Le fantabuleux blog de Kevo42

Sorties cinéma du 09 juillet 2014

jeudi 10 juillet 2014, par Kevo42

Il est sorti quelques films intéressants la semaine dernière. Le très hypé Dragons 2 (qui à en croire certains est un chef d’œuvre ultime d’émotion, et d’intelligence, et tout ce que l’on voudra), le nouveau Ken Loach, le mal aimé Albert à l’Ouest, et je suis sûr que vous auriez très envie que je vous en parle...

Mais cela n’arrivera pas. J’ai raté, et même si je suis en vacances, je crois que vous n’avez pas besoin de moi pour vous faire une idée sur ces films.

Alors que cette semaine, il y a beaucoup de films peu intéressants qui sortent et je vais me faire une joie de vous en parler en long en large et en travers.

Ce sera l’occasion de découvrir l’étonnant parcours de certains réalisateurs, de placer un sketch très drôle mais en Allemand, mais aussi un extrait de nanar avec une statue de Bouddha qui parle et Ugo Tognazzi en pétomane, le tout avec un lien vraiment assez lointain mais pas non plus inexistant avec l’actualité.

Bonne lecture !

Les films qui font rimer indépendant et intransigeant

Blue ruin - Jeremy Saulnier

Un homme cherche vengeance après le meurtre de sa famille.

Est-ce que ça fait envie ?

Dans la bande-annonce, on peut lire la citation du critique de libération : « autant d’intensité dans la drôlerie que dans le pur thriller ! ». De deux choses l’une : soit cet homme est un sadique pervers, soit il y a un problème dans le ton de cette bande-annonce, parce qu’on a l’air d’être dans quelque chose de très très sérieux. Vengeance, conséquences de la vengeance, loi du talion, spirale infernale, avec des plans de nuit, des plans décadrés, de la barbe et du sang, bref, le film indé rencontre le thriller, et ça a l’air intense, ok, mais drôle ?

En tout cas, la bande-annonce donne vraiment envie d’en savoir plus.

Durée : 01h30

Note IMDB : 7,2 / 10 (Metascore : 77/100)

Note Rotten Tomatoes : 95% de tomates fraîches (note moyenne 8 / 10)

Note presse Allociné : 4 / 5

Une critique intéressante du film par Scott Weinberg

Qu’avez-vous vu de Jeremy Saulnier ?

Il s’agit du deuxième film de Jeremy Saulnier après Murder Party où un homme essayait d’échapper à des artistes contemporains voulant le tuer pour leur performance. Il est aussi chef opérateur, notamment de I used to be darker dont je vous avais dit tout le mal que j’avais pensé ici

A conseiller à ceux dont l’odeur de l’acier dans la main a un goût de rancœur.

Coldwater – Vincent Grashaw

Des jeunes courent sous le soleil sous fond de musique classique et de Dubstep. Des fois ils se font tabasser, des fois ils échangent de la drogue, mais souvent ils crient sans qu’on les entende, en tapant fort leur poing contre le mur.

Est-ce que ça fait envie ?

Attention citation de la semaine « La jeunesse version Dog Pound du personnage de Ryan Gosling dans Drive »

Quand quelqu’un insère une citation de ce genre dans une bande-annonce aussi poseuse, et en est si fier qu’il va jusqu’à la rajouter sur l’affiche on a envie de crier

1 - « Beware Simon, he’s evil »

Voire

2 – Beware Simon, he’s so full of shit.

Bref.

Que peut-on conclure d’une telle citation ?

1 – Qu’il s’agit d’un film qui s’inscrit dans une tradition cinématographique, puisqu’il rappelle Dog Pound qui lui même était très très très très très inspiré par le Scum d’Alan Clarke . Bref, un film de prison pour jeunes hommes sec et rempli d’humiliations

2 – Que le héros ne parle pas beaucoup et peut se montrer bien violent, tout en étant beau gosse, au vu de la comparaison avec Ryan Gosling dans Drive.

Ce qui nous donne déjà une bonne idée de ce que peut être ce film, et de si vous avez envie de le voir ou pas. Personnellement, j’ai l’impression de voir ce genre de films sortir toutes les semaines, autant dire que je ne suis pas particulièrement impatient.

