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Retro 2013 : le bon grain

dimanche 29 décembre 2013, par Kevo42

On continue avec les films allant de pas mal à carrément bien. Pas mal de bonnes choses, des histoires pas bêtes, de belles images, et encore, j’ai raté énormément de films prometteurs. Ce qui donne à penser que l’on ne peut tirer le bilan d’une année que plusieurs années plus tard, quand on a rattrapé son retard.

Pas mal :

Les films qui se laissent regarder tranquillement. Parfois très ambitieux, mais un peu ratés, parfois très simples mais bien exécutés, ce sont des films qui ne nous font pas perdre notre temps.

Cinéma américain plus ou moins indépendant

Gimme the loot - Adam Leon

Les 400 coups de deux graffeurs à la recherche de 500 $ pour réaliser un gros coup : taguer la pomme signalant les home runs d’une équipe de base ball. Avec sa narration assez détendue et sa lumière naturelle, le film fait penser à Kids, sans lasso et sans SIDA. Juste deux jeunes qui se la racontent, font des petites conneries, flirtent, et n’oublient pas d’acheter des fleurs à maman en rentrant.

Sympa.

Le monde de Charlie – Stephen Chbosky

Un film très bien fait mais pas très original, et puis franchement, les traumas des gens riches et cultivés qui souffrent de ne pas être appréciés par les membres de l’équipe de foot américain, ça va.

7 psychopathes – Martin McDonagh

Un film qui aurait pu être vraiment bon s’il avait cherché à raconter quelque chose au lieu de se regarder le nombril.

Critique complète à lire ici : http://kevo42.free.fr/?7-psychopath...

Polar / Action

Dead man down - Niels Arden Oplev

D’un côté il y a un polar assez classique, mais bien mené, avec une belle scène d’action finale, et des interprètes concernés. D’un autre côté, il y a l’étrangeté : Noomi Rapace qui joue une française, fille d’une Isabelle Huppert en rupture de ton assez importante (elle est un personnage de comédie au milieu d’un film très sérieux), qui écoute du Zaz pour calmer ses tourments. Ce qui est presque plus effrayant que la mafia albanaise, et en même temps explique peut-être pourquoi la Fouine a déclaré être fan d’Emportée par la nuit.

Thor : le monde des ténèbres – Alan Taylor

Après un premier film centré sur les intrigues de palais, les couleurs fluos et les paillettes, ce deuxième film assume pleinement le n’importe quoi impliqué par la mythologie Nordique revisitée par Marvel. On y croise des elfes noirs, de la matière transdimensionnelle, des vaisseaux spatiaux, des trolls, mais aussi Nathalie Portman qui ne passe pas à côté de l’essentiel, à savoir Chris Hemsworth torse nu.

Malheureusement, formellement, le film ne va pas aussi loin dans le délire qu’il le pourrait, en plus d’être narrativement pas follement ambitieux, tout de même.

Critique complète ici : http://kevo42.free.fr/?Thor-le-mond...

Dessin animé

Les Croods – Chris Sanders, Kirk DeMicco.

Petite comédie préhistorique dans la lignée de l’âge de Glace, mais avec deux gros atouts : Nicolas Cage et des créatures complètement débiles. Du coup, ça se regarde.

Mais si il y avait aussi des films français regardables !

L’écume des jours – Michel Gondry

L’adaptation de Boris Vian par Gondry s’est vue recouverte de crachats de toute part, mais le film n’est pas si mauvais. Vu directement après Iron Man 3, il en devenait même carrément bon. S’il tombe dans l’excès de carton, de danse de mauvais goût, et si la souris est complètement ratée, il reste un film qui colle bien à l’esprit du roman, surtout dans son côté antisocial. Dommage que la partie romantique ne soit pas aussi forte. La fin est quand même à conseiller à ceux qui ont adoré jouer à Limbo.

