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La fantabuleuse playlist vol. 2 : 18 juillet 2015

mardi 21 juillet 2015, par Kevo42

Cette semaine le fantabuleux blog vous emmène au pays des trolls, éclairé à la lumière des néons d’une lune communiste, de quoi secouer et trembler après le concert. Dans l’ensemble : moins vous en savez, mieux c’est, parce qu’on finit toujours par être incompris.

Comme la semaine dernière, pas de commentaire possible en bas de l’article. Laissez-moi plutôt un message sur Twitter ou Facebook, cela me fera plaisir.

Bonne écoute !

Si vous n’avez pas Spotify, voici la version Youtube :

1- Wilco – Misunderstood

Le gros événement musical de la semaine, c’était la sortie complètement inattendue d’un nouvel album de Wilco, doté d’une pochette un peu gag, entre son illustration de chaton et son titre : Star Wars. Le disque vient de sortir donc difficile de bien en parler, mais Wilco semble revenir à un son un peu plus brute, et moins à la Dire Straits, ce qui est une assez bonne nouvelle, sauf si vous aimez Mark Knopfler, ce que je respecte tout à fait.

Le nouvel album est à télécharger ici : http://wilcoworld.net/

Misunderstood est tiré du live de 2005, Kicking television, qui en plus d’être une excellente introduction au groupe est un de leurs meilleurs albums tout court. Si vous ne ressentez aucun frisson au bout du vingtième nothing, je ne peux rien pour vous.

2 – Les Bizarr’ sisters - Do the hippogriff

Je suis allé voir l’exposition Harry Potter cette semaine. Même si je suis un vrai fan de la série, tant en livre qu’en films, j’avoue avoir été assez déçu, surtout après l’exposition Star wars identities qui était parfaite. Malgré des décors sympas et quelques éléments interactifs rigolos (soulever une mandragore, envoyer un ballon de quidditch dans des cerceaux), l’exposition se contente largement de proposer des costumes, là où Identities proposait non seulement une réflexion sur les personnages et proposait beaucoup de documents préparatoires et de maquettes. Le gros problème du monde des films d’Harry Potter est certainement qu’on peut difficilement exposer des trucages numériques. Du coup, on se contentera des survêtements portés par Harry dans le prisonnier d’Azkaban. Pas la chose la plus passionnante du monde, vous en conviendrez.

Ce morceau tiré de la coupe de feu est assez rigolo car il réunit des membres de Radiohead et Jarvis Cocker de Pulp. Il reste assez douloureux de se dire que rien de ce que Jarvis ou Johnny Greenwood ont fait après ne sera plus rock’n’roll que cet excellent morceau.

3 – Django Django – Shake and tremble

Django Django était cette semaine sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris pour le festival Fnac Live. J’étais tout content de pouvoir enfin les voir en concert, mais j’ai un peu déchanté sur place. Evidemment, pour une fois qu’il fait beau pour ce festival, tout Paris y était, ce qui rendait le concert non seulement peu agréable, mais même dangereux. Les rues autour de la place n’étaient pas bloquées, la circulation étant simplement réglée par des gendarmes. Résultat : impossible pour la foule de déborder de la place, ce qui a causé une énorme densité. Je ne veux même pas imaginer ce que ça a été pendant Christine and the queens ou Mika.

C’est bien dommage parce que Django Django a l’air plutôt efficace sur scène à défaut d’être très charismatique, même si, de là où j’ai été, j’avais l’impression d’entendre l’album depuis mon ordinateur portable. A revoir dans de meilleures conditions, peut-être en septembre si ce n’est pas déjà complet.

Shake and tremble est le single actuel du groupe, avec sa petite guitare surf et son côté gentiment new age.

4 – Tame Impala – The less I know the better

Première vraie nouveauté de cette playlist, les australiens de Tame Impala reviennent avec un nouvel album intitulé Currents. Je ne suis pas le mieux placé pour vous en parler car je n’ai pas écouté les albums précédents (honte sur moi). Il y a une petite parenté avec Django Django dans le côté neo-babos mais musicalement les deux groupes sont assez différents. Je pense que les deux s’inspirent largement des années 70 et 80, mais pas des mêmes groupes. Il y a même dans l’album de Tame Impala des passages qui m’ont fait penser aux instrus de Jean-Michel Jarre pour Christophe. C’est assez particulier et pas toujours de très bon goût, mais voilà, ça existe, on va vous en parler à la machine à café car en couverture des inrocks, et vous pourrez toujours dire : ah oui, j’aime bien mais c’est un peu synthé babos.