Peut-être en DVD dans 5 ans.

Durée : 01h44

Note IMDB : 7,2 / 10 (143 votes)

Note presse Allociné : 2,8 / 5

Ce que vous avez vu de Vincent Grashaw

Il s’agit du premier film de Vincent Grashaw qui jouait Mike, le colocataire et plus si affinité de l’héroïne de Bellflower (le film avec le mec qui se fait tatouer le visage durant son sommeil mais en fait c’est un cauchemar). Ce qui le situe dans un endroit très particulier du cinéma indépendant américain, basé sur le do it yourself, le soleil, et l’éruption de violence. Tout ceci est très cohérent.

A conseiller à ceux qui aiment le cinéma indépendant américain et les jeunes hommes dont les muscles roulent sous le soleil du Texas.

Les films avec des personnages un peu perdus, qui font lever un sourcil mais pas forcément les deux, du coup on ira pas forcément les voir

Du goudron et des plumes – Pascal Rabaté

Sami Bouajila a une fille qui fait du twirling bâton (en fait, juste une majorette, mais j’aime beaucoup ce nom de sport). Isabelle Carré aussi. Tout irait bien si Sami sans aucune prétention n’avait dans le village une mauvaise réputation.

Est-ce que ça fait envie ?

Bien que l’auteur vienne du monde de la bande-dessinée, ce n’est clairement pas le film qui va vous épater visuellement. On peut même se demander comment il a pu laisser passer une affiche aussi laide.

Il va tenter de compenser cela par des acteurs solides et une intrigue qui implique pas mal de rebondissements (tromperie, amour, rédemption, compétition sportive, amour filial, voilà un catalogue assez complet d’amorces de scénario).

Après la surprise Les petits ruisseaux, il est difficile d’imaginer les gens s’enthousiasmer plus que de raison pour un film de Rabaté, mais dans le genre petit film sans prétention, on évite au moins un certain nombre de clichés sur des quadras parisiens avec des maisons de campagne, et on semble avoir une intrigue qui met l’humain au centre.

Durée : 01h31

Note IMDB : 6,3 / 10 (8 votes seulement)

Note presse Allociné : 3,1 / 5

Qu’avez-vous vu de Pascal Rabaté ?

Pascal Rabaté est avant tout un auteur de bande dessinée publié notamment chez Futuropolis, gros éditeur de roman graphique. Il était donc logique de le voir passer au long métrage, et ce fut fait avec l’adaptation des Petits Ruisseaux avec Daniel Prévost qui a connu un vrai succès. La période de grâce n’a pour autant pas été longue puisque son deuxième film, Ni à vendre ni à louer (qui semblait très inspiré par Tati), est passé complètement inaperçu.

A conseiller à ceux qui n’ont pas besoin de robots qui s’affrontent pour ressentir quelque chose.

Par exemple, j’imagine bien les gens qui ont une maison à Clisson voir ce film.

Je voyage seule – Maria Sole Tognazzi

Irène contrôle des hôtels de luxe, elle se sent un peu seul, d’où le titre.

Est-ce que ça fait envie ?

En général, les comédies romantiques impliquent deux personnages aux modes de vie opposés qui vont aller au-delà de leur différence pour s’aimer. Sauf que là, autant je vois bien le personnage de femme célibataire névrosée, lassée de sa vie en mouvement, autant je ne vois pas trop de personnage masculin prêt à lui donner la réplique.

S’agit-il du coup d’un film où l’on voit quelqu’un chronométrer le roomservice et se lamenter sur le tournant pris par sa vie ?

Ce postulat ne serait pas inintéressant, mais à moins d’être Michel Houellebecq ou Wes Anderson (pour des raisons différentes et que je vous laisse imaginer), difficile de tenir le spectateur en haleine avec cela pendant ne serait-ce qu’01h25.

Durée : 01h25

Note IMDB : 6,4 / 10 (314 votes)

Note Allociné : 3,2 / 5

Qu’avez-vous vu de Maria Sole Tognazzi ?

A moins d’être italien, il est vraisemblable que vous n’ayez rien vu de Maria Sole Tognazzi.