L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet – Jean-Pierre Jeunet

Le nouveau film de Jeunet a pris une grosse veste au box-office au box-office sans que je puisse dire si cela est justifié. D’un côté, j’ai trouvé le film bien réalisé si on met de côté la question de la palette chromatique, avec une 3d convaincante, et une tonalité surprenante. D’un autre côté, justement, réaliser un film pour enfant dépressif, hanté par la mort et la culpabilité, dans une Amérique de carte postale peuplée de losers, ce n’est pas très vendeur.

En plus, il faut avouer que tout ceci est un peu ennuyeux.

Il n’y a pas que la France et les Etats-Unis dans la vie

Oh boy – Jan Ole Gerster

24 h dans la vie d’un jeune homme qui passe à côté de la sienne. De bons moments dans ce film qui se regarde sans déplaisir, mais reste relativement anecdotique. Sur un sujet proche, Frances Ha va beaucoup plus loin et touche bien plus.

Le médecin de famille – Lucia Puenzo

Une famille d’aubergiste argentine se lie d’amitié avec un médecin allemand qui fait des recherches sur les hormones de croissance. Derrière la figure de Mengele, interprétée de manière assez impressionnante, on voit toute cette société de nazis en exils en Amérique du Sud, qui avait ses écoles, et continuait à assumer son idéologie sans trop se cacher. Le film est du coup assez dense : entre la question de la relation / amitié que l’on peut avoir sans le savoir avec un monstre, la relation maître / disciple avec la jeune adolescente, le contexte social, il y a de quoi faire.

Le film est beau visuellement, mais aussi assez austère, ce qui en fait un bon film, mais bizarrement pas pour autant un film qu’on aurait particulièrement envie de recommander à tout le monde.

Bien comme il faut :

On monte le niveau avec ces films qui m’ont vu sortir de la salle pleinement satisfaits.

I love America

Django unchained – Quentin Tarantino

J’ai vécu une séance mitigée de ce film, ayant l’impression de voir Tarantino faire exactement ce qu’il sait faire, sans surprendre. Et puis juste après j’ai vu Moëbius, et j’ai révisé à la hausse ce qui est quand même un film très solide.

Happiness therapy – David O. Russell

Avec le monde de Charlie, l’autre feel-good movie indé bizarre de cette année. Ce qui fait la supériorité de ce film : la tristesse de Bradley Cooper, le rythme du film, et surtout Jennifer Lawrence, LA femme de 2013.

Capitaine Philips – Paul Greengrass

Le récit sec d’une prise d’otages. Greengrass évite le pathos jusqu’à la dernière scène, d’une grosse intensité. Un film très cohérent dans la filmographie de Paul Greengrass, l’homme qui aime les jours où tout a basculé.

France, soit fière de toi !

Mariage à Mendoza – Edouard Deluc

Un road-movie très bien construit entre humour et émotion, où la relation entre les deux personnages évolue d’une manière très naturelle. Un film d’amour fraternel avec deux révélations : Philippe Rebot, impeccable en clown à l’âme pleine de cicatrices, et Paloma Contreras qui est tout simplement charmante.

L’inconnu du lac - Alain Guiraudie

La langueur, la solitude, et beaucoup de bites. L’inconnu du lac est un film, qui contrairement à une histoire d’amour ne tourne pas autour de son sujet. Malheureusement, si le début est vraiment hypnotique, le film tourne assez vite en rond, sans être vraiment relancé par une semi-intrigue policière pas très convaincante.

Quand même bien mieux que ce que j’espérais.

