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Sorties cinéma du 05 décembre

mardi 4 décembre 2012, par Kevo42

Déjà la fin de l’année, bientôt le temps des listes. Qu’est-ce qui était bien, qu’est-ce qui était raté ? Je ne sais déjà plus.

Chaque semaine efface l’autre, telle une vague. Ce qui reste, pourtant, est ce que construit le poète, d’où l’utilité de ces listes hebdomadaires.

En toute modestie.

Au programme cette semaine : Brad Pitt tue les gens, mais pas méchamment, Anna Karénine prend le train, Ai Weiwei embête tout le monde, des belges découvrent leur homosexualité, Pamela Rose est re-tuée, un méchant de jeu vidéo veut devenir gentil, un jeune homme écrase un Moldave sans papier, un film portugais est obscur, une jeune femme porte le voile, ou pas, et enfin des rossignols chantent en émettant des bruits de flute.

A découvrir absolument.

Le film à voir cette semaine

Cogan : killing them softly – Andrew Dominik

Andrew Dominik et Brad Pitt se retrouvent après l’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Encore pour un film d’hommes, mais vu d’un autre angle, plus posé, plus mélancolique. Gros casting (Brad Pitt, mais aussi James Gandolfini des Soprano, et Ray Liotta des affranchis, c’est cohérent avec le sujet), Johnny Cash dans la bande-annonce, des plans qui s’annoncent tous plus beaux les uns que les autres.

Pour qui aime les films de tueurs à gage, ça a l’air d’être le haut du panier.

A conseiller à ceux qui bouillonnaient d’excitation devant la bande-annonce des hommes sans loi.

Des adaptations littéraires :

Anna Karénine - Joe Wright

Hanna était un drôle de film, mélange de film d’action et de trip sous ecsta, avec Saoirse Ronan en Jason Bourne. Un bon film, mais difficile à vendre : le public associe rarement badassitude et adolescente de 14 ans. Résultat commercial plus que mitigé donc.

Joe Wright est donc « puni » à revenir aux films historico-littéraires qui ont fait sa gloire, puisqu’après Orgueil et préjugé et Reviens-moi, c’est à Anna Karénine qu’il s’attaque.

Et il y va à fond pour faire oublier la version avec Sophie Marceau : musique orchestrale à fond les ballons, une approche visuelle basée sur le principe du « plein la gueule », et un Jude Law en mode chauve à barbe (sexy mais pas trop). Ca a pas l’air subtil, mais ça a l’air impressionnant. Du coup, pour les amateurs, c’est Noël avant l’heure.

Fun fact : je sais bien que la question de l’accent est toujours délicate dans les films : si on prend pas l’accent, c’est irrespectueux. Si on prend l’accent, on se la joue actor’s studio, c’est pas bien non plus. Mais même en ayant cette problématique en tête, j’ai du mal à imaginer actrice moins Russe que Keira Knightley.

Fun fact 2 : spoiler, à la fin, il se passe un truc avec un train, ce que l’affiche nous fait subtilement comprendre.

Fun fact 3 : en voyant la bande-annonce, Baz Luhrmann a décidé de repousser la sortie de Gatsby le magnifique à l’été 2013. Ses assistants l’ont entendu murmurer : « plus de figurants, il me faut plus de figurants... »

A conseiller à ceux qui ont vu toutes les adaptations des œuvres de Jane Austen et commencent à être sacrément en manque.

Les hauts de Hurlevent – Andrea Arnold

Adaptation d’un classique de la littérature du XIXème siècle, deuxième partie. Cette quinze-millième adaptation du classique d’Emilie Bronté (j’ai l’impression qu’il en sort une toutes les semaines) se distingue des autres par son traitement.

Contrairement à l’adaptation maximaliste d’Anna Karénine par Joe Wright, le film d’Andrea Arnold (Fish tank) semble plus minimaliste qu’un morceau de Steve Reich. Comprendre qu’on risque de plus entendre le bruit du vent dans l’herbe haute que de dialogues pleins de fougue romantique. Et que les décors majestueux se résument à une maison de pierre perdue au milieu du rien.

Aride certes, mais après tout, pourquoi pas ? Seul souci le film a la réputation d’être elliptique et plus ou moins incompréhensible pour qui n’a pas lu le roman.

A conseiller aux fans de Claire Denis

Des nouvelles du cinéma français dans toute sa diversité

Mais qui a re-tué Pamela Rose ? - Kad Mérad, Olivier Baroux

L’héritage de Zucker – Abraham – Zucker fait partie de ceux qu’on hésite à accepter : le nom est prestigieux, mais il cache pas mal de dettes. La comédie parodique est un genre qui est plus ou moins mort, si on met de côté les abominations à base de pets et de diarhées proposées par Friedberg et Seltzer.

