Le fantabuleux blog de Kevo42

Sorties cinéma du 05 mars 2014

mardi 4 mars 2014, par Kevo42

Cette semaine, il y aurait beaucoup à dire, puisque nous avons vécu (ensemble, pour ceux qui m’ont suivi sur Twitter) coup sur coup César et Oscars. Pourtant, l’analyse est vite vue : pour les César, la consigne de vote était : tout sauf Kéchiche, ce qui montre que son image a été passablement abîmée par la polémique qui a suivi la sortie de la vie d’Adèle. A croire que les gens deviennent moins fréquentables quand leur linge sale a été lavé en public. C’était aussi le triomphe de la comédie avec Les garçons et Guillaume à table et 9 mois fermes. Après, même si j’aime beaucoup Albert Dupontel, je ne peux m’empêcher de trouver triste que le meilleur scénario de l’année soit celui d’une comédie de boulevard, même très efficace. Et puis, qu’on aime ou pas le film, et que l’on aime ou pas la morve et la bolo, la performance d’Adèle Exarchopoulos a vraiment été LA performance marquante de cette année. Je ne comprends pas, non seulement qu’elle n’ait pas été nommée, mais qu’en plus Sandrine Kiberlain gagne à la place, elle qui incarne depuis tant d’année le non jeu à la française (même si, ok, elle est un peu mieux dans 9 mois ferme).

Dernière analyse, dans une année où les films LBGT étaient très à l’honneur (l’inconnu du lac étant aussi nommé), la victoire de les garçons et Guillaume, à table étrange : à la fin, l’important est de savoir que l’on est pas réellement homosexuel. Bon, là, je polémique pour la blague, n’ayant pas vu le film.

Pour ce qui est des Oscars, cela va être encore plus rapide, parce que je n’ai pas vu twelve years a slave (et oui, je le sais, ma street credibility commence à en prendre un sérieux coup). Maintenant, simple constatation : les oscars techniques sont allés au film grand public Gravity, tandis que les Oscars importants, acteur, film, sont allés à des films avec des sujets sérieux : l’esclavage et le sida. Et tant mieux, j’imagine, même si, plus j’y réfléchis, et plus je pense que Dallas Buyers club est un film aussi méprisable que le remake de Robocop. Ceci dit, savoir que nous vivons dans un monde où Alfonso Cuaron a eu un oscar du meilleur réalisateur a quelque chose de rassurant. On verra à la lecture des sorties de cette semaine que ce n’est pas la seule bonne nouvelle.

Cette semaine, pourtant, se résume un peu à une soupe à la grimace. Bah oui, tous les gros films sont sortis, là, et on peut imaginer que les distributeurs vont en garder sous le pied jusqu’au festival de Cannes. On pourra quand même compter sur Spike Jonze, Alexander Payne, Captain America, mais aussi sur Rose Bosch et Claude Lelouch pour nous donner du kiff.

LE FILM DONT ON PARLE EN HURLANT

300 – LA NAISSANCE D’UN EMPIRE – NOAM MURRO

SUITE A LA MORT DE LEONIDAS, XERXES N’A PLUS DE SPARTIATES A TUER, ET IL EST TRISTE. MAIS HEUREUSEMENT , IL RESTE LES ATHENIENS POUR SE BATTRE CONTRE SES GUERRIERS MUTANTS ET INVERTIS , SUR TERRE OU SUR MER, EN BEUGLANT .

BWAAAAAAAAAAAAAH !

EST-CE QUE CA FAIT ENVIE ?

IL EN VA DE MON HONNEUR ET DE MA VIRILITE DE DIRE QUE J’AVAIS ADORE 300, MAIS JE SUIS TRES PERPLEXE DEVANT CETTE SUITE. CAR COMME LE DISAIT SI BIEN BOROMIR « ONE DOES NOT SIMPLY MAKE A ZACK SNYDER MOVIE » , CE QUI EN FRANCAIS VEUT DIRE QUE LE STYLE DU REALISATEUR DU PREMIER FILM N’EST PAS SI FACILE A IMITER . ALORS OUI, ON A LES RALENTIS, OUI ON A LES COULEURS , MAIS CA A L’AIR KITCH ET SERIE B , TANDIS QUE LE PREMIER FILM ETAIT SIMPLEMENT EPIQUE .

ET PUIS HONNETEMENT , COMMENT SURMONTER L’ÜBER VIRILITE DE GERARD BUTLER AVEC DES ATHENIENS AFFRONTANT UNE FEMME (MÊME SI RESPECT POUR EVA GREEN QUI SEMBLE DECIDEE A NE JOUER QUE DANS DES FILMS DE GENRE) ?

DU COUP, JE N’AI MÊME PLUS ENVIE DE CRIER .

