Le fantabuleux blog de Kevo42

Les césars 2013

vendredi 22 février 2013, par Kevo42

Je voulais faire du liveblogging des Césars, et après, je me suis dit, non je ne le ferai pas.

Mais au final, je le fais.

Révélation féminine

On a appris qu’il existe quelqu’un qui s’appelle India Hair. Rien que pour ça, la soirée est réussie.

Izia, césar de la meilleure fille de. On sait enfin ce qu’était le blanc sur son visage sur l’affiche. Déjà 2 victoires de la musique et un césar. Cette femme est importante.

Meilleur premier film :

Louise Wimmer. Je l’ai pas vu donc pas de blagues. Par contre, le réalisateur s’est fait reprendre de volée par De Caunes car trop long.

Toujours compliqué parce que d’un côté, c’est une cérémonie de remise de prix, d’un autre côté, personne ne veut voir ceux qui reçoivent des prix.

Interlude :

Un bon taquet à Maraval au passage : qui a mis autant d’argent dans cette merde ? ah mince, c’est moi.

Second rôle masculin

Isabelle Carré rend hommage à Jean Carmet. Classe. La robe à épaulette : classe aussi.

Guillaume de Tonquedec césar du meilleur second rôle masculin. Fun fact : les auteurs du prénom sont aussi les auteurs de l’infâme scénario des prodigies, l’adaptation moisie de la nuit des enfants rois. Comme quoi, on peut être plus à l’aise avec Patrick Bruel qu’avec la S.F. Comme un symbole du cinéma français.

Tonquedec avait hyper bien préparé son speech. De Caunes a eu le temps de rien dire, alors même qu’il a doublé Lucky Luke.

Interlude :

Jamel Debbouze président des Césars, sketch de Manu Payet : on sait honorer le cinéma sur Canal. OK.

Meilleur film d’animation :

Bizarrement, la catégorie mélange courts-métrages et longs-métrages.

Content pour Ernest et Célestine. Non seulement Aubier et Patar sont des dieux, mais en plus Benjamin Renner est un mec trop sympa.

Je vous invite à aller voir le blog consacré à la création du film : http://reineke.canalblog.com/ qui est exceptionnel.

De Caunes confirme qu’il est un gros connard en interrompant Aubier ou Patar, je sais pas trop.

César du meilleur scénario adapté :

Je crois que la division scénario adapté, scénario original vient des oscars. Vu qu’un film sur deux est adapté d’un truc, même les films qu’on savait pas que c’était adapté (genre dans la maison ?), je ne sais pas si la distinction est pertinente en France.

Sinon, premier césar de la soirée pour Jacques Audiard. Sachant que le vrai enjeu de la soirée est : est que Haneke va empêcher Audiard de gagner, ce qui est normalement le cas ?

César de la meilleure Marina Fois :

Marina Fois. La classe. Par contre, c’est quoi cette coupe de cheveux ? C’était pas censé être une perruque pour Boule & Bill ?

César de la révélation masculine :

Mathias Schoenharts meilleur espoir masculin. Sachant qu’il était déjà énorme dans Bullhead. Mais on peut être meilleur espoir plusieurs années de suite. C’est comme l’équipe de France espoir. Seule différence : les acteurs ont le droit d’aller en boîte avant la remise des prix.

2ème césars pour Audiard.

Lors de la présentation, Laurent Weil avait parlé de Michael Heineke, troublant mélange de Haneke et Heineken. Peut-être déjà le signe de la défaite annoncée.

Le réalisateur des Kaïras remet aussi le César de la meilleure photo  : la fête du cinéma continue.

Bizarrement, pas de chef op pour remettre un césar de la photo. Peut-être ces gens ne savent pas parler.

César de la meilleure photo pour un film de Benoît Jacquot. La misère.

Les acteurs des Kaïras prouvent qu’ils peuvent parler normalement, en dehors des clichés. En fait, c’est bien.