Kad et Olivier, c’est la variante française, celle qui s’est construite à partir de la cité de la peur des nuls. Le premier Paméla Rose était vraiment une affaire de goût, culte pour les uns, navet pour les autres, et je doute que celui-ci soit différent.

Le test : si vous riez au gag du sérum de la vérité si je mens, vous êtes le public visé par ce film.

Fun fact : après Intouchables, c’est le deuxième film avec Omar Sy et Audrey Fleurot. Est-ce qu’il y aura un gag à ce sujet ? Je sais pas. Mais en tout cas, c’est la preuve que Kad et O n’ont rien laissé au hasard.

Fun fact 2 : rappelons que Kad et Olivier ont été lancé à la télévision par Jean-Luc Delarue. R.I.P. Jean-Luc, tu nous manques.

A conseiller à ceux qui ne pourront jamais avoir assez de blagues sur les Fuego.

Trois mondes – Catherine Corsini

Un jeune homme (Raphaël Personnaz) en pleine ascension sociale renverse une femme à cause de la fête et à cause de l’alcool (c’est mal). Clotilde Hesme, au lieu d’appeler la police pour le dénoncer tel un vulgaire Roger Avary, décide de lui faire la morale (tu ne sais donc pas qu’écraser des gens, c’est mal ? Ne pas s’excuser c’est mal ! Faire comme si de rien n’était, c’est mal !). Bon, ok, c’était une Moldave sans papier, mais c’était pas une raison pour l’écraser !

Comme ce n’est pas un film américain, la victime ne reviendra pas d’outre-tombe pour se venger, et le dilemme se prolongera jusqu’au bout pour aboutir à une fin ambiguë, vraisemblablement.

C’est ce genre de films.

Ceci étant dit, Catherine Corsini est une réalisatrice d’expérience (la nouvelle Eve, Partir) : contrairement à la plupart des réalisateurs français, elle est capable de filmer en extérieur avec une lumière non moche.

Fun fact : depuis que j’ai vu Forces spéciales, j’ai du mal à imaginer Raphaël Personnaz autrement qu’en tenue de camouflage de sniper, courant à l’infini poursuivi par des talibans, finissant par mourir au bout de deux jours, aux dernières paroles si touchantes « je ne vous déteste même pas » (ou un truc dans le genre). Une grande scène.

Fun fact 2 : sur la même problématique, ça a l’air moins rentre-dedans que leStuck de Stuart Gordon. C’est toute la différence de point de vue entre une habituée des films avec Karin Viard, et le créateur de Ré-animator.

A conseiller aux gens qui aiment réfléchir sur ces moments où tout a basculé.

Le noir (te) vous va si bien – Jacques Bral

La France avance. Les mariages mixtes, l’alliance des cultures, ce n’est pas encore tout à fait ça, mais au moins, on en parle ! Après l’approche frontale (enfin plutôt de travers vu le style de réalisation) de Rengaine, voici l’approche thèse – antithèse – synthèse de le noir (te) vous va si bien. Au programme, une famille traditionnelle mais valeureuse, une héroïne sexy mais pudique, et des prétendants comme autant de facettes de bons français. A noter la présence du toujours aussi charismatique Grégoire Le Prince-Ringuet.

On dirait un bon vieux téléfilm pour les débats des dossiers de l’écran. Souci : l’émission n’existe plus depuis des années. Tout va tout s’en va, tout qui nous file entre les doigts, comme le disait si bien Mano Solo.

Fun fact : en attendant, ça discute dur sur youtube à propos de ce film. Ca vaut le coup de cliquer pour aller voir.

A conseiller à tous ceux qui aiment éduquer leur vision des choses par de bons films bien faits.

Le film pour faire genre tu vas pas voir que des films d’action

Tabou – Miguel Gomes

A chaque cinéma son produit d’exportation : à Hong-Kong les films d’action avec double gun et munitions infinies, aux Belges les films poétiques de losers surréalistes, à la Corée les films sadiques à l’image léchée aux finlandais les films de mec taciturne, aux Autrichiens les films glauques en plan fixe, aux Thaïlandais les coups de coude dans la tête et les cascades qui font mal, et aux Portugais les films chiants.

Signe qui ne trompe pas, la bande-annonce commence par une citation du monde vantant l’aspect onirique du film.

