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La guerre est déclarée - Valérie Donzelli - 2011

dimanche 4 septembre 2011, par Kevo42

Roméo et Juliette sont jeunes, parisiens, un peu beaucoup bobos, sans que ce soit forcément une tare, et ont un enfant en bas âge atteint d’une tumeur au cerveau, et c’est dommage.

Bande-annonce :


2011 - [bande-annonce] La Guerre est déclarée de... par festivalpariscinema

Mon avis :

Difficile de parler de ce film.

D’un côté, un accueil critique incroyablement favorable (14 journaux ont donné 5 étoile au film d’après allociné), et un public très réceptif (des gens en sortant qui disent : "un hymne à la vie", d’autres qui applaudissent). D’un autre côté, bon, je sais pas, faut pas déconner non plus.

Sortir du film nombriliste français parisien en proposant une histoire autobiographique de parisiens (qui ont un grand malheur), bon, ok. Disons que le film a un grand mérite, c’est de toujours chercher à avoir de l’énergie. Je pense que la référence de Donzelli sur ce film doit être les films de Danny Boyle, genre Slumdog Millionnaire, ou même 127 heures. Y a beaucoup de musique, plutôt pas mal d’ailleurs (Peter Von Poehl, Laurie Anderson, Jacqueline Taieb...), les acteurs ont un jeu très exalté, et on sent un désir de montrer le combat des parents pour ne pas se laisser submerger par le truc. L’aspect documentaire sur certains points peut aussi être intéressant.

Mais le film a aussi d’énormes défauts. Déjà, c’est d’une laideur infinie, en terme d’image. Et c’est vraiment dommage. Y a quelques plans qui pourraient être intéressants, mais tout est filmé avec une image vidéo-numérique à vomir, avec un grain énorme de chez énorme. On a souvent l’impression de mater une vhs bien abimée projetée sur un grand écran. C’est quand même con de faire un film basé sur l’énergie de la mise en scène et de faire un truc aussi moche à l’arrivée.

Ca rend d’autant plus triste quand on voit que le dernier Tom Tykwer, Drei, qui, sur un sujet pas vraiment proche, parle aussi de gens aisés et cultivés qui ont des problèmes, d’une manière incroyablement plus maîtrisée techniquement et même scénaristiquement, ne sort même pas en France.

Autre défaut : le film comporte les pires voix-off que j’ai jamais entendues dans un film. Non seulement elles disent ce qui se passe à l’image avec une obstination à faire pâlir les pires literal videos, mais en plus les gens qui la font ont la même intonation qu’un docu de l’après-midi pour la 5ème.

La volonté de briser les ambiances est une bonne idée, mais certains passages sont too much : y a une scène où ils chantent dans la voiture du Benjamin Biolay qui donne envie de se couper la main et de la manger tellement c’est nul. Du sous Christophe Honoré. Tous les personnages secondaires sont inutiles. Les acteurs sont pas toujours très bons non plus, voire même parfois franchement mauvais (l’acteur qui joue Roméo, notamment, mais aussi des scènes d’hystérie à côté de la plaque).

Enfin, le film se termine sur une élipse énormissime. Mais c’est vrai que c’était plus important de filmer des gens courir au ralenti sur la plage, ou des scènes de peinture d’appartement, elles aussi passionnantes.

Conclusion

Ne pas croire pour autant que la guerre est déclarée est un horrible film. Loin de là. Mais ça vaut pas non plus le méga enthousiasme (pour rester poli) qu’on voit partout. C’est juste un film français avec un sujet un peu plus intéressant que d’habitude, avec plus d’énergie aussi (même si au quinzième clip, j’avoue que j’en avais marre et aurais préféré un scénario un peu plus écrit), mais pleins de défauts dû certainement à un manque de moyen (pour la caméra), et à la jeunesse de la réalisatrice.

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