1 – Nicki Minaj – Anaconda
On commence évidemment par le shitstorm de la semaine.
Tout a commencé par la liste des nominations des MTV video awards, qui sont un peu l’équivalent des NRJ music awards, mais américains donc forcément plus sérieux. Dans la catégorie clip de l’année, on a :
Beyonce – 7 /11
Ed Sheeran – Thinking out loud
Taylor Swift ft. Kendrick Lamar – Bad Blood
Mark Ronson ft Bruno Mars – Uptown Funk
Kendrick Lamar – Alright
La grande absente de cette sélection est Nicki Minaj, dont le clip Anaconda n’est « que » nommé dans deux catégories : Best female video, best hip hop video. Conséquence : série de tweets rageurs :
« If I was a different « kind » of artist, Anaconda would be nominated for best choreo and vid of the year as well »
« Ellen did her own anaconda video and did the #choreo lol. Remember her doing that kick . Even mtv did a post on the choreo @MTV remember ?
« U couldn’t go on social media w/o seeing ppl doing the cover art, choreo, outfits for Halloween...an impact like that & no VOTY nomination ? »
« When the "other" girls drop a video that breaks records and impacts culture they get that nomination. »
« If your video celebrates women with very slim bodies, you will be nominated for vid of the year »
« Oh but trust me. I’ll be on that stage to collect my awards for vid of the year. Feeling Myself & Anaconda. »
Donc, si on résume : le clip d’Anaconda a été un gros événement lors de sa sortie : non seulement il a eu des chiffres records de vue, mais l’impact sur le public a été important. Donc pourquoi est-ce qu’il n’est pas nommé ?
Premier argument de Nicki Minaj : elle n’est pas blanche : je pense qu’elle vise Ed Sheeran dans son premier tweet : "If I was a different « kind » of artist …" puisqu’il est le seul de la liste à être nommé aussi en chorégraphie, si on met de côté Beyoncé, étant donné que personne n’a le droit d’attaquer Beyoncé, et ce d’autant plus que Nicki a fait un clip avec elle, « Feelin myself », qu’elle voulait voir nommé aussi.
Le deuxième argument de Nicki Minaj semble tourner au fait que son clip met en scène des femmes bien en chair en plus d’être noires. Il est exprimé dans deux tweets qui s’en prennent assez directement à Taylor Swift :
"when the « other » girls drop a video …." fait certainement référence au fait que Bad Blood est aussi un clip qui a battu des records lors de son lancement. De toute façon, le message ne peut faire référence qu’à elle et à Beyoncé, mais comme dit plus haut, on attaque pas Queen Bee.
"If your video celebrates women with very slim bodies" : bon, là, c’est clairement une attaque envers Taylor Swift, puisque son clip est rempli de mannequins blondes.
Et il n’est pas impossible que le dernier tweet lui soit aussi adressé quand elle dit qu’elle montera sur scène chercher ses prix, puisque ça peut faire référence à ce grand moment où Kanye West était monté sur scène pour dire à Taylor Swift que Beyoncé aurait dû gagner.
Maintenant, attention, car c’est là que les choses deviennent complexes : Taylor Swift, qui a lu les tweets de Nicki Minaj, répond :
« I’ve done nothing but love & support you. It’s unlike you to pit women against each other. Maybe one of the men took your slot. »
et
« If I win, please come up with me !! You’re invited to any stage I’m ever on. »
Nicki Minaj répond alors que ses tweets parlent en fait d’éthique dans le milieu musical :
« I’m not always confident. Just tired. Black women influence pop culture so much but are rarely rewarded for it. «
« Huh ? U must not be reading my tweets. Didn’t say a word about u. I love u just as much. But u should speak on this. @taylorswift13 »
« @taylorswift13 I’m still confused as to why u just tweeted me when I made it abundantly clear... »
« Nothing I said had to do with Taylor. So what jabs ? White media and their tactics. So sad. That’s what they want. »
Bon, de fait, je crois que Nicki Minaj n’a pas parlé de Bruno Mars, qui n’est pas une femme maigre, ni de Beyoncé qui est son amie, et elle aurait bon dos de dire qu’elle visait Kendrick Lamar, dont le clip en compétition illustre les meurtres de citoyens noirs par des policiers blancs.