Décidément le cinéma n’est pas mort

A conseiller à ceux qui pensaient que Thérèza était un vrai film (et un bon en plus).

Des dessins-animés pour enfants (et pour leurs parents aussi, voire surtout)

Les mondes de Ralph – Rich Moore

Les lignes entre Pixar et Disney s’estompent de plus en plus. Alors que Pixar a proposé cet été son film le plus Disney (Rebelle), Disney propose cette semaine son film le plus Pixar. Le film reprend en effet le principe des jouets vivant quand on ne les voit pas de Toy Story, les portes dimensionnelles et la société des méchants de Monstres et Cie, tandis que le principe même du film, basé sur les jeux vidéos vintage, est un appel du pied au public plus âgé des productions Pixar.

Ca a l’air propre, et les premiers retours annoncent un film qui émerveillera les petits comme les grands. Un peu fade, en somme.

Méfiance quand même : une loi des dessins-animés veut que tout personnage se rébellant contre sa condition n’amènera pas à une remise en question du système, mais à son acceptation. Faut inculquer les règles de vie aux enfants.

Et puis l’amitié, c’est une valeur importante aussi, faudra pas l’oublier.

Fun fact : le casting est quand même beau : rien que sur l’affiche, on a Robtnick, Zangief, M. Bison (ou plutôt Vega, enfin c’est compliqué), un fantôme de Pac-Man, et une femme en armure qui pourrait être Samus de Metroïd mais c’est pas sûr. Au final, quand on voit la bande-annonce, on a plus l’air d’être dans du Halo et Mario Kart : ça fait un spectre assez large, pour contenter tout le monde.

A conseiller aux lecteurs de IG Magazine (« et tu vois là, sur cette image, c’est Q-Bert : il est apparu en 1982 en salle d’arcade, et je me souviens quand je lisais TILT, c’est un jeu qui me faisait rêver... comment ça, je gêne et tu veux juste voir le film ? »)

Quelques dessins-animés pour les parents qui refusent Disney et Dreamworks.

Pas très sexy, mais ils existent, les programmes d’animation plus ou moins expérimentaux pour enfants font la joie des parents qui veulent emmener le plus tôt possible leurs enfants dans des cinémas d’art et d’essai (marche aussi pour les DVD pour enfants en bibliothèque).

Comme pour tout, y a du pour, y a du contre. C’est pas parce que c’est artisanal que c’est bien, mais c’est pas parce que c’est pas connu que ça l’est pas non plus.

Quoiqu’il en soit, je me sens pas très concerné par tout cela.

L’histoire du petit paulo – Nicolas Liguori, Vincent Bierrewaerts, Cécilia Marreiros Marum, Hugo Frassetto, Arnaud Demuynck

Un court-métrage mignon avec de l’accordéon. Ca sent bon la France !

La balade de Babouchka - Alexander Tatarsky, Mihkail Aldashin, Eduard Nazarov, Marina Karpova, Oleg Uzhinov

Plus encore que les hauts de Hurlevent ou Tabou, la sortie hardcore de la semaine.


LA BALADE DE BABOUCHKA - Bande - annonce VF par CoteCine

Petits Bonhommes - Sabine Hitier, Frédéric Clémençon, Christophe Barrier, Michaël Journolleau, Camille Müller

Ca a l’air assez hétéroclite.


Petits bonhommes - Bande annonce - streaming par LesFilmsMagiques

Des films belges sur l’homosexualité

Hors les murs – David Lambert

Ouééé un premier film franco - belge sur un jeune homme qui découvre sa sexualité, mais dont l’amant va en prison et en plus il est albanais.

Ca faisait longtemps.

Au programme : du bras de fer torse nu, du « mais qu’est-ce qui nous arrive ? », et un peu de post-rock.

A conseiller aux gens qui crient aux prisons leur douleur d’exister.

Sur le chemin des dunes – Bavo Defume

Ouééé un premier film franco - belge sur un jeune homme qui découvre sa sexualité, mais dont l’amant disparaît et en plus c’est un gitan.

Ca faisait longtemps.

Sérieusement, si l’histoire semble proche de celle d’hors les murs, son traitement semble très différent. Plus solaire, moins dramatique, plus adolescent. Plus en flamand, aussi.

A conseiller à ceux qui aiment dessiner de beaux garçons torse nus.

Et pour finir, un documentaire

Ai Weiwei : never sorry – Alison Klayman

Portrait de l’artiste - activiste – danseur de Gangnam style Ai Weiwei. Ca a l’air cool.

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