César pour le son de Cloclo. Ca va être plus dur pour la musique.

De manière intéressante, c’est sur ce César que vient le premier incident. Comme leur discours dure trop longtemps, De Caunes fait le pitre sur sa trottinette. Quand ils commencent à parler revendication des intermittents, sur les délocalisations des tournages en Belgique, Jamel Debbouze fait sonner le téléphone rouge du président pour que ça s’arrête. D’un côté, ok, c’est vrai que c’est aussi fun que les SDF dans le RER, d’un autre côté, à quoi sert de faire des remises de prix si les gens n’ont pas le droit de parler ? Et encore d’un autre côté, si les gars ont des revendications à faire passer, pourquoi commencer par remercier la grand-mère et les neveux ? Ils savent bien qu’ils vont être interrompus ?

Tout cela me dépasse.

César de la meilleure Olga Kurylenko pour Olga Kurylenko. Je suis trop fier que la France soit un tel pays de métissage et d’accueil des étrangers.

Maintenant, quand je regarderai Centurion, je dirai : en fait elle est française !

César du meilleur film étranger pour Argo  : j’ai dit tout ce que j’avais à dire sur ce film dans cette excellente critique que je vous invite à lire, relire, imprimer et encadrer au-dessus de votre lit..

Interlude :

Il y a plein de réflexions sur l’actualité : Findus, Omar, le mariage gay, l’adoption, Gérard Depardieu. Je pense que c’est la marque des gars de Sofilms, s’ils font encore des textes cette année. Et je suppose que c’est pas pire qu’autre chose, mais je sais pas si c’est mieux.

A noter que les choeurs de l’armée Russe ont chanté la Marseillaise en intro de la meilleure musique originale, et quelqu’un a crié quelque chose, mais on ne sait pas ce qu’il a dit.

Victoire pour Alexandre Desplay : en même temps, il a composé toutes les musiques de tous les films cette année, donc c’est un peu normal.

Audiard 3 : Haneke : 0.

César du meilleur scénario :

Laurent Laffite est décidément drôle. Et pourtant, je l’ai tellement détesté dans les petits mouchoirs que ça me fait mal de l’avouer.

Haneke meilleur scénario original. Canal décide de saluer cela avec la musique d’Inception, ce qui est une drôle de chose, car quand on y pense, Inception c’est un film sur quelqu’un qui est hanté par son passé traumatique, alors qu’Amour est un film sur quelqu’un qui ne peut plus se souvenir de rien, même des belles choses.

Audiard : 3, Haneke : 1

Hommage aux morts :

Aucune mention de la mort de Matt Hannon, l’immortel acteur principal de Samouraï Cop. C’est un scandale.

Scandale aussi : Chris Marker n’a pas le droit à un hommage vidéo, mais Claude Pinoteau si. Pendant ce temps, Leos Carax n’a toujours rien gagné. Pas que j’ai aimé Holy Motors, mais je peux entendre d’ici certains grincer des dents.

Interlude :

De Caunes fait une blague sur la tribune de Maraval, rappelle que Kassovitz encule le cinéma français, et fait le lien avec Brigitte Bardot disant qu’elle en a "plein le cul", rajoutant que c’est pas un scoop. Classe.

Meilleur second rôle féminin :

Valérie Benguigi pour le prénom, et pas Edith Scob dans Holy Motors. On aurait pu avoir des césars pour l’actrice des yeux sans visage et d’Hiroshima mon amour le même soir, et ça aurait été classe. Mais le cinéma français n’est pas nécessairement classe.

Classe toujours : la cérémonie se transforme en remake de Next. C’est un juste retour des choses : la Star academy et la nouvelle star sont passées sur la TNT, donc c’est bien que la regrettée émission de NRJ12 arrive sur Canal.

Meilleur film documentaire

Introduit par une blague sur José Garcia. No comprendo.

Victoire des invisibles de Lifshitz. Je me souviens que j’avais dit que ça avait l’air pas mal dans les sorties cinéma. Discours classe de Lifshitz.

