De quoi est-ce que ça parle ?
Dans une ville indéterminée, peut-être Saint-Etienne, une foule bigarrée est réunie pour participer à un marathon de danse. Comme dans on achève bien les chevaux, il y a beaucoup de chômeurs, mais aussi une bûcheronne, un tuyauteur, entre autres. Ils vont danser pendant 48 heures, avec 10 minute de pause toutes les deux heures, une demi-heure pour les repas. 48 heures de disco, de rock acrobatique, et de souffrance les attend.
Pourquoi je devrais passer un quart d’heure à regarder ça ?
Si On achève bien les chevaux symbolisait l’Amérique des années 30, où les pauvres étaient donnés en divertissement aux riches, contraints et forcés de se plier à la volonté inhumaine des puissants pour gagner leur pain, Overdanse marque le tournant symbolique qu’une telle épreuve peut avoir dans les années 80. Nous sommes déjà en crise, certes, mais tout n’est pas désespéré. La prime mettrait du beurre dans les épinards, mais on attend pas après. Même les chômeurs mettent en avant le fun, l’envie de participer, de se confronter à l’effort, comme face à un marathon.
Visuellement, ce reportage nous offre une belle brochette de gagnants années 80, prototypes de candidats de télé-réalité, si la télé-réalité n’imposait pas ses critères. Des gens normaux, un peu ridicules, mais touchants. Bon, certains sont quand même bien gratinés, tel ce fan de l’AS Saint-Etienne voulant reprendre la danse alors que sa femme a été évacuée en civière.
Sociologiquement, c’est un nouvel aperçu de cette France un peu triste des boîtes de nuit les moins classes des villes de grande solitude après le classique un samedi soir en Province
Enfin, il y a même un méchant que vous adorerez détester : un animateur à moustache, qui lance des défis absurdes aux candidats, pour finir par une sentence de fin qui sent la bêtise à dix-mille kilomètres.
Un seul regret : en quatorze minutes, on ne fait qu’effleurer le sujet. On aurait aimé moins de danse et plus d’interview des danseurs. Car au fond, c’est la motivation derrière un tel acte qui intéresse, plus que du mauvais disco. Nous reste une ébauche de ce qui aurait pu être, un témoignage qui a déjà une belle valeur.
Je remercie le forum de Chez les Girondins.com pour cette belle découverte.