Ceci dit, tout s’est très vite arrangé, puisque Taylor Swift a dit qu’elle n’avait pas compris ce que Nicki voulait dire, qu’elle s’excuse, et tout le monde s’aime : Taylor aime Nicki, Nicki aime Taylor, et c’est formidable.
Maintenant, pourquoi est-ce intéressant ?
1 - Au final pourquoi le clip d’Anaconda n’a pas été nommé ? Ce n’est certainement pas à cause d’un manque de qualités artistiques, car cela ne joue pas trop dans ces compétitions. On n’est pas sur Fantastic music videos .
- Est-ce par racisme ? Pas complètement sûr, puisque Kendrick Lamar et Beyoncé sont nommés. Ceci dit, il n’est pas impossible que Kendrick soit nommé pour la caution artistique et raciale.
D’ailleurs, petite parenthèse, même sa présence dans le clip de Taylor Swift sent la récupération : comment peut-on sortir « l’album de rap conscient de l’année » et être dans ce clip ? Cette question renvoie à deux questions d’égale importance : d’où vient la street credibility de Taylor Swift, alors qu’elle est tout autant une princesse disney que d’autres chanteuses ? Et pourquoi certains rappeurs, tel Dizzee Rascal paradant auprès de Shakira, sont prêts à vendre leur intégrité pour le succès, alors qu’ils sont déjà très connus pour leur propre travail ?
- Est-ce par pruderie ? Ce serait un peu malvenu étant donné que Miley Cirus présente l’émission cette année. Mais si c’était le cas, cela renforcerait l’argument de Nicki Minaj : on accepte certaines choses venant de blanches maigres et pas venant de noires aux grosses fesses (bon évidemment, Nicki Minaj n’est pas vraiment grosse, puisque ses fesses et seins sont plus ou moins artificiels.)
- Est-ce parce que MTV n’aime pas le twerk ? Pas sûr non plus puisque le clip de Beyoncé est nommé. Mais ceci dit, on tient là une piste : il n’est pas impossible que le jury de MTV ait décidé qu’une vidéo dans ce style suffirait et qu’à choisir, il vaudrait mieux celle avec des filles un peu plus habillées et qui ne font pas des trucs sales avec des bananes.
2 – L’argument du deux poids deux mesures : cette controverse vient après plusieurs précédents. On pense notamment au fait que la catégorie rap des grammy awards est souvent remportée par des blancs comme Eminem ou Macklemore. Résultat, il n’est pas étonnant que Nicki se soit attaquée à l’artiste qui présente le plus de traits communs avec elle : gros succès en terme de vue en plus d’être une artiste féminine, ce qui permet de dire : pourquoi elle et pas moi ? Toute la finesse de l’argument de Nicki Minaj est de dire : « je t’aime Taylor, tu mérites d’être nommée, mais dans ce cas, puisque je suis aussi puissante que toi, pourquoi ne le suis-je pas ? Parce que je suis noire ? ». Il ne faut jamais oublier que la tension raciale est extrêmement forte aux Etats-Unis en ce moment et que cela entre forcément dans le contexte, mais je pense que vous le savez pour peu que vous ne viviez pas dans une grotte.
3 – La réponse de Taylor Swift est intéressante : « pourquoi est-ce que tu t’attaques à moi et pas aux nominés masculins ? Il faut se soutenir entre femmes ! » Si en soi, c’est une réponse qui pourrait être valable, Taylor a été attaquée pour son côté Privilège de blanche. En gros, l’idée serait que Taylor Swift défendrait une vision universaliste du féminisme, alors qu’en fait elle défend uniquement un féminisme de blanche, avec des problématiques de blanche, et n’en a rien à faire des problèmes spécifiques aux minorités. Etre une femme blanche est plus compliqué qu’être un homme blanc mais plus facile qu’être une femme noire. Je vous invite à lire cet article qui va plus loin dans ce sens.