Durée : 01h42

Note presse Allociné : 2,2 / 5

A conseiller à ceux qui aiment se battre la poitrine en criant « AHOUH AHOUH AHOUH »

Les merles que l’on mange faute de grive

Diplomatie – Voker Schlöndorff

Paris brûle-t-il, mais dans un appartement. Forcément, il s’agit de l’adaptation d’une pièce de théâtre.

Est-ce que ça fait envie ?

Les meilleures pièces de théâtre ne font pas forcément les meilleurs films. Deux acteurs, face à face, cela peut donner quelque choses de formidable (comme le Garde à vue de Claude Miller), comme cela peut être très oubliable (comme le souper, aussi adapté d’une pièce de théâtre à succès et récompenses).

Pour le coup, le suspense ne devrait pas être le moteur du film, puisque l’on sait que Paris n’a pas brûlé (excusez-moi pour le spoiler, mais il suffit de se balader un peu dans la ville pour le savoir). Juste le plaisir de retrouver deux comédiens dans un beau texte qui les met en valeur.

Après, si comme moi, vous trouvez qu’André Dussollier a un beau sourire, mais ne joue pas toujours très bien, vous risquez d’être beaucoup moins intéressé.

Durée : 01h28

Note IMDB : 7,4 / 10 (16 votes)

Note presse allociné : 3,9 / 5

A conseiller aux membres des team Dussollier, et Arestrup qui ne manqueront pas de rendre hommage à leurs idoles en se bagarrant dans la salle.

Dans l’ombre de Mary – la promesse de Walt Disney – John Lee Hancock

L’histoire de la création du film Mary Poppins, et qui explique pourquoi en général les auteurs préfèrent garder leurs distances avec les films tirés de leurs œuvres.

Est-ce que ça fait envie ?

Il y a normalement une date de péremption concernant les films à Oscar, et elle débute maintenant.

Le film semble en effet très bien remplir le cahier des charges pour bien y figurer :

Reconstitution historique : check Anecdote signifiante : check Grands acteurs qui jouent des personnages historiques : check Histoire familiale à la base de toute création artistique : check.

Sauf qu’au final, le film n’a reçu qu’une meilleure nomination, et pour la musique ! Quelle ingratitude ! Ainsi, si les distributeurs comptaient sur un effet Oscar pour promouvoir leur film, c’est raté.

Sinon, voilà encore un long-métrage qui semble parfaitement construit, en accord avec toutes les règles d’écriture de scénario, propice à un beau duel d’acteur (avec en bonus un Jason Schwartzman qui semble toujours aussi à l’aise pour voler la vedette), ce qui nous promet donc un moment de cinéma gentiment fade, comme on les aime.

Durée : 02h05

Note IMDB : 7,7 / 10 (35 100 votes) , metascore de 65/100

Note Rotten Tomatoes : 80 % de tomates fraîches (220 articles pris en compte) (note moyenne 7 / 10)

Note Allociné : 3,5 / 5

A conseiller à ceux capables de prononcer Supercalifragilisticexpialidocious sans sourciller.

Un week-end à Paris – Roger Michell

Un couple de retraités anglais sympathiques partent pour une seconde lune de miel, et se prennent gentiment la tête. Heureusement pour eux, Jeff Goldblum a déjà affronté des dinosaures et des extraterrestres, ce qui en fait une personne ressource indispensable.

Est-ce que ça fait envie ?

Vous ne le savez peut-être pas, mais un week-end à Paris est porteur d’une excellente nouvelle. Celle de savoir que, quand nous serons de vieux bourgeois à l’esprit encore vif, il y aura encore des comédies romantiques pour nous, et qu’elles ne seront pas forcément réalisées par Stephen Frears (même si quand même écrites par Hanif Kureishi, on ne peut pas tout avoir non plus).

Fort de cette promesse, je pense que nous sommes tous plus forts pour affronter les tracas de la vie.

Durée : 01h33

Note IMDB : 6,5 / 10

Note Presse Allociné : 3,5 / 5

A conseiller au vieux qui est en chacun de nous.

Arrête ou je continue – Sophie Fillières

Mathieu Amalric et Emmanuelle Devos ne s’aiment plus alors ils partent randonner. Problème : la fille cachée de Raymond ne veut plus descendre de la forêt. Leur fils à la chevelure impossible (il faut le voir pour le croire) s’inquiète.

Est-ce que ça fait envie ?

Avec son titre et son casting tout droit sorti d’un générateur automatique de films français, Arrête ou je continue pourrait bien n’intéresser personne en dehors de ceux qui considèrent les frères Larrieu comme de grands formalistes.

Il semble pourtant s’inscrire dans la filmographie très cohérente de Sophie Fillières, réalisatrice de Aïe et Gentille, composée de films fantaisistes, surréalistes, intéressants, mais en même temps ratés.

