Pas facile de raconter l’histoire d’un personnage très important et très controversé de l’histoire récente des Etats-Unis. Le biais choisi par le scénariste Dustin Lance Black (par ailleurs scénariste de Milk, et très concerné par les sujets liés à l’homosexualité) est plutôt celui de l’histoire intime : Hoover et sa mère très dominante, Hoover et son amitié avec sa secrétaire, et surtout l’histoire d’amitié / amour avec Clyde Tolson, qui l’épaulera au sommet du FBI jusqu’à sa mort.
Dit comme ça, pourquoi pas, mais ça n’a pas non plus trop l’air d’intéresser Eastwood, qui filme le tout de manière assez routinière. Pas de scène très forte (une jolie scène de cassage d’oeuf à la coque, à la limite), pas de direction entièrement assumée (on assiste globalement à un biopic assez classique : ascension, affaires importantes, remises en causes...), et en plus un Armie Hammer (qui jouait les jumeaux Winkelvoss dans Social network) handicapé par un maquillage douteux (on dirait le masque du tueur d’Halloween).
Bref, pas honteux, mais loin d’être fascinant. Un véritable gâchis quand on pense au potentiel de ce personnage si complexe.