Le fantabuleux blog de Kevo42

Sorties cinéma du 02 avril 2014

lundi 31 mars 2014, par Kevo42

Avril arrive, et le box-office retient son souffle avant une semaine riche en grosses sorties (Divergente, Noé, Les yeux jaunes des crocodiles, Rio 2). L’occasion de voir le nouveau film d’Alexander Payne qui sort étonnamment tard chez nous, et de donner une chance au malaimé 47 Ronin et à l’intrigant Crème de la crème, voire même faire partie de la rébellion et aller voir le nouveau Lelouch (oui je sais, le jeu de mot est pourri).

Et sinon, il reste toujours Captain America : The Winter Soldier dont vous pouvez lire une excellente critique ici : http://kevo42.free.fr/?Captain-Amer...

La valeur refuge de la semaine

Nebraska – Alexander Payne

Un homme emmène son père dans le Nebraska, car celui-ci croit avoir gagné un million à la loterie.

Est-ce que ça fait envie ?

Au risque de passer pour un dangereux centriste, Alexander Payne est l’assurance d’un film de qualité. Avec lui, on sait que l’on aura pas le film le plus innovant ou risqué du monde, mais les dialogues, les acteurs seront bons, et l’on sait que l’on sera ému.

Donc pourquoi se priver de son nouveau film ?

Durée : 01h55

Note IMDB : 7,9 / 10 (39 297 votes) (metascore 86/100)

Note Rotten Tomatoes : 92% de tomates fraîches (note moyenne 8 / 10)

La citation qui en dit beaucoup

I suggest Nebraska feels like a film about the state of America. “Yes. You could say that, yes indeed,” Payne agrees. “And especially informed as it is by the economic troubles of the past few years, and the fact that it’s in black-and-whiter. The time in which we were shooting it contributes to a certain Depression-era sense of film.”

Tiré d’un portrait d’Alexander Payne pour le Telegraph 

A conseiller aux fans de Bright Eyes

Le capital risque

47 Ronin – Carl Erik Rinsch

Keanu Reeves mène des ronins contre des femmes dragons.

Est-ce que ça fait envie ?

En voilà un beau film maudit. Filmé en 2011, retourné par de multiples réalisateurs, monté par plusieurs équipes, le premier film du gendre de Ridley Scott n’est pas ce que l’on appelle un plan qui se déroule sans accroc. Parti pour être un film de samouraï assez traditionnel, le film semble au final plus proche des wu-xia pan fantastiques de Tsui Hark ou Ching Siu-Tung, mais avec plein d’argent pour faire de beaux effets spéciaux.

La bande-annonce donne à penser qu’au moins certaines images seront belles, mais le fait que le film soit unanimement détesté me rend curieux mais néanmoins circonspect.

Durée : 01h59

Note IMDB : 6,4 / 10 (42 131 votes) (metascore : 29/100)

Note Rotten Tomatoes : 12% de tomates fraîches (note moyenne 4,1 / 10)

La citation qui en dit beaucoup :

Several sources close to the project say the ambitious undertaking never found its footing. The story kept changing through rewrites and post-production, as the studio and first-time director Carl Rinsch couldn’t find a balance between the classic Eastern tale and the more Western touches like a CGI dragon and the addition of an American star, Keanu Reeves, to a mostly Japanese cast.

Toute l’histoire de la production du film à lire ici 

A conseiller à Jean-Pierre Papin

La crème de la crème – Kim Chapiron

Des étudiants en école de commerce décident de monter un service d’escort girl. Problème, le gouvernement socialisse n’aime pas les jeunes entrepreneurs.

Est-ce que ça fait envie ?

Kim Chapiron est un homme rempli de contradictions : réalisateur de courts-métrages rigolos comme Tarubi 1 & 2 (avec un Teki Latex qui aurait pu devenir l’homme le plus drôle du cinéma français), puis premier long métrage avec l’intrigant Sheitan, qui l’est surtout par le fait qu’il soit tout pourri. Ensuite, Dog pound film qui a plutôt bonne réputation si ce n’est qu’il est très inspiré, voire complètement pompé sur le Scum d’Alan Clarke.

La crème de la crème représente donc encore un autre changement de style, quelque part entre le jeune et joli de François Ozon et un thriller. Ca peut être bien, mais j’avoue être tellement loin de l’idéologie et des goûts musicaux des écoles de commerce, que je risque de ne pas éprouver la moindre sympathie pour les personnages, et ce dès le début. Ce qui peut poser problème.

Durée du film : 01h26

Pas encore de critique

La citation qui en dit beaucoup

Je n’aime pas l’idée selon laquelle le cinéma doit délivrer un message ou une morale. Il y avait juste une idée qu’on se répétait tout le temps avec Noé : on voulait faire un portrait de la génération Y, des digital natives, de cette génération YouPorn. Le film parle beaucoup de misère affective et sexuelle. C’est un sujet qui me touche, qui m’interroge et qui parle d’aujourd’hui. Dans les écoles de commerce, cette décadence et détresse sexuelle sont gravées dans l’inconscient collectif. Ça fait partie du fantasme de ces soirées, c’est un terreau. La réflexion qu’on s’est faite à la fin, c’est que la vraie transgression, aujourd’hui, c’est d’être amoureux.