D’ailleurs ce qui a fait le sel de la controverse n’est pas tant l’échange de tweets entre Nicki Minaj et Taylor Swift, qui est un incendie très vite éteint du fait que tout le monde s’aime, mais les réactions que cet échange a suscité. Ce n’est pas tant le fait que Taylor Swift n’ait pas compris le point de vue de Nicki Minaj (bon en même temps, vu que celle-ci l’a plus ou moins expressément nommée au lieu de dire du mal de Mick Ronson qui a bâti toute sa carrière sur l’appropriation de la musique noire, ce n’est pas incompréhensible) que le fait que les médias prennent largement parti pour elle au lieu de pointer le fait qu’il y a possiblement une part de racisme (même inconscient) dans le fait que Nicki Minaj n’ait pas été nommée qui est une preuve flagrante du privilège des blancs.
En annexe, il semblerait que la mini-polémique française sur les propos de Lou Doillon concernant Nicki Minaj tombe dans ce registre, cf. ce post sur le blog de Nadège Abomangoli, vice-présidente du conseil départemental de Seine-Saint-Denis et, cet article en soutien de Lou Doillon :. Effectivement c’est compliqué : d’un côté, Anaconda est à peu près aussi féministe que la grosse bite à Dudule , d’un autre côté c’est une célébration du corps des femmes noires et c’est bien. Ce qui nous renvoie au fait qu’il n’est pas impossible que quitte à célébrer la féminité des femmes noires, MTV ait choisi le clip plus sage de Beyoncé, histoire de contenter tout le monde (bon, de fait, Lou Doillon n’aime pas Beyoncé non plus, mais elle joue très mal dans Blanche, alors quelle crédibilité peut-on accorder à son jugement artistique ?).
4 – Toute cette polémique nous a valu un superbe tweet de Katy Perry concernant l’hypocrisie de Taylor Swift : « Finding it ironic to parade the pit women against other women argument about as one unmeasurably capitalizes on the take down of a woman... » , qui a semé la confusion même chez les lecteurs anglosaxons. Je vous conseille de lire cet article pour y comprendre quelque chose. En gros, l’idée est que, comme Bad Blood est au départ une chanson anti Katy Perry, elle a beau jeu de vouloir faire jouer l’argument de la solidarité féminine quand elle même s’en prend à une pauvre chanteuse qui n’aime rien tant qu’à danser avec des requins en mousse.
5 - Malgré la justesse de ses arguments, on peut aussi considérer que Nicki Minaj est une rageuse.
Voilà, tout ceci est un peu confus, mais il était important que vous ayez le maximum d’informations au cas où l’on vous en parlerait à la machine à café.
2 – Clytem Scanning – I am gold
J’aime tout ce que fait cette chanteuse, que ce soit dans Shane Cough, Fatale, et Clytem Scanning, et je trouve extrêmement injuste qu’elle ne soit pas plus écoutée. Ses morceaux n’ont pas dépassé les mille écoutes sur spotify et ce n’est pas normal. Je compte sur vous pour corriger cela.
Et au passage, vous allez aussi m’écouter les morceaux de son nouveau projet Ma cerise sur soundcloud, parce que c’est très beau, et vous pouvez être sûr que je vous en reparlerai quand l’album sortira.
3 - Roni Size & Reprazent feat Bahamadia – New forms
Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. A cette époque, MTV était encore une chaîne musicale, on pouvait même y entendre des morceaux qui n’étaient pas complètement de l’ordre de la radio commerciale, et il n’y avait aucune polémique sur des meufs avec des grosses fesses. Je ne sais même pas si le mot bubblebutt existait déjà.
On pouvait notamment assez souvent voir le clip de Brown paper bag de Roni Size & Reprazent. Et oui, c’est difficile à imaginer maintenant, mais il fut un temps où écouter de la drum and bass n’était pas réservé à des blancs à dreadlocks perdus au milieu d’un festival.
