vous aurez le plaisir de le découvrir à la fin de cet article (et oui, comme tous les bons scénaristes, je garde le meilleur pour la fin).

Tristesse de ceux qui n’ont que l’ennui dans leur vie

La ritournelle - Marc Fitoussi

Isabelle Huppert élève des bovins aux côtés de Jean-Pierre Darroussin. Mais un jour, elle a envie de voir la Ville, et la voilà à Paris. Cédera-t-elle aux tentations de la capitale ?

Est-ce que ça fait envie ?

Oh la belle bande annonce qui raconte tout le film !

Je ne sais pas exactement quelle quantité du film l’on voit ici mais on en sait suffisamment pour savoir dans quelle direction on nous emmène. Si le départ semble assez doucement fantaisiste (dans la lignée de Pauline détective, précédent film de Marc Fitoussi), la suite nous renvoie à quelque chose de plus dramatique : le couple, le changement, le quotidien...

D’où le titre de ritournelle, qui n’est peut-être même pas volontairement une référence à Sébastien Tellier. Pourtant, voir Isabelle Huppert bouder au rythme de la batterie de Tony Allen, en sirotant un café, ce serait tellement chic.

Durée : 01h38

Fait amusant

Après avoir tourné avec Noomi Rapace (en mode je pleure en écoutant Zaz) dans Dead Man Down, Isabelle Huppert donne cette fois-ci la réplique à Michael Nyquist. Ce qui prouve qu’elle a largement préféré la version suédoise de Millénium à la version américaine.

Palo Alto – Gia Coppola

Une jeune femme tombe amoureuse de James Franco. Je la comprends. J’ai eu le même élan du cœur après Bound 3

Est-ce que ça fait envie ?

Dans la famille Coppola, je voudrais la petite fille. Tiens, voilà Gia. On parle beaucoup de népotisme dans le milieu du cinéma, mais cette famille là est tout de même extraordinaire, en ce que même ceux du clan qui n’en partagent pas le nom (comme Nicolas Cage ou Jason Schwartzman) sont aussi incroyablement talentueux.

On sait que Gia Coppola a servi de source d’inspiration majeure pour Twixt (la scène du bateau est inspirée de l’accident qui a coûté la vie à son père), mais je ne sais pas si c’est une fierté ou un traumatisme au vu du résultat.

Pour son premier film, on pense surtout à sa tante Sofia , avec ce mélange de femme évanescente et de musique éthérée. Il s’agit surtout d’une adaptation d’un recueil de nouvelles de James Franco avec James Franco.

J’espère vraiment que James Franco ne veut pas rentrer dans le clan Coppola. Je ne suis vraiment pas sûr de ce que pourrait donner la fusion des deux familles, ni des enfants que cela pourrait donner. Je pense que le monde n’est pas prêt. Ce serait trop.

Donc, même si le film n’a pas l’air mauvais, n’allez pas le voir. Vous ne voulez pas provoquer la fin du monde.

Durée : 01h40

Note IMDB : 6,6 (metascore 70 / 100)

Note Rotten tomatoes : 74 % de tomates fraîches (note moyenne : 6,4 / 10)

A conseiller à ceux qui ont aimé Belle épine pour la musique et les motos.

Vengeance de ceux qui la mangent crue car avant ils n’en avaient pas

Black coal – Yi’nan Diao

Une histoire pleine de meurtres, de passion et de patin à glace en Chine.

Est-ce que ça fait envie ?

On peut bien dire que la palme d’or n’est pas un gage de succès, mais alors que penser de ce film qui a obtenu l’ours d’or du meilleur film et dont personne ne parle ?

Les actes valant mieux que les discours, on jugera sur les faits ce que vaut ce film, dont So Film parle comme d’un Memories of murderen moins bien, mais plutôt bien quand même, avec une belle image.

En tout cas la bande-annonce est bien plaisante. Avec un peu de chance le film sera, comme Dans ses yeux, un polar peu spectaculaire mais bien écrit et émouvant. Possible que ça n’ait rien à voir en fait, et que, comme le disait Florent Pagny , je pars dans mes délires et je fais n’importe quoi.

Durée : 01h46

Note IMDB : 7,1 / 10

A conseiller à ceux qui veulent découvrir la face sombre de la Chine, mais dans un film qui dure moins de 3 h et n’est pas en noir et blanc.