Interlude : Star Wars version Haneke

C’est assez drôle, mais c’est comme le Jésus uncrossed, pas très imaginatif. Juste un cross-over entre Amour et Star wars. Et c’est dommage parce que, quand on y pense, ce serait vraiment une bonne idée. Peut-être les duels au sabre seraient assez lents (comme dans la première trilogie), mais ils se termineraient par de belles gorgées de sang, suivies par vingt-minute de plan fixe sur des jedis se demandant ce qu’ils ont fait, et s’il fallait le faire, avant de se rendre compte que tout cela n’a aucune importance, et qu’il faut avant tout réussir à faire disparaître le corps.

César du meilleur décor :

Audrey Lamy chante les décors sur l’air du Titanic. Ok.

Amour nommé comme meilleur décor ? Vrai que reproduire un appartement bourgeois parisien, ça doit être trop dur à faire.

César pour les adieux à la reine : j’ai un ami qui m’a dit qu’on voyait encore les plots de béton en arrière plan des décors du film, quand les scènes se passent dans la rue. Faut croire que ça n’empêche pas d’avoir un césar.

César du meilleur montage :

Juliette Welfling pour De rouille et d’os. Dans le doute, toujours voter pour le film de Jacques Audiard.

Audiard 4, Haneke 1.

A noter que Juliette Welfling est responsable du montage cut assez dégueu de Hunger Games. Je me doute bien qu’il s’agit là d’une demande du réalisateur, mais il n’empêche.

César d’honneur pour Kevin Costner

Hazanavicius dit que Kevin Costner a la classe. Et il s’y connaît en mecs qui ont la classe. Magnifique hommage à l’acteur de Waterworld, Bodyguard et Postman (qu’il a aussi réalisé). Avec la musique des incorruptibles, qui est la méga classe. Y a même un hommage à destination : graceland. C’est carrément bis.

Déception par contre : Kevin Costner a un moins beau décolleté que Kate Winslet l’année dernière.

Réflexion de grande profondeur

Je profite du discours de Kevin Costner pour faire un bilan intermédiaire. La plupart des nominations ont été réparties entre De rouille et d’os, Holy motors, Camille Redouble, et Amour, qui ont été présentés à Cannes. Les adieux à la Reine est l’exception qui confirme la règle, car le film était à Berlin.

On peut se moquer des Oscars qui ne récompensent que des films qui sortent entre novembre et décembre, mais le cinéma français n’existe que pendant deux semaines et n’est pas composé de plus de dix films.

Pendant que j’écris, François Damiens se lance dans une hilarante parodie de présentations de prix sur les costumes. Par contre, pas classe : la copie du sketch de Will Ferrell et Kristen Wiig aux Golden Globes. Bon, par contre, c’était bien, mais un peu long.

César du meilleur costume :

Les Adieux à la reine. Dans le doute, toujours donner le césar du meilleur costume au film qui se passe au XVIIIème siècle.

Meilleur film de court-métrage

Un court avec des Tchétchènes.

Dans le discours de remerciement, le co-producteur belge explique qu’il est Français mais ne s’est pas installé en Belgique pour la fiscalité. L’exil Belge : peut-être le running-gag le plus drôle de la soirée.

Metteur en scène :

Charlotte Gainsbourg (césar de la meilleure jupe courte et de la meilleure chemise ouverte) pleure en évoquant Claude Miller. C’est bien légitime.

Michael Haneke gagne le prix. Prends ça, Jacques Audiard !

Audiard : 4, Haneke : 2, mais le réalisateur, ça compte beaucoup.

L’autre gag de la soirée : Carax est le plus applaudi dans la salle lorsque les nominations sont données, mais il ne gagne rien. Il avait qu’à faire des films qu’on comprend, et où y a pas de Gérard Manset, pour commencer.

Meilleure actrice :

Petit gag sur le noir qui copie avec Omar. Vraiment une belle soirée de lutte contre les préjugés.