Le morceau titre de l’album de Roni Size & Reprazent, New Forms, nous donnait à entendre le flow assez extraordinaire de Bahamadia, qui est une rappeuse qui s’est faite extrêmement discrète. Sur spotify, son dernier album remonte à 1996, mais une petite enquête nous permet de savoir avec une certaine précision ce qu’elle est devenue.
1 – Elle ne s’est en fait jamais arrêtée. On l’a entendue de temps à autre en featuring auprès d’artistes aussi prestigieux que Talib Kweli, The Roots ou Erykah Badu. Il existe une compilation de ses différents featurings disponible sur bandcamp
2 – Elle continue à sortir des albums de manière indépendante. Son dernier album intitulé Good rap music est sorti en 2005, ce qui fait bien dix ans. Son nouvel album est prévu pour cette année, et un premier single est en écoute ici.
Si comme moi, vous avez toujours trouvé bizarre et rageant de ne pas avoir entendu cette voix ailleurs que chez Roni Size, vous pouvez donc être rassuré : on peut l’entendre ailleurs. On peut même la suivre sur twitter
4 – Girlpool – Cherry Picking
Juno est votre film préféré, la séparation des Moldy Peaches est le grand drame de votre vie, et vous préfériez quand Cat Power n’avait pas besoin d’un groupe de Nashville pour la soutenir ? Alors Girlpool est votre nouveau groupe de la vie. Ce duo guitare basse a sorti son premier album en mai, c’est très mignon, et est plus dans la mouvance Alison Bechdel que dans la mouvance Nicki Minaj du féminisme (ce qui vous l’avez compris maintenant, fera plaisir à Lou Doillon).
Si vous aimez ce morceau, sachez qu’elles passent en concert au point éphémère de Paris le 16 septembre.
5 – Vivian Girls – Dance (if you wanna
Qui dit jeunes femmes innocentes qui chantent avec une voix fluette sur des guitares mal accordées dit immédiatement Vivian Girls. Ce groupe américain qui s’est séparé en 2014 était la preuve qu’on pouvait mélanger France Gall et Sonic Youth avec de très bons résultats. Vous pouvez télécharger le dernier concert du groupe ici ou voir un de leurs tout dernier concert là
Et si vous n’en avez pas assez, sachez que Katy Goodman joue dans un groupe qui s’appelle La Sera, et que Cassie Ramone a sorti un album solo pas plus tard que l’année dernière, et c’est bien mais pas aussi bien que Vivian Girls.
6 – Le tigre – Deceptacon
La suite logique des Vivian girls, avec ce classique absolu : Deceptacon de Le Tigre. Le Tigre est un peu le groupe féministe par excellence, qui a servi de modèle à des tas d’autres groupes (je pense notamment que Peaches et The Gossip ont dû être influencées) et dont certains morceaux ont largement dépassé le statut un peu underground du groupe. Ainsi, cette piste a servi à illustrer l’émission D&Co, et quelque part, Valérie Damidot qui repeint des murs en violet, c’est aussi du féminisme.
7 – April March – Le code rural
Drôle de personnalité qu’April March. On la connaît pour deux faits d’armes : ses reprises de Serge Gainsbourg, dont celle de Laisse tomber les filles a été popularisée par le Boulevard de la mort de Quentin Tarantino, et par ses deux albums enregistrés avec Bertrand Burgalat. Le code Rural fait partie de Triggers, deuxième collaboration avec le fondateur du label Tricatel. Les deux étaient faits pour se rencontrer : bien qu’américaine, elle est une vraie connaisseuse en matière de yéyés, et toute sa discographie est de l’ordre du rock retro, que ce soit avec les Shitbirds ou avec Aquaserge.
Plus qu’un hommage à une époque, Chrominance decoder et Triggers sont deux perles de pop sucrée et un peu psychédélique, pleines de paroles faussement candides que le léger accent d’April March rend encore plus délectables.