Les voies du destin – Jonathan Teplitzky

Colin Firth est marié à Nicole Kidman . Il devrait être heureux, mais il ne s’est jamais remis de la seconde guerre mondiale, où il a été prisonnier de guerre des Japonais. Intervient alors Stellan Skarsgard, qui lui indique où trouver l’homme qui l’a torturé alors.

Est-ce que ça fait envie ?

Il faut être un réalisateur très courageux pour s’attaquer au même sujet que le Pont de la rivière Kwai. Jonathan Teplitzky joue la carte des allers – retours entre passé et présent pour donner à comprendre la souffrance de cet homme et sa quête de revanche.

Film à visée Hollywoodienne oblige, je pense qu’on devrait avoir un récit inspirant plutôt qu’un récit de vengeance hardcore comme les Coréens aiment à nous montrer. On devrait donc y trouver de la colère, de la rédemption, et la critique de cette saleté de guerre qui détruit les peuples. Avant de terminer sur une fin douce amère où le héros revient vers Nicole Kidman, conscient de sa chance d’être en vie intact alors que sa femme souffre de paralysie faciale.

Le film semble être passé complètement inaperçu aux Etats-Unis, et la lecture des avis sur Rotten Tomatoes donne une idée du pourquoi : à une approche spectaculaire, le film semble privilégier une approche psychologique subtile, pleine de douleur rentrée, qui a divisé les critiques entre émotion et indifférence.

Pour ma part, j’ai l’impression de voir un produit certes bien fait techniquement, mais trop moyen pour vraiment intéresser. Un peu comme Twin Twin à l’Eurovision : au fond ce n’était pas si mauvais, mais si vous ne pouviez voter qu’une seule fois, vous auriez forcément choisi Conchita Wurst à la place.

Durée : 01h56

Note IMDB : 7,1 / 10 (metascore : 59 / 100)

Note Rotten Tomatoes : 66% de tomates fraîches (note moyenne : 6,5 / 10)

A conseiller à celles qui craquent pour Colin Firth, même quand il souffre.

Five thirteen – Kader Ayd

Un braqueur de banque est triste, car il n’y a pas de turfu pour les thugs.

Est-ce que ça fait envie ?

Vous-êtes vous déjà demandé, par une fraîche journée propre à la mélancolie pourquoi le réalisateur d’Old School n’avait pratiquement rien fait d’autre depuis ?

Et bien regardez la bande-annonce de ce Five thirteen et vous en aurez peut-être une idée.

J’imagine qu’il y a à l’origine l’idée de réaliser une tragédie policière à l’image de ce qu’à pu être Heat ou L’impasse, avec un anti-héros incapable d’échapper à son passé.

Problème une fois à l’écran, on a : des acteurs qui froncent des sourcils, une image immonde de sous-DTV, et des dialogues qui se la racontent grave.

Je ne suis pas bien optimiste, et je ne comprendrais décidément jamais pourquoi certains films ont le droit de passer sur grand écran et pas d’autres.

Durée : 01h50

Note IMDB : 4 / 10

A conseiller à ceux qui, fragiles, pleurent en jouant à Payday the Heist 2.

#Yolo de ceux qui ne veulent pas la vie de tous les autres

Le monde nous appartient – Stephan Streker

Le fils d’Olivier Gourmet pourrait être un bon joueur de football, mais préfère se laisser tenter par la criminalité. Attention jeune, Tony Montana n’est pas un bon modèle pour toi !

Est-ce que ça fait envie ?

Il est intéressant de constater que pour une fois que l’on peut voir un polar francophone avec une mise en scène intéressante, il s’agit d’un film belge. Un film qui a l’air d’être une lente montée vers un destin tragique inéluctable, soit exactement ce que l’on attend d’un bon polar social glauque.

Durée : 01h28

Note IMDB : http://www.imdb.com/title/tt1943763... 6,9 / 10

A conseiller à ceux qui en ont marre de toujours manger du poulpe.

Cupcakes – Eytan Fox

L’histoire d’un groupe Israëlien construit comme une blague et qui va aller à l’Universong.

Est-ce que ça fait envie ?

Le réalisateur de the bubble revient avec un film qui sent bon les années 70, même si bizarrement le film se passerait à notre époque. Après tout le temps que j’ai passé à travailler sur l’Eurovision cette année, je suis forcément relativement enthousiaste pour la bande-annonce de ce film qui pourrait être une sorte de full monty Israëlien.