La vie d’Adèle – chapitres 1 & 2 - Abdellatif Kechiche

Je ne sais pas s’il faut mettre ce film dans les films de l’année ou juste dans les bons films. Pour moi, la vie d’Adèle est au film d’auteur ce que Man of steel est au film d’action : un trop plein assez fascinant. Vous aimez la vie quotidienne ? Kechiche vous offre une demi-heure de scène de repas, cuisson des pâtes incluse. Vous aimez les disputes ? Voyez Léa Seydoux partir en live, et non pas une mais deux scènes de tentative de réconciliation qui échouent. Vous aimez les cours de français ? Non ? Et bien vous aurez quand même des interprétations de Marivaux, et une vision très personnelle de Sartre. Dans ce trop plein de tout, la fameuse scène de sexe n’est qu’une scène parmi d’autres (mais une belle scène quand même). La structure en pâtit, le film perdant l’aspect dramatique et militant de la bande-dessinée. En contrepartie, le film impressionne en filmant une histoire d’amour dans tous ses détails, du premier regard à la chute, avec une intensité folle.

Que l’on aime ou pas, le film n’est pas anodin du tout.

9 mois ferme – Albert Dupontel

Dans une année marquée par l’échec de la comédie française en générale, en manque d’humour et d’idée, le succès de 9 mois ferme a fait du bien. Film le plus sage mais aussi le plus rigoureux de Dupontel, 9 mois ferme est un film pas bête avec quelques scènes vraiment hilarantes. Et je dis ça alors que, contrairement à beaucoup de monde, j’ai détesté le rôle de Nicolas Marié en avocat bègue.

L’année de la science fiction, de la fantasy et des adaptations de comics

Oblivion - Joseph Kosinski

A la première vision un film patchwork, mais pas désagréable. En le revoyant, on oublie les clichés pour se concentrer sur une histoire de S.F. pas plus bête qu’une autre.

Critique complète à lire ici : http://kevo42.free.fr/?Oblivion-Jos...

Star Trek - Into Darkness – J.J. Abrahams

J.J. Abrahms sait ce qu’il fait. Grâce à son artifice de paradoxe temporel, il réalise le premier remake conscient d’en être un. Génie ultime : comme son film est malgré tout loin d’être inoubliable, il pourra encore le refaire dans vingt ans.

Critique complète ici : http://kevo42.free.fr/?Star-Trek-in...

Wolverine – le combat de l’immortel – James Mangold

Ce nouveau Wolverine relève le niveau après un premier épisode complètement raté. L’histoire est bien construite et pas bête, Lady Mariko a la classe. Le film manque d’ampleur pour être vraiment parfait, mais ce n’est pas du tout raté et on s’en contentera pour cette fois.

J’aurais quand même été curieux de voir ce que prévoyait Aronofsky.

Le Hobbit : la désolation de Smaug – Peter Jackson

D’un côté Peter Jackson sait raconter son histoire, et réalise des scènes d’action dont lui seul a le secret. D’un autre côté, l’aspect fan-fiction est un peu trop développé, ce qui fait qu’à plusieurs instants on a envie de dire : « mais je m’en fiche des elfes qui draguent des nains, et du nécromancien ! Retourne à l’histoire ! »

Critique complète ici : http://kevo42.free.fr/?Le-Hobbit-la...

L’humour gras qui fait bien rigoler

Les flingueuses – Paul Feig

Comme Bridesmaid, le film peut diviser. On se trouve dans une telle vulgarité, un tel WTF sans honte (à voir : l’horrible scène de la paille), qu’on peut soit être compressé de rire tout du long, soit être atterré.

Personnellement, je suis très client.

C’est la fin – Seth Rogen, Evan Goldberg

Un film qui n’est certainement pas aussi ambitieux que la vie d’Adèle, partie 12 et 42, mais qui possède quelque chose que la palme d’or n’a pas : la connerie.

Film de potes au budget illimité, construit de manière assez aléatoire, c’est la fin pourrait être un film sur la capacité de garder une amitié quand l’autre est devenu célèbre et pas soi.

Il est surtout l’occasion de tout oser pour peu que cela fasse un bon gag : du déjà culte « I jeez on you James Franco » de Danny McBride aux déboires démoniaques de Jonah Hill, le film alterne le lamentable, le culte, et le lamentablement culte de manière frénétique.

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