Peut-être cette fois, la magie opérera et l’on ne passera pas la séance à se dire : en fait c’est pas mal ; quel dommage que ce soit si nul !

Durée : 01h42

Note IMDB : 6,2 (27 votes)

Note presse Allociné : 3,5 / 5

A conseiller à ceux qui ne croyaient pas le don d’ubiquité possible avant d’avoir vu la filmographie de Mathieu Amalric

Les films que personne n’attendait vraiment, mais qui sont quand même venus, et maintenant, il va bien falloir trouver quelque chose à leur donner à manger

N’importe qui – Raphaël Frydman

Rémi Gaillard a arrêté les vidéos sur le internet, sous la pression de sa famille. Mais il va replonger, cette fois-ci au cinéma.

Est-ce que ça fait envie ?

Nous sommes toujours confrontés au même problème depuis le premier film de Jackass : voir quelqu’un faire le pitre est agréable sur une durée courte, mais les gens vont-ils se déplacer au cinéma voir un concept qui n’a jamais été pensé pour ?

Donc, d’un côté, si le million de spectateurs des vidéos va voir le film, ce sera un succès. Mais si comme pour Pas très normale activité, seuls 100 000 feront la démarche d’aller de l’un à l’autre, ce sera un échec.

Sachant que les écrans sont saturés de grosses sorties, et que la hype autour de Rémi Gaillard est quand même bien tombée, je ne suis pas bien optimiste. Et à vrai dire, je ne me sens pas très concerné non plus.

Durée : 01h21

Note allociné : pas de note presse. Bah oui, la projection de presse devait avoir lieu sur Dailymotion. Ils ont pas trouvé la salle.

A conseiller à tous ceux qui attendent avec impatience le film de Mozinor, adapté de ses meilleures parties de Call of Duty

Vampire academy – Mark Waters

Encore une histoire de vampires qui vont à la fac, pris dans les tourments du cœur et de la manucure.

Est-ce que ça fait envie ?

Fascinante carrière que celle de Mark Waters, que chaque film a amené vers ce Vampire academy : il a fait de nombreux films avec des adolescents, comme Freaky Friday et Lolita malgré moi, a déjà adapté des romans fantastiques avec les chroniques de Spiderwick et a même déjà adapté un bouquin tout pourri avec Et si c’était vrai... d’après Marc Lévy.

Autant dire que quand les studios lui disent : on va te mettre en main une énième adaptation de romans pour adolescentes avec des vampires, et une fac, et une héroïne qui est une demi-quelque chose, il ne rechigne pas à la tâche, et il s’y met.

On respecte son professionnalisme. Et on attend avec impatience son prochain film, adaptation de Sabrina la sorcière adolescente.

Que dire de plus sinon que, comme pour la cité des ténèbres ou sublimes créatures, je sais ne pas être le public visé, qui de toute façon semble être assez restreint vu le bide de la sortie US (même pas 8 millions de dollars de recette) .

Durée : 01h44

Note IMDB : 6,8 / 10 (4 911 votes) pour un metascore de 30 / 100

Note Rotten tomatoes : 9 % de tomates fraîches (34 articles pris en compte) (note moyenne 3 / 10)

A conseiller à ceux qui seront dans le dilemme : ok, ça a l’air pourri, mais il y a Olga Kurylenko, mais ça a l’air pourri, mais il y a Olga Kurylenko

Le film allemand parce qu’il en faut bien un de temps en temps

Free fall – Stephan Lacant

Un homme bien sous tous rapports : viril, policier, père de famille. Quand soudain, le drame : il devient homosexuel en secret.

Est-ce que ça fait envie ?

J’ai l’impression d’avoir déjà vu ce film, en mieux. Maintenant, cela ne veut pas dire que cela n’a pas l’air bien. Mais j’ai envie de dire qu’il s’inscrit dans la liste des films allemands qui sortent en France, et qui ne sont pas fondamentalement mauvais, mais qui n’éveillent pas un gros intérêt (à tort parfois, car on m’a dit le plus grand bien de Guerrière).

Pendant ce temps, Drei, le film de Tom Tykwer qui m’a rendu amoureux de Sophie Rois n’est même pas disponible en DVD et c’est juste incompréhensible.

Durée : 01h40

Note IMDB : 7,5 (1780 votes)

Note presse allociné : 2,7 / 5

A conseiller aux policiers, moustachus.

1 Message

  • Sorties cinéma du 05 mars 2014 5 mars 2014 15:31, par Lord Ruthven

    Je crois me souvenir que dans 300, les Athéniens étaient qualifiés de "philosophes amateurs de petits garçons", ce qui me laisse un peu doute quant à la sauvagerie du spectacle.

    Intéressant également de constater que la nemesis est une femme, là où 300 développait justement une esthétique bien gay (tout en étant taxé d’homophobe, amusant paradoxe).

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