Kim Chapiron, dans un entretien donné au Figaro étudiant (et oui)

A conseiller à tous les inscrits de ce merveilleux site qu’est seekingarrangement

Le Made in France

Salaud, on t’aime – Claude Lelouch

Johnny reçoit tous ses amis pour son anniversaire. Il est bien content, mais le film parle de la vie de l’amour, et des grandes émotions, ce qui implique qu’il va y avoir du rire et des larmes.

Est-ce que ça fait envie ?

Je connais mal le cinéma de Claude Lelouch. Mais pour avoir vu son dernier film en salle, je sais qu’on peut s’attendre à une expérience forte. Ces histoires-là était en effet un nanar de très haut niveau, quelque part autour de 3 ou 4 / 5 sur l’échelle de nanarland. Tout y était raté : les figurants, l’histoire ridicule, les plans incroyablement gênants (je tremble encore en pensant à la scène de la comédienne dans le train de la mort, et devant la chanson mettant en parallèle le gentil nazi et la résistance). Une des expériences cinéma les plus borderline de ma vie, d’autant plus forte qu’elle était inattendue.

Salaud, on t’aime promet beaucoup avec son infographie douteuse toute droit sortie d’un diaporama qui se transmettrait de mail en mail, un Johnny qui semble toujours aussi « bon » acteur, et un casting tout droit décongelé du début des années 80.

L’impatience est totale.

Durée : 02h04

La citation qui en dit beaucoup

L’hypothèse la plus probable serait de dire que Claude Lelouch c’est Jacques. Néanmoins l’œil du réalisateur se trouve peut-être à travers l’aigle qui protège le domaine acheté par le personnage principal. En effet, cet animal majestueux est omniprésent, il observe chaque détail. Métaphore, allégorie ou réincarnation le doute persiste.

Mais la véritable intelligence a été de revisiter la symphonie des quatre saisons de Vivaldi. En effet, c’est Francis Lai et Christian Gaubert qui s’y sont attaqués en transformant les mots en musique et en créant La symphonie du temps qui passe.

Extrait d’une critique ultra laudative tirée du site Aujourd’hui la Turquie (pourquoi pas ?)

Métaphore avec un aigle, Vivaldi avec arrangement et paroles de Francis Lai : je veux voir cela !

Cadeau bonus : une belle interview de Claude Lelouch : qui contient cette superbe phrase : Le jogging du bonheur, c’est les emmerdes.

A conseiller à ceux qui n’ont pas peur des grand huit émotionnels, parce qu’ils sont entiers quitte à paraître naïf.

Avis de mistral – Rose Bosch

Des adolescents passent leurs vacances chez un grand père qu’ils ne connaissent pas.

Est-ce que ça fait envie ?

Le film « ne passons pas à côté de l’essentiel » de la semaine. Tous les clichés du genre sont réunis : grand père de la campagne, jeunes citadins qui cherchent du réseau et parlent un langage que l’on ne comprend pas. Discours sur l’opposition vie rapide / vie lente. Opposition / réconciliation. Il y a même un enfant muet, pour gratter un peu plus d’émotion.

Et donc, dans le genre « famille de France », ça n’a pas l’air plus mal qu’un film de Jean-Loup Hubert, mais étant moi-même un bobo parisien accroc à youtube, je ne me sens absolument pas concerné.

A part ça, pas de nouvelles du film sur Raspoutine que Rose Bosch devait tourner ?

A ne pas conseiller aux nazis. Bah oui, c’est un film de la réalisatrice de la Rafle, ne l’oublions pas.

La fin de l’innocence

Clochette et la fée pirate – Peggy Holmes

Une fée lit un livre de théorie du genre, et décide de traîner avec des pirates gays. Heureusement Clochette et ses copines veilleuses sont là pour la ramener dans le droit chemin.

Est-ce que ça fait envie ?

Lorsque J.M. Barrie a écrit Peter Pan, avait-il pensé qu’un jour il y aurait des films avec des fées qui se réunissent dans des stades de foot ?

A force de faire des films de fées, je crois qu’à un moment, Disney a perdu son chemin. Et nous notre temps.

Durée :01h16

Note IMDB : 6,7 / 10 (1585 votes) (metascore 51 / 100)

Note Rotten Tomatoes : 63% de tomates fraîches (note moyenne : 5,4 / 10)

A conseiller aux très jeunes filles qui aiment les paillettes.

En bref :

Dancing in Jaffa – Hilla Medalia

Un documentaire sur le projet de faire danser de jeunes Palestiniens et de jeunes Israéliens.

Pelo Malo – Mariana Rondon

Un film du Vénézuela qui a trop lu la théorie des genres des gauchistes gays.

Eastern boys – Robin Campillo

Un thriller qui a l’air très étrange, mettant en scène un homme ayant recours à des male prostitutes de l’Est (d’où le titre), qui ne sont pas très gentils. Par le réalisateur du film Les revenants qui a fait la gloire des foire à 50 centimes de CDiscount avant d’inspirer la série qui s’est vendue dans le monde entier. Un perdant, en somme.

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