Après, j’imagine qu’on ne devrait pas trop dévier du schéma de ce genre de film, avec constitution du groupe, idée de la chanson, répétitions scéniques difficiles et soit triomphe final, soit conclusion que l’amitié est la chose la plus importante dans ce monde. Un peu comme Rasta Rocket.

Dans l’ensemble tout ceci devrait être plutôt anecdotique, mais bon, quitte à ne pas vouloir bouleverser les codes du cinéma, autant faire un film qui a l’air un minimum bien fait et joyeux, non ?

Durée : 01h33

Note IMDB : 6,5 / 10

Note Rotten Tomatoes : 90% de tomates fraîches (note moyenne 6,3/10)

A conseiller aux fans des Scissor Sisters puisque Babydaddy semble avoir contribué aux chansons.

Un amour sans fin – Shane Feste

Alex Pettyfer (qui a joué dans toutes les adaptations de romans pour adolescents qui n’ont pas marché, et dont le nom signale comme un défaut de virilité), est un jeune homme amoureux de la fille du riche Bruce Dern.

Il l’aime, elle l’aime, tout cela est merveilleux. Malheureusement, le père est protecteur et détecte une zone trouble dans le passé d’Alex. Tout ceci va-t-il bien se terminer ? Le suspense est d’autant insoutenable qu’apparemment il y a du trouble et du drame, et du danger.

Est-ce que ça fait envie ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce film n’est pas l’adaptation d’un roman de Nicholas Sparks mais d’un roman de Scott Spencer, déjà adapté au cinéma par Franco Zeffirelli, avec Brooke Shield et nommé aux Razzie Award dans 5 catégories, un beau score ma foi. Si j’en crois la fiche wikipedia de celui-ci, l’intrigue devrait être moins à l’eau de rose que je ne le crains.

Cependant, tout laisse à penser que l’on se trouve dans la deuxième division du film romantique Hollywoodien. Si la première division, réservée aux grands hommes comme Channing Tatum, ne vous enthousiasme déjà pas plus que cela : passez votre chemin.

Si au contraire vous aimez la passion contrariée qui s’exprime malgré les malheurs et la folie, mais toujours après avoir fait un tour au salon de musculation, allez-y ! On parle assez souvent de la plastique des actrices féminines, mais Alex Pettyfer est le genre d’acteur qui ne tourne que torse nu, et il doit bien y avoir une raison à cela.

Durée : 01h44

Note IMDB : 6,3 / 10 (metascore:30 /100)

Note Rotten Tomatoes : 15% de tomates fraîches (note moyenne 3,9 / 10)

A conseiller aux fans de la collection New sensations Romance. Pour les dialogues.

En bref

Débutants - Juan Pittaluga

Un film qui plairait à X-Zibit, puisqu’on y voit de jeunes acteurs jouer de jeunes acteurs. Du coup l’enjeu est double : réussir à faire carrière pour les acteurs dans le film, et que le film ait du succès pour que les acteurs qui jouent des acteurs puissent avoir une vraie carrière d’acteur pour que plus tard, on puisse leur remontrer le film Débutants en leur disant : voilà quand vous étiez débutants.

Plastiquement le film a l’air très correct, sur le fond, bon, je suis réservé, et je remarque qu’il manque la voix off de Vincent Dieutre pour commenter leurs exploits.

A conseiller aux dudes playing dudes disguised as another dudes

La voix de l’ombre – Annie Molin Vasseur

Le film excentrique de la semaine, parce qu’il en faut bien un. Il nous vient tout droit du Canada, si j’en crois l’accent des comédiens, et j’avoue ne pas tout avoir compris sinon que :

- il y a des gens qui regardent des objets

- il y a des gens qui regardent d’autres gens

- il y a des gens qui pleurent parce que personne ne les regarde.

A la fin, on entend du rap reggae digne de Christiana , et une phrase magnifique : « l’amour c’est comme déchiffrer une partition, d’un seul coup on entend la musique ».

Par contre, comme d’habitude avec ce genre de film, sa vision sera un privilège réservé aux plus tenaces, aux plus dandys des cinéphiles, puisqu’il ne passe qu’à 13h au cinéma Saint-André des Arts.

A conseiller à ceux qui sont un chien avec leur femme et un loup avec leur amante.

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