8 – Dunkerque – Françoiz Breut
De Françoiz Breut, on sait la plupart du temps qu’elle est l’ex-femme de Dominique A, qu’elle a accompagné sur ses premiers albums et qui a composé la plupart des chansons de ses deux premiers albums. En la réduisant à cela, on oublie un peu qu’elle a travaillé avec tout un tas d’auteurs talentueux : Jérôme Minière, Katherine, Yann Tiersen, Joey Burns de Calexico, les Herman Düne, ou même Mansfield Tya. Surtout, on oublie qu’elle compose elle-même ses chansons depuis l’album A l’aveuglette, dont est issu ce Dunkerque. La particularité de ce disque est d’avoir été enregistré avec un groupe réduit et soudé composé de Boris Gronemberger et Luc Rambo, ce qui donne un aspect très homogène à l’album.
A l’aveuglette est un trésor caché de la chanson française contemporaine : Françoiz Breut y est confiante en sa capacité à porter des chansons, les ambiances sont variées, et les moments de grâce fréquents, comme ici avec ce petit final gentiment noise qui colle de vrais frissons.
Le site internet de Françoiz Breut est très laid et peu mis à jour, mais on y apprend qu’elle enregistrait un nouvel album en la compagnie d’Adrian Utley, guitariste de Portishead que l’on a aussi entendu sur le Fantaisie militaire de Bashung. Je ne serai pas étonné qu’il sorte en octobre, étant donné que des concerts sont d’ores et déjà prévus pour ce mois.
9 – Jeanne Cherhal – Voilà
Dans J’aime pas la chanson française, Luz faisait le cauchemar de voir Jeanne Cherhal s’installer à côté de chez lui. Elle l’invitait à sa crémaillère, remplie de tous les gens qu’il déteste le plus, de Vincent Delerm à Louis Chédid habillé en soldat rose.
C’est un peu injuste pour Jeanne Cherhal, dont je ne peux dire du mal pour deux raisons. Tout d’abord elle a fait les mêmes études que moi, au même endroit, mais pas au même moment, mais ça fait quand même un point commun. Ensuite, parce qu’elle a fait de bonnes choses sur ses albums, notamment sur son album l’eau, dont Voilà est extrait. L’alliance avec Albin de la Simone donne quelque chose de vraiment étonnant, à la fois entraînant et extrêmement mélancolique. Si les paroles font vraisemblablement référence sinon à un viol, au moins à un harcèlement de rue (Le type / J’aurais pu te l’écraser, j’aurais pu faire beaucoup mieux / J’aurais pu le déphraser avec mes yeux dans ses yeux /Arrière arrière arrière arrière / Mais rien j’ai pas bougé, il a eu ce qu’il voulait ), il y a des phrases qui je pense peuvent s’appliquer à un peu toutes les personnes qui ne s’aiment pas trop (Si j’avais pu choisir entre moi et autre chose / C’est un peu moche à dire mais j’aurais pris autre chose / J’y pense assez souvent et je commence à m’y faire / Quand j’en aurai le temps je finirai même par me plaire) et en cette période de déprime, cela implique pas mal de monde, comme en témoigne le fait qu’il s’agit de sa chanson la plus jouée actuellement sur Spotify.
10 – Arlt – Que se passe-t-il ?
On termine avec le dernier morceau du premier album d’Arlt : la langue. On brise ici avec le principe de la playlist, puisqu’Eloïse Decazes n’est pas seule à chanter, et que sa voix se perd parfois dans celle de Sing Sing. Mais ce n’est pas grave : Arlt est pour moi le meilleur groupe de chanson française actuel, et toutes les occasions pour en parler sont bonnes.
Qui a vu Arlt en concert connaît la routine d’Eloïse Decazes : d’abord un peu perdue sur scène, la voix hésitante, puis de plus en plus confiante au fur et à mesure qu’elle vide sa gourde de potion magique : elle fixe alors l’horizon, le regard scrutant quelque chose que nous ne sommes pas capables de voir mais qui a pourtant l’air fascinant.
Le nouvel album d’Arlt est prévu pour la rentrée. Les chansons entendues en concert sont encore une fois excellentes (d’ailleurs, il s’agit du dernier single que vous pouvez entendre dans la playlist youtube), donc on peut vraiment en attendre le meilleur.
Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire l’interview que j’avais réalisée il y a bien longtemps maintenant.
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