Victoire d’Emmanuelle Riva.

Audiard n’y arrive plus. Sûrement la combinaison du problème Dark Knight Rises et de la musique de Katy Perry ont fait perdre Cotillard.

Bon, mais ça fait plaisir pour Emmanuelle Riva.

En plus, elle est la seule à être capable de prononcer correctement le nom et le prénom de Haneke, et elle cite du Kleist.

Meilleur acteur :

Jean-Louis Trintignant.

Audiard : 4, Haneke : 4

Gros bide, de la tentative d’appel sur scène. Il ne se passe rien, en plan fixe. Peut-être le meilleur hommage à Haneke qui puisse être fait.

Trintignant ne dit pas grand chose. C’est toujours pareil quand on appelle les personnes âgées. On les aime, mais on ne sait pas toujours quoi dire. (:limite :).

Meilleur film

Comme dans les meilleurs westerns, Audiard et Haneke sont à égalité. Peut-être que Benoît Jacquot va gagner et mettre tout le monde d’accord. Ce serait HORRIBLE.

Mais bon, évidemment, c’est Haneke qui gagne.

Victoire au finish de l’Autriche donc. Par contre, question importante : Amour est le film qui a gagné le plus de Césars, mais va être présenté comme film Autrichien aux Oscars. Bon, alors, en fait, c’est Français ou Autrichien ?

Pour l’anecdote, Haneke, pour sa première palme d’or, s’était dit honoré pour ce prix si prestichieux. Je pense qu’avoir gagné les Césars est aussi très prestichieux.

Sinon, pour le bilan, c’était un peu bizarre, parce que les remises de prix étaient beaucoup assurées par des acteurs genre mixité sociale et de couleur, genre le cinéma français est trop open, et Jamel est président car il est trop bien. Sauf qu’au final, c’est le film de vieux bourgeois avec de la musique classique et Emmanuelle Riva qui cite du Kleist qui a gagné. Je pense pas qu’il y ait une morale là-dedans, mais ça donne à réfléchir (ou pas).

Autre bilan : globalement, les blagues de présentation étaient pas mal, mais y a pas eu de méga-truc fou comme l’année dernière avec le césar du meilleur français dans une actrice américaine, le discours de Gondry ou la chute de Kad Merad.

Enfin, ce serait bien de faire répéter tous les nommés en avance, pour s’assurer qu’ils aient des discours courts et calibrés, plutôt que de les couper sur scène, parce que c’est la non-classe absolue. Vraiment. Les mecs des Kaïras qui font de la trottinette pendant la revendication sur les co-productions, ou Jamel qui s’assoit pendant le discours de la productrice d’Amour, c’est minable. Ces choses-là se préparent en amont.

Dernière chose : Noémie Lvovsky, qui est mon amour honteux et secret depuis sa prestation dans les beaux gosses, n’a rien gagné. C’est déplorable. Carax n’a rien gagné non plus, et même si bon, je vais pas pleurer, et c’est déjà bien qu’il ait été cité, c’est un peu étonnant quand même, quand, dans le même temps, les adieux à la reine ont eu trois césars.

Voilà, bonne soirée. Je complèterai cet article avec les vidéos quand elles auront été mises sur youtube ou dailymotion.

Merci aux gens qui ont suivi en direct. J’espère que cet article vous aura aidé à supporter le pudding.

2 Messages de forum

  • Les césars 2013 23 février 2013 22:17, par spread-is-wing

    Se farder une soirée complète des Césars !!
    Je ne l’ai jamais fait, et je pense que je ne le ferai jamais, et je pense qu’il faut du courage pour le faire.
    Quand j’ai appris que Camille Redouble repartait les mains vides j’aurai bien repris 3 fois des pattes si ça avait été à midi.
    D’ailleurs c’est en regardant ce film que j’ai compris que Jean Pierre Léaud pouvait jouer mal.
    Mais bon chacun ses opinions.

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