5 – Meghan Trainor – Dear future husband

Parce que, comme Gaspard Ulliel faisant tomber les murs des préjugés, je ne serai plus jamais celui auquel vous vous attendiez, voici maintenant un morceau de Meghan Trainor. Je ne vais pas faire semblant d’avoir un réel intérêt pour cette chanson, même si All about that bass était un bon titre. La raison pour laquelle j’ai mis ce titre est que ma nièce de 11 ans est fan d’un clip réalisé via My Movie star planet de cette chanson, ce qui fait que je l’ai beaucoup écouté cette semaine.

J’en profite pour faire un aparté sur le site My movie star planet, qui est mon moment de fossé générationnel : je ne comprends pas. Le site reprend tout ce qui est détestable : équation mode = tenues pétasses à paillettes, modèle fremium hyper agressif et d’autant plus dégueulasse qu’il s’adresse à un public très jeune et donc très influençable, et rapports humains entre les membres du site ultra libéraux : pour obtenir les « meilleurs » habits, il faut payer l’abonnement, ou avoir les faveurs d’un membre VIP. Résultat : si tu n’as pas un abonnement payant, personne ne te regarde. Si tu as un abonnement payant, tout le monde vient te mendier des trucs. En plus il y a régulièrement des gens qui profitent de la naïveté des enfants pour leur piquer leur compte en leur promettant une combine pour être VIP.

C’est l’enfer.

Donc désolé, Meghan, elle est pas mal ta chanson, mais pour moi elle sera toujours associée à un site qui me fait vomir.

6 – The chemical brothers featuring St. Vincent – under neon lights

On continue avec un deuxième extrait de Born in the echoes, qui est sorti vendredi. Je vous disais la semaine dernière que j’attendais d’entendre l’album en entier, ne sachant pas trop dans quel direction il se dirigeait. Après plusieurs écoutes, on peut dire que les Chemical Brothers reviennent un peu au son de la deuxième partie de Dig your own hole : pas vraiment big beat, pas complètement psychédélique, mais sale et groovy en même temps. Dans cette interview pour Pitchfork Tom Rowlands et Ed Simons expliquent avoir voulu abîmer leur son, utilisant des synthétiseurs qui ne marchent pas parfaitement bien, des rythmes qui sortent juste assez de l’ordinaire pour que l’on ressente qu’il y a quelque chose de bizarre.

Ce single porté par la voix d’Annie Clark illustre parfaitement bien le propos : à la fois hyper dansant et assez glauque dans ses paroles (And she moves to suicide / In and under neon lights / Got no husband, got no wife) comme taillé pour un dancefloor situé dans un squat. Un morceau qui aurait été parfait au début de Victoria, somme toute.

7 – Mulholland dr. – Failure

Le nouvel album de Failure est normalement sorti dans les bacs. Il faut l’acheter. Voilà, c’est tout ce qu’il y a à rajouter par rapport à la semaine dernière.

8 – Steve Van Till – In your wings

En ces temps de canicule, il est bon d’écouter un peu de musique vraiment froide. Steve Van Till est l’un des gentils barbus de Neurosis, un des groupes qui porte le mieux son nom au monde. Introspection, dégoût face au monde, et en même temps tentative vaine d’y appartenir : Steve Van Till est un peu le Hagrid de la folk : le mec sympa mais qui finit par tout casser et finit par habiter dans une cabane dans la forêt entouré de monstres.

Autant dire que ce disque est chaudement recommandé à tous ceux qui pensent que Mark Lanegan se laisse un peu trop aller au bonheur ces derniers temps.

9 – Du Blonde – After the show

Tactique pour ne pas être perdue au milieu des centaines de disques qui sortent tous les mois : proposer une pochette qui envoie. J’ai beau être aussi sympathisant féministe / Social justice warrior que possible, quand on me propose une photo avec autant de … fourrure, j’écoute.

Et de fait Welcome back to milk est loin d’être l’album de l’année mais s’écoute très bien dans un genre pop/rock/indé prêt pour être diffusé sur Couleur3. En témoigne cet After the show qui rappelle pas mal Amanda Palmer / Dresden Dolls et qui, sans avoir l’air de rien, possède un refrain qui reste bien dans la tête.

10 – The (international) Noise conspiracy - Communist moon

Cette semaine, le gouvernement grec a fini par s’écraser et à tout accepter en bloc. Je suis très loin d’être un spécialiste économique et je suis bien en peine de savoir si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Malgré tout, j’ai tendance à être assez cynique par rapport à cela et à penser qu’encore une fois, le capitalisme a volé notre virginité . Mais bon, l’été est là et encore une fois nous allons rêver à de jours meilleurs où tout le monde sera heureux : n’est-ce pas le genre de rêve à partager sous une lune communiste ?

A samedi pour une nouvelle playlist, et si vous n’en avez pas eu assez, vous pouvez toujours réécouter la première ici.

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