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Les chemins de la liberté

vendredi 4 février 2011, par Kevo42

Pas de film en 7 ans pour Peter Weir, et retour avec un budget relativement modeste (22 millions de dollars) : ces chemins de la liberté sont-ils ceux du bonheur cinématographique ?

L’histoire :

Un jeune officier polonais est injustement déporté dans un goulag, dénoncé par sa femme, torturée pour l’occasion. Nous sommes en 1942, c’est la guerre. Pas glop, pas glop, donc.

Confronté à des conditions de vies inhumaines, notre héros n’a pas d’autre choix : il faut s’évader. Une équipe est vite constituée, mais comment s’enfuir, quand le pays tout entier est une prison ?


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Mon avis :

Mille kilomètres à pied, ça use, ça use ! Les chemins de la liberté est une histoire extrêmement physique, une expérience assez intense, même pour le spectateur.

Le parti-pris de Peter Weir est anti-hollywoodien au possible. Le mot d’ordre de ce film est : non au pathos ! Pas (ou peu) de confessions de personnages accompagnés de violons, pas de tueur qui cache un grand coeur, juste des mecs qui marchent et qui souffrent.

Pas besoin d’en rajouter en effet : les difficultés rencontrées (la faim, le froid, les moustiques, la chaleur, et la peur à chaque rencontre) sont telles qu’on est forcément impressionné par ce périple. Surtout, Weir joue sur deux tableaux pour rendre sensible l’aspect impossible de cette marche de l’extrême :

1 : Contrairement à beaucoup de films où les héros survivent aux pires choses sans égratignures, les protagonistes des chemins de la liberté souffrent visiblement. Leur voyage s’inscrit à même la peau : brûlures, gerçures, cloques, traits creusés (Ed Harris est encore plus impressionnant que d’habitude), peau tatouée (Colin Farrell, très bon) : la vie et ses épreuves laissent des traces.

2 : Peter Weir a toujours été un cinéaste de la nature toute puissante (on se souvient notamment de picnic à Hanging Rock, et ses rochers "engloutissant" les pauvres petites filles). Ici, il s’en donne à cœur joie. Les paysages sont aussi beaux qu’inquiétants. Si la nature est indifférente à la souffrance des hommes, cela ne se fait pas dans le même registre que chez Terrence Malick. Chez Malick, il y a de la vie partout, et chaque existence est de la même valeur. Un soldat qui meurt, un papillon qui vole, tout pareil. Mais Weir est un cinéaste minéral, un cinéaste de la nature hostile car figée. Il n’y a rien à vrai dire qui face obstacle aux héros, mais ce rien est la pire chose. Il suffit de voir les gens marcher dans le désert, seulement accompagnés du bruit de leurs pas, pour comprendre à quel point leur existence est fragile, et tacitement remise en question.

Bref, les chemins de l’évasion est un de ces films où on se dit : décidément, le cinéma n’est pas encore mort ! 2h15 d’aventure, un peu gâchés par une fin pourrave (en décalage complet avec le film) : on s’en fout, on la sautera au moment de le voir en blu-ray !

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