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Mammuth - Kervern et Delépine - 2010

lundi 17 janvier 2011, par Kevo42

Après Aaltra, Avida et Louise Michel, quatrième film du duo fou du Groland, avec de la star de la vraie : Gérard Depardieu, dans toute sa splendeur (ou tout son surpoids, c’est selon)

Affiche :

Bande-annonce :


MAMMUTH - BANDE-ANNONCE HD - Gérard Depardieu...
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L’histoire :

Serge Pilardosse (Depardieu), part enfin à la retraite. Il est temps, parce que sa femme (Yolande Moreau), en a marre de son boulot de merde au super-U du coin, et il va falloir que l’argent vienne vite. Problème, Mammuth (son surnom, en référence à sa moto), n’a pas tous ses papiers en règle, et va devoir partir à la chasse aux bulletins de salaire pour se faire payer. L’occasion de faire le point sur sa vie, et de faire la paix avec son passé.

Mon avis

Au bout de 4 films, on commence à comprendre comment fonctionnent les films de Kervern et Delépine. Le plus souvent ce sont des road-movies, ancrés dans une réalité sociale glauque, filmée de manière un peu expérimentale (plans longs, noir & blanc ou comme ici filmé avec du gros grain), prétextes à de nombreux segments qui sont prétextes à caser des guest-stars prestigieuses et amies (Poelvoorde, ou Siné en clients réguliers, notmament).

Mammuth ne déroge pas à la règle. La quête initiatique de Depardieu, en homme perdu, cheveux gras, est l’occasion de présenter des situations fortes, parfois très drôles (le pot de départ en retraite, aussi réaliste que glauque), parfois moins. Dans cette catégorie, on trouve malheureusement toute la seconde moitié du film, consacrée aux rapports ambigus entre le héros et sa nièce artiste retardée mentale (Miss Ming, moins convaincante que dans Louise Michel), qui donne lieu à plein de poésie glauque (mais pas glauque drôle, glauque malsaine) et franchement gênante.

Sur le fond, le film est loin d’être inintéressant. On pense notamment au Wrestler d’Aronofsky (les cheveux de Depardieu, la façon de filmer), mais thématiquement les deux films sont aussi proches qu’ils ne diffèrent.

Proches car on parle de deux hommes rongés par le regret (Depardieu porte le deuil de sa première compagne, tuée dans un accident qu’il a causé), et en quête de rédemption.

Mais lointain car chez Aronofsky, on ne peut racheter ses péchés que par la souffrance, le travail, et la quête de la perfection (thèmes qu’on retrouve aussi dans son nouveau film, the black swan). Delépine et Kervern ont une approche beaucoup plus anarchiste de la chose. Rien ne sert de ruminer le passé, il faut prendre le plaisir là où on peut, détendu du gland, et accepter ce qu’on est (pas grand chose, en fait),et aimer ceux qui nous aiment (même si c’est pas grand monde).

Formellement, on pense pas mal au brown bunny de Vincent Gallo, en plus moche. Le film est pas franchement rythmé, ce qui fait qu’on est content d’arriver au bout, malgré que le film dure moins d’une heure trente.

Ce qui fait que bien qu’intéressant, c’est à mon goût moins réussi qu’Aaltra et Louise Michel, qui étaient à la fois plus drôle et plus cohérents dans leurs scénarios.

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