Toutefois, je profite de cette tribune pour poser une question concernant son père Ugo. Lors de la dernière Nuit excentrique, on a pu le voir dans un extrait de Il Pettomane (1983) exercer des talents inattendus de pétomane dans une scène qui évoquait en tous points Mizou Mizou : costume, bruitages, mise en scène, la totale.

Les nuls s’en sont-ils inspirés ? Ont-ils une source commune ? La question est assez angoissante.

Et là, vous me direz : bah bravo, tu pars d’un film subtil sur une femme confrontée au vide de son existence, pour arriver à un extrait de film de pétomane. Et je vous dirai : ainsi va la famille : on n’est pas toujours fier de ce qu’a fait son père, mais ça reste notre père quand même.

A conseiller à ceux qui n’ont pas le manque de chance de trouver des cafards dans leur frigo en Turquie alors qu’on leur avait promis un hôtel 5 étoiles.

Les films de vacances

Les vacances du Petit Nicolas - Laurent Tirard

Le petit Nicolas part en vacances part en vacances, et il lui arrive plein de trucs.

Est-ce que ça fait envie ?

Après avoir fait du mal à Wild Side avec son Astérix qui n’a pas marché, Laurent Tirard est condamné à faire un deuxième Petit Nicolas.

Une punition qui est peut-être surtout celle du spectateur tant il est difficile de proposer quelque chose de moins séduisant à partir d’un matériau de Goscinny et Sempé. Au revoir la poésie, au revoir la finesse... Spread is wing du forum nanarland, qui postait régulièrement des commentaires ici à une époque, l’a vu en avant-première et a dit qu’il n’était ni pire ni meilleur que les vacances de Ducobu. Des films de vacances avec des gosses.

Horrible.

Note IMDB : 5,7 / 10 (seulement 7 votes pour l’instant)

Note presse allociné : 2,8 / 5

Mais alors, qui pour faire un petit Nicolas ?

L’idéal aurait été Loriot, mais il était Allemand, et maintenant il est mort.

Je vous met quand même son sketch sur les vacances, ultra kafkaïen. En gros, pour ceux qui ne parlent pas allemand : la voix-off vante un village de vacances dans un habitat préservé et typique, à deux pas de la mer, propice aux rencontres humaines, à l’air pur, parfait pour se ressourcer, alors qu’à l’image on a une métropole digne du Trafic de Tati. Avec en plus le gag de l’âne, animal rajouté pour donner une couleur locale à cette réalité atroce.

Qu’avez-vous vu de Laurent Tirard ?

Laurent Tirard ou le réalisateur fade par excellence : jamais aussi mauvais qu’un Fabien Onteniente, certains disent même avoir trouvé un de ses films « plutôt sympa », que ce soit son film sur Molière ou Mensonges et trahisons et plus si affinités (avec Edouard Baer et Clovis Cornillac). Depuis 2009, il n’a plus le droit que de travailler sur des projets d’après Goscinny.

A conseiller à ceux qui ont aimé le premier Petit Nicolas et qui sont en vacances. (J’imagine que vous vous attendiez à quelque chose d’un peu « délire », mais il s’agit d’une maison sérieuse, ici).

A toute épreuve – Antoine Blossier

Chow Yun Fat fait équipe avec Tony Leung pour démanteler la mafia. A ne pas rater : un final particulièrement sauvage dans un hôpital, l’une des plus grandes scènes d’action de l’histoire du cinéma.

Ah ? Je crois qu’en fait il s’agirait d’une comédie ado autour du Bac, avec en invité La Fouine, Marc Lavoine et l’actrice de Scènes de ménages. Assez Hard boiled aussi quand on y pense.

Est-ce que ça fait envie ?

Je vais faire un effort d’empathie énorme pour parler de ce film.

Je suis un vieux con de trentenaire. J’ai eu le bac il y a longtemps. Je n’ai aucune sympathie pour les ados, et n’ayant eu aucune difficulté à avoir mon bac, je n’ai aucune sympathie en particulier pour le héros.

Maintenant, si on prend en compte le public visé, est-ce que ça marche ? Et bien je ne sais pas.

Il y avait eu une tentative avec Hellphone de faire une sorte de teen horror movie qui avait de la gueule, mais le film a été un échec total. Plus récemment, un film comme Babysitting a montré que les français étaient tout aussi capables de faire des comédies « un peu con » (mais dans le bon sens) que les américains.

On sait qu’on est dans du cinéma très commercial, et que ce ne sera pas un film aussi fin que les beaux gosses, mais avec un peu de chance, ce ne sera pas complètement honteux.

En même temps, le mieux que l’on puisse souhaiter est que ce soit du niveau d’un American pie, autant dire que les espoirs ne sont pas placés trop haut non plus.

Si ça peut vous donner un peu envie, je vous invite à lire ou relire l’excellent article que le Crew des Haterz avait consacré à la biographie de La Fouine http://haterz.fr/2014/01/drole-de-p...

Durée : 01h35

Note IMDB : pas encore de note

Note presse Allociné : 3 / 5

Qu’avez-vous vu d’Antoine Blossier ?

Antoine Blossier est le réalisateur de la Traque qui avait fait parler de lui dans le petit milieu du BIS pour sa capacité à mélanger ruralité française et gros sanglier à la Razorback pour un film très chasse, nature, pêche et tradition.

L’échec de ce film très mal distribué, fait que l’on retrouve maintenant notre ami aux commandes de ce film ma foi plutôt commercial, et ceci est ce que l’on appelle une leçon de morale.

A conseiller à ceux qui continuent à penser que Quatre garçons plein d’avenir était une bonne comédie et le caméo de Patrick Sébastien à la fin vraiment drôle.

En bref

Les hommes ! De quoi parlent-ils ? - Cesc Gay

On peut parfois faire des complexes quand on voit ce qui sort à longueur de semaine sur nos écrans par rapport à ce qui nous arrive de l’étranger. Mais ne vous inquiétez pas les amis : les espagnols ne font pas que des films d’horreur et d’angoisse. Comme nous, ils ont aussi leur Coeur des hommes, et comme pour nous, cela n’a franchement pas l’air terrible.

Maintenant, si vous voulez voir un film où ni Edouardo Noriega, ni Ricardo Darin, ni Luis Tosar ne sortent de pistolet ni ne menacent personne, ce pourrait être la dernière occasion avant un certain temps.

A conseiller à ceux qui pensent : « au lieu de m’agacer, tu ferais mieux de faire semblant d’avoir pensé à mon anniversaire  »

Circles – Srdan Golubovic

Un drame durant la guerre de Bosnie, et ses conséquences de nos jours. Ca sent le flashback menteur, les tenants et aboutissants qui ne se révèlent qu’à la dernière minute.

Ca sent surtout des kilotonnes de culpabilité.

Et j’ai envie de dire tant mieux parce qu’il n’y a rien dont personne ne puisse être fier dans cette guerre (à part pour BHL qui de toute façon est fier de tout ce qu’il fait).

Sunhi – Hong Sang-Soo

L’histoire de Sunhi qui est intelligente et a un sens artistique, ses rapports avec les garçons, et quelques scènes de bonne picole.

Un film de Hong Sang-Soo, quoi.

City of dreams - Steve Faigenbaum

Un documentaire sur l’histoire de Detroit, parfait reflet de l’effondrement du rêve américain.

Everyone’s going to die - Jones, Max Barron, Michael Woodward

D’après la bande – annonce : Deux âmes perdues / l’inattendu / te ramènera chez toi

Sinon, il y a une jeune femme qui marche avec à l’oreille un casque qui diffuse de la musique indépendante, et un homme aux tempes grises qui dit ne pas être un assassin même s’il a un pistolet.

Je ne vais pas vous dire que je vais aller le voir vu que ça passe à peu près nulle part, et qu’il n’y a aucune raison d’aller le voir, mais ça a l’air pas mal, et le jour où vous tomberez dessus sur Netflix, peut-être vous rappellerez vous avoir lu quelque chose sur ce film ici même.

Freddy Hotel – Massimiliano Amato

Un homme sans domicile fixe retrouve de temps en temps sa femme dans un hôtel. Quand il lui demande s’il est le moment de rentrer, elle lui dit que non.

Un film intrigant, certainement, comme tous ceux qui ne sortent